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Conflit avec le PSG : l’équipe juridique de Kylian Mbappé passe à l’attaque

Voilà maintenant un an que Kylian Mbappé est opposé à son ancien club, le Paris Saint-Germain, qui doit toujours 55 416 668 euros brut à l’attaquant français (soit environ 24 millions d’euros net et un manque à gagner de 75 millions d’euros pour le trésor public français), correspondant aux trois derniers mois de salaire prévus dans son contrat de travail ainsi que des primes de signature et d’éthique. La commission juridique de la LFP a beau avoir constaté la dette du PSG et enjoint le club à verser le montant dû sous huitaine, décision confirmée par la commission mixte paritaire en appel de la LFP, le PSG n’est toujours pas passé à la caisse.
Le club ne respecte rien : pas le contrat de travail, pas le droit du travail, pas la justice française.
Ce mardi, au 10e étage de l’hôtel Pullman Tour Eiffel, le clan Mbappé a organisé une conférence de presse pour annoncer la suite des réjouissances. « Un an, c’est le temps que nous nous étions donné pour régler pacifiquement ce dossier. Les choses ne se sont pas tout à fait passées comme ça. Et pendant tous ces mois, nous avons choisi de rester discrets à votre endroit (les journalistes), introduit Me Delphine Verheyden. Au fil des mois, Kylian Mbappé n’est toujours pas payé. La décision a été prise, et cette décision consiste à passer à l’attaque. »
Le PSG privé de la prochaine saison de Ligue des champions ?
Parce que « le football a ses propres règles et le PSG a son propre droit », « une équipe de spécialistes » a été constituée. Quatre fantastiques qui ont chacun leur tour annoncé les procédures qui sont ou seront engagées pour démêler ces histoires. Concernant Me Delphine Verheyden, spécialiste du droit du sport représentant depuis plusieurs années Kylian Mbappé, deux procédures ont été lancées : la saisie de la ministre des Sports par déféré ministériel devant le tribunal administratif pour qu’elle engage une action contre la décision de la Commission supérieure d’appel de la FFF du 30 janvier 2025 ; la saisie de la FFF pour qu’elle indique à l’UEFA l’existence d’un impayé du PSG qui priverait le club de sa licence UEFA pour la prochaine saison de Ligue des champions.
Le professeur et Me Thomas Clay se chargera lui de la partie civile : « Les juridictions sportives ont donné raison à Kylian, sauf que le club n’exécute pas les décisions. Le club ne respecte rien : pas le contrat de travail, pas le droit du travail, pas la justice française. » Il annonce ensuite qu’ils ont obtenu ces dernières heures auprès du juge de l’exécution du tribunal judiciaire de Paris le droit de saisir les comptes bancaires du PSG, à hauteur de 55 millions d’euros.
La chasse à l’armée numérique et aux lofts
L’affaire s’exportera aussi sur le terrain du pénal. « J’ai été très frappé d’entendre Kylian Mbappé utiliser le mot « souffrance ». Pas pour lui mais pour ses proches. Ce mot de souffrance a un écho judiciaire qui est donc le pénal, contextualise le bâtonnier Pierre-Olivier Sur. Nous voulons adresser un signal fort. On ne touche pas à l’image, on ne touche pas à la réputation, on ne touche pas à l’honneur en déversant des seaux de vomi sur les réseaux sociaux et des fois dans la presse. Il n’y a pas de limite pour la gloire qu’on souhaite à Kylian, mais il doit y avoir une limite à la rançon de la gloire. » Pour riposter, une plainte a été déposée contre X pour injures publiques auprès du doyen des juges d’instruction et une autre suivra pour harcèlement moral et tentative d’extorsion à la signature auprès de la procureure de la République de Paris. Une action qui cherche donc à dénoncer la pratique des lofts qui touche de nombreux footballeurs, dans de nombreux clubs, à laquelle le syndicat UNFP a déjà tenté de mettre fin.
Enfin, le conseil des prudhommes aura aussi des nouvelles du clan Mbappé. Me Frédérique Cassereau a expliqué que c’est d’abord le PSG qui souhaitait s’y présenter, parce que « le traitement des dossiers y est plus long qu’à la normale ». Fini de jouer la montre, ils iront donc aux prud’hommes. « Nous sommes convaincus que le conseil sera très intéressé de connaître les règles et les codes du PSG, notamment celui de ne pas émettre de bulletin de salaire quand vous avez un joueur encore sous contrat ou celui de ne pas émettre de solde de tout compte quand il a fini son contrat », avance la spécialiste du droit du travail.
Bref, la saga judiciaire n’en est qu’à son début.
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