Entretien funky avec Ibrahim Sekagya
Au rythme du reggae, le défenseur ougandais de l’Arsenal Sarandi raconte sa vie en Argentine. Du Boa à Marley, en passant par la cuisine.
Pourquoi on t’appelle le Boa ? Je ne sais pas. Un jour c’était écrit dans le journal, je ne comprenais pas, après mes coéquipiers m’ont expliqué pourquoi, et là j’ai compris. (Rires)
Et ? Et quoi ?
C’est un surnom qui te convient ? Oui ça me correspond bien, très bien même.
Ca t’a fait marrer ? Oui bien sûr, mes coéquipiers m’ont dit que j’en avais une grosse. Ibrahim comprend l’espagnol maintenant, alors moi aussi j’arrive à me foutre de leurs gueules aussi. (Rires)
En Ouganda, les blagues sont les mêmes ? Ca y ressemble. Là-bas je jouais pour River, le River Ougandais, on s’amusait bien. Mais tu sais quand tu joues là-bas tu es obligé de travailler à côté, c’est une grosse différence, mais moi j’ai eu de la chance, je n’ai pas eu à travailler. J’étudiais l’économie, j’aimais bien. Mon père m’aidait financièrement, il travaillait dans les voitures.
Chauffeur ? Non, il ne conduisait pas ; il en vendait, c’était un employé.
Tu es une idole dans ton pays non ? Je suis capitaine de la sélection. On prépare les éliminatoires de la Coupe d’Afrique. Les gens me connaissant beaucoup moins chez moi, ils me saluent mais sans plus. En argentine au contraire, tout le monde me connaît.
Le téléphone sonne. la sonnerie n’est autre que ‘Redemption Song’ de Bob Marley… Je suis en train de déménager, c’est horrible.
C’est quand même plus facile que lors de ton arrivée… C’est vrai, au début j’avais du mal à parler, à faire les courses. Même cuisiner c’était difficile.
Même cuisiner ? Oui, faire fonctionner le four, c’est très dur, pourtant on mange la même chose ici et en Afrique.
J’ai entendu ta sonnerie, tu aimes bien Bob Marley ? Oui j’aime bien le rock.
Non c’est du reggae Ibrahim ! Ah… bah alors j’aime bien le reggae. Je rêvais de devenir comme Bob Marley. C’est mon idole.
Tu n’aimes pas la cumbia (musique traditionnelle argentine, ndlr)? Reggae. Reggae, mon frère. Il faut planer un peu. (Rires)
Ignacio Fusco pour Olé, Argentine