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Trapattoni : « My name is Gio »

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Trapattoni : « My name is Gio »

Il ne devrait pas y avoir photo mais sa seule présence sur le banc de l'Eire suffit à faire flipper les Bleus. Car Giovanni Trapattoni, le plus beau palmarès du football italien, peut à lui seul faire la nique à l'Equipe de France de Raymond Domenech, un des plus formidables losers de l'histoire.

Un type qui muselle Johan Cruyff en personne, ça inspire le plus grand respect. Et pas le Cruyff trop sûr de lui de la finale de Coupe du Monde à Munich en 1974, trop facilement maîtrisé par Berti Vogts. Non, le jeune loup assoiffé de titres en 1969 qui se casse les dents sur la défense de l’AC Milan (1-4) pour sa première finale de Champion’s, pris dans la trappe. Ou plutôt, pris par le Trap’ ! Car ce premier échec de Johan 1er porte avant tout le sceau de Giovanni Trapattoni, impitoyable défenseur central des Rossoneri, double champion d’Europe avec l’institution lombarde (1963 et 1969 donc), double champion d’Italie (62 et 68), vainqueur de la C3 (68) et de l’Intercontinentale (69), sans oublier une petite Coupe d’Italie (67) en forme d’amuse-bouche mais déjà avec Trapattoni, rien ne se perd. Car ce type est un vorace à nul autre pareil. Et c’est ce monument du football que les Bleus vont devoir aussi faire tomber lors du double match couperet qui s’annonce samedi puis mercredi. Car si, on l’a vu, Trapattoni a fait preuve d’un appétit féroce en tant que joueur, l’animal est devenu totalement insatiable en prenant place sur le banc. Et à 70 ans, le Trap’ se verrait bien croquer du Bleu pour envoyer ses Verts au Mondial sud-africain.

Merci Platini !

Pourtant, Trapattoni sait ce qu’il doit à la France. Car évoquer le mythique coach italien, c’est se remémorer la grande Juventus des années 80, celle d’un certain Michel Platini. Les plus belles heures en vérité pour Trapattoni. Grâce, entre autres, à la maestria du “Grande Michele”, la Vieille Dame du Trap’ va croquer à peu près tout. Des scudetti, une Coupe des vainqueurs de Coupes, une Intercontinentale et surtout une Coupe d’Europe des Clubs Champions lors d’une sinistre soirée au Heysel. Un truc qui aurait pu couper la fringale de Trapattoni comme il a pu dégoûter définitivement un Platoche pour qui le football ne serait jamais plus un truc joyeux et innocent. Mais on l’a dit, le Gio est fait d’un métal rare et pour lui, le meilleur moyen de rebondir quand on s’est pris un gadin traumatisant, c’est encore de se remettre en scelle. Ici, un titre avec l’Inter en 1989 (d’aucuns diront le dernier “vrai” scudetto des Nerazzurri) assortie d’une C3 qui va bien, là un autre sacre national avec le Bayern Munich (1997), ou encore avec Benfica (2005) et même Salzburg tiens (2007). Insatiable, on vous dit. Alors quoi ? Juste une froide machine ? Pas si sûr…

Traître à ses deux patries

Car si Trapattoni a pris l’habitude de prendre repartir avec des trophées partout où il a posé son baluchon, le natif de Cusano Milanino, aux alentours de Milan, a finalement failli quand il s’est agi de défendre ses propres couleurs. Car il faut bien se rappeler que le Trap’ a débuté sur le banc de son équipe de toujours, l’AC Milan, avec pour bilan un zéro pointé qui fait d’autant plus tache que le bonhomme est allé triompher chez les deux rivaux historiques des Rossoneri, la Juve et surtout, crime de lèse-majesté, l’Inter. Mais la faillite ne s’arrête pas là. A la tête de l’Equipe d’Italie, Trapattoni s’est magistralement planté tant à la Coupe du Monde 2002 (huitième de finale) qu’à l’Euro 2004 (premier tour et basta) avec pourtant des escouades à faire pâlir d’envie tous les cadors de la planète. Mais à chaque fois, Trapattoni n’a pas su créer l’union sacrée. Or, c’est exactement ce qui lui est demandé à l’occasion de ces barrages. Certes, il ne faudra pas beaucoup pousser les Irlandais pour se serrer les coudes et se lancer dans la bataille. Mais il n’empêche, le Trap’ ne laisse rien au hasard dans un contexte chargé d’émotion où, on l’a vu, il n’a pas toujours été irréprochable.

En vieux loup de mer, il a su s’entourer en revenant aux fondamentaux, ceux de la Juve pardi. En prenant Tardelli par exemple, ancien Bianconero historique des années Platini, puis Liam Brady, véritable légende locale lui aussi passé dans le Piémont. Et en vérité, c’est une série de trompe-l’œil que Trapattoni dessine pour ce double rendez-vous. Oui, l’Irlande jouera en Vert mais ses ressorts seront teintés de noir et blanc avec une petite pointe d’azur. Ce bleu italien qui a si souvent fait des misères à notre Ray national. Oui, samedi puis mercredi, sous la baguette de ce diable de Trapattoni, c’est un peu plus qu’une équipe que la France rencontrera…

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