- Ministère des Sports
David Douillet au ministère des sports
Après une karateka, un judoka! Et qui plus est un transfert du « secrétariat d’État chargé des Français de l’étranger » . Bref du lourd! David Douillet devient donc le quatrième membre du gouvernement en charge des sports depuis l’élection de Nicolas Sarkozy.
Une telle instabilité démontre un sens certain, voire désinvolte, du Mercato chez le plus sportif des Président de la cinquième république. Chantal Jouanno, quitte ainsi de son coté son poste, comme elle l’avait déjà laissé entendre avant l’élection pour se « consacrer à 100 % au Sénat et à Paris » (la droite parisienne a en effet grand besoin de réconfort), et aussi un peu sous la pression du groupe UMP qui caresse encore le doux rêve de garder la présidence de la haute chambre.
Elle y était arrivée afin de faire oublier la troublionne Rama Yade et ramener un peu le sport dans les roues de l’élection de 2012. Elle aura du gérer l’inattendue crise des « quotas » (et subir l’insatisfaction présidentielle après une position jugée trop dure envers la FFF et trop « molle » sur la binationalité), tout en rassurant un mouvement sportif inquiet devant certaines mesures, telle que la réforme territoriale (largement rabotée au passage sur son volet sportif par le précédent sénat ). Certains dossiers « sérieux » (comprenez quand on parle gros sous), à l’instar du financement des grands stades de l’euro 2016, lui échappant. Elle abandonne le bateau alors que la FFF s’apprête de nouveau à vivre une saison de doute existentiel entre la chute dramatique des effectifs et les inquiétudes concernant la qualification des Bleus.
David Douillet va prendre le relais et continuer ainsi sa mission de VRP pré-électoral en trimballant sur les inaugurations de stades sa légendaire bonhommie populaire de l’homme aux pièces jaunes qui a gagné plein de médailles olympiques. Il va aussi devoir décider de l’avenir de l’ « assemblée du sport » , gigantesque machinerie de « démocratie participative » , patronat y compris, mise en place cette année à grand renfort de publicité. Une institution que Madame Jouanno voulait pérenne pour marquer son passage aux commande, et dont on se demande désormais à quoi elle va bien servir.
Cela dit le plus costaud des chiraquiens touche enfin au Graal d’un ministère auquel il n’a jamais cessé de prétendre et pour lequel il avait nourri quelques grandes idées (son rapport sur « l’attractivité de la France pour l’organisation de grand événements sportifs » , ressemblait à s’y méprendre à une feuille de route ministérielle). On attend donc avec impatience son discours de politique générale. L’occasion pour les journalistes de comparer la qualité des petits fours lors des quatre buffets d’investiture.
Nicolas Kssis-Martov