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Nice sans fans à Sainté
Cela devient une manie. Chaque journée de championnat de France s’accompagne presque systématiquement d’une interdiction de déplacement pour certains groupes de supporters ciblés par les autorités publiques. Cette fois-ci, ce sont les Niçois qui se voient refuser le droit d’aller soutenir leur équipe, dimanche après-midi (14h), au stade Geoffroy-Guichard pour le compte de la 31e journée de Ligue 1. Les deux arrêtés préfectoraux (l’un émanant du ministère de l’intérieur, le second de la préfecture de la Loire) font suite aux débordements qui avaient éclaté à l’Allianz Riviera au match aller entre certains supporters stéphanois et niçois.
Suite à cette nouvelle interdiction de déplacement touchant les ultras niçois (la quatrième cette saison), l’OGC Nice a fait savoir sa colère et son incompréhension par le biais d’un communiqué de presse publié sur le site Internet du club. Les dirigeants n’hésitent pas à pointer du doigt le manque de professionnalisme des autorités publiques dans leur gestion de ce dossier. « Nous considérons cette décision profondément comme injuste, peut-on lire dans ce communiqué. Cinq mois après le match aller, cet arrêté constitue au mieux un oubli, au pire une négation des responsabilités qui se sont dégagées de la décision de la commission de discipline de la LFP dans les incidents survenus en novembre, à l’Allianz Riviera. » Le club du président Rivère se montre ainsi solidaire de ses supporters, en soulignant que ceux-ci sont doublement « victimes » , à l’aller par les incidents créés par les fans stéphanois et au retour par l’interdiction de déplacement.
Jugeant cette interdiction de déplacement « arbitraire » , le club azuréen regrette aussi que les interdictions de déplacement, mesures censées rester exceptionnelles, deviennent peu à peu la règle en France : « Cette décision revient à banaliser, progressivement, les interdictions de déplacement. Pour ne pas constituer des atteintes à la liberté de circulation, elles ne sauraient devenir systématiques. Elles doivent être motivées par des conditions exceptionnelles (…). Sanctionner sans discernement, c’est minorer, voire ignorer, l’ambiance festive, familiale et populaire qu’ils contribuent à créer toutes les deux semaines à l’Allianz Riviera cette saison. » Cette dernière phrase sonne d’autant plus vrai qu’une récente étude menée par la LFP auprès d’un large panel de spectateurs des stades de football a fait ressortir que l’une des principales attractions du spectacle « football » reposait sur une ambiance chaleureuse et festive dans et aux abords des enceintes.
La multiplication de ces procédés interdisant le déplacement des supporters pose donc problème. Dans ce contexte de forte tension entre, d’une part, les différents groupes de supporters et, d’autre part, les instances du football et les autorités publiques, se pose la question du rapport entre le football et son public. À ce titre, le club entraîné par Claude Puel en appelle à une réflexion globale sur le sujet, et ce, à deux ans de l’Euro 2016 en France : « L’OGC Nice souhaite ardemment que dans les prochaines semaines et prochains mois puisse s’ouvrir en concertation avec les autorités du football et de l’État, une réflexion pour faire en sorte que le football reste un sport populaire et que les stades français puissent accueillir en toute sécurité tous types de supporters sans recourir systématiquement à des interdictions de déplacement. »
De plus en plus, des voix s’élèvent pour demander qu’un tel débat ait lieu dans notre pays. Après le livre vert du supportérisme en 2010 et, plus récemment, le rapport Glavany, les éléments et les pistes de réflexion ont d’ores et déjà été mis sur la table. Mais pour qu’il y ait action, il faut qu’il y ait volonté politique. Or, les instances du football et des autorités publiques françaises semblent se contenter d’une approche étroitement répressive.
En attendant, les joueurs niçois devront faire sans leur douzième homme pour ce déplacement crucial à Saint-Étienne.
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