- France
Top 50 : les meilleurs dribbleurs du championnat de France (20-11)
Pour célébrer le titre de meilleur dribbleur décerné par la LFP à partir de cette saison, So Foot a décidé de publier son Top 50 - purement subjectif - des meilleurs dribbleurs de l’histoire du championnat de France.

#20 - Jérémy Ménez
Jérémy Ménez, ce sont des débuts professionnels à seulement 16 ans du côté de Sochaux, une confirmation à Monaco et des premiers titres au Paris Saint-Germain. Au milieu : du dribble. Pas vraiment besoin de présenter le style d’ailleurs, fait de crochets courts, de feintes et de slaloms. Toute la panoplie de la génération 87 en résumé, avec le sale caractère qui va avec. Enfant du « je la joue perso, jusqu’à être obligé de lâcher le ballon », Jérémy Ménez s’est donc inscrit dans la lignée des pourris gâtés du dribble, conscients de leurs talents, mais jamais vraiment partants pour se tuer à la tâche. À l’image de sa carrière finalement, belle sans être flamboyante. Les supporters du PSG auront la dignité de ne pas oublier son but à Lyon, qui a offert aux Qataris leur premier sacre.
<iframe loading="lazy" title="Les meilleurs moments de Jérémy Ménez" width="500" height="281" src="https://www.youtube.com/embed/CQB7Widsm7U?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" referrerpolicy="strict-origin-when-cross-origin" allowfullscreen></iframe>

#19 - Younès Belhanda
50% collectif, 50% Giroud-Belhanda. Voici comment on pourrait résumer le sacre de Montpellier à l’issue de la saison 2011-2012. Entre coups de folie et de génie, les Montpelliérains prenaient alors la France de court en s’adjugeant leur premier titre de champion, mais aussi – et surtout – en révélant une flopée d’excellents footballeurs. En tête de liste, son meneur de jeu Younès Belhanda. D’une rare précision avec ses doubles contacts ou ses roulettes, l’international marocain a transformé La Mosson en city-stade et distribué un paquet de caviars à la tour de contrôle Giroud. L’époque des sweats Baby Milo, des LMFAO et du swagg.
<iframe loading="lazy" title="Younes Belhanda 2009-2012 (All goals & Skills & assists)" width="500" height="375" src="https://www.youtube.com/embed/3HV9BtPmDdM?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" referrerpolicy="strict-origin-when-cross-origin" allowfullscreen></iframe>

#18 - Lucas Paquetá
Lucas Paquetá, c’est un peu Brad Pitt, sans le charisme ni la filouterie de l’acteur. Grimé en gitan-boxeur dans Snatch, l’Américain a ainsi réussi à duper son monde en pariant sur lui-même pour sauver sa peau (on vous laisse regarder le film pour comprendre). Le Brésilien, lui, s’est fait gauler comme un bleu pour avoir volontairement pris un certain nombre de cartons jaunes avec West Ham. En attendant de connaître sa sanction, et à défaut d’avoir dribblé la justice anglaise, Paquetá peut au moins se consoler en dribblant de vrais footballeurs. Pour cela, il est doué. Les Lyonnais ont d’ailleurs pu le contempler durant ses deux saisons passées dans le Rhône. Après une parenthèse contrastée à l’AC Milan, le milieu offensif est en effet venu se refaire à l’OL, où son jeu spectaculaire a fait des ravages.
Dans le pur style brésilien
Paquetá s’est ainsi illustré par une jolie maîtrise de l’esquive, faite de roulettes, arcs-en-ciel, petits ponts et talonnades. Un show-man invétéré et certainement trop fort pour la Ligue 1 – à l’image de Neymar finalement. Tellement doué que Stéphanie Frappart ne manquera pas de le sanctionner d’un carton jaune (tiens, tiens), pour avoir tenté de dribbler le Troyen Giulian Biancone. Une blague… Dans ce classement, heureusement, Lucas Paquetá est à sa place. Et ici, on préfère surtout retenir son sublime petit pont placé à Evann Guessand un soir de Lyon-Nice. Prends-ça, Brad Pitt.
<iframe loading="lazy" title="Lucas Paquetá is the Most Skillful Midfielder!" width="500" height="281" src="https://www.youtube.com/embed/hRL2cVJE_LM?start=183&feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" referrerpolicy="strict-origin-when-cross-origin" allowfullscreen></iframe>

#17 - Gaël Kakuta
Si les dribbles de Gaël Kakuta lui avaient permis de faire carrière, ce dernier serait actuellement meneur de jeu au Real Madrid. Malheureusement, le football demande un peu plus que des petits ponts de la semelle, et l’international congolais s’est retrouvé à piger en Chine, en Iran ou en deuxième division turque. Mais là n’est pas la question. Ici, on parle de dribble. Et dans ce registre, Kakuta nous a proposé du beau. Joueur de futsal sur grand terrain, le bonhomme a entamé le festival à Dijon, où on l’aura vu glisser un petit pont en talonnade à André-Pierre Gignac, enchaîné à Amiens en formant un improbable duo avec Serge Gakpé, et a conclu l’ensemble à Lens, le club de son enfance, aux côtés de Seko Fofana, autre terreur du milieu.
Le favori d’Eden Hazard
L’aventure aurait même pu être grandiose, quelques années auparavant, alors que Chelsea le piquait aux Lensois quand Kakuta n’était encore qu’un gamin du centre de formation. Le Nordiste mettait la misère à John Terry aux entraînements et répétait ses gammes avec Florent Malouda ou Nicolas Anelka. Dans le podcast ObiOnePodcast de Mikel John Obi, Eden Hazard disait même ceci : « L’un des seuls joueurs qui me faisait dire “wow !”, c’était Gaël Kakuta. Si l’on parle de talent, Gaël Kakuta est le numéro un, et de loin. » Mais encore une fois, le talent et les dribbles ne font pas une carrière.

#16 - David Ginola
Avant de faire se pâmer les Anglaises, puis les téléspectatrices de M6 ou Canal+, El Magnifico a posé ses yeux bleus sur le championnat de France pendant dix ans, de 1985 à 1995, à Toulon, au Matra Racing, à Brest et surtout au PSG. Dans son Parc, le numéro 11 parisien ne laissait personne lui résister. Et surtout pas les défenseurs du Real Madrid, lors de cette soirée magique du 18 mars 1993.
<iframe loading="lazy" title="David Ginola ● Goals and Skills ● PSG" width="500" height="281" src="https://www.youtube.com/embed/paMmmEteP4E?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" referrerpolicy="strict-origin-when-cross-origin" allowfullscreen></iframe>

#15 - Dragan Stojković
Un loser génial. De l’avis de tous, Dragan « Piksi » Stojković était immensément talentueux. Le « Maradona balkanique » a d’ailleurs été adoubé par Diego lui-même : « C’était un joueur incroyable, il bougeait sur le terrain avec une telle aisance. Il était une vraie star. » Une star à la technique exceptionnelle, mais à la santé fragile, qui l’aura empêché d’étoffer son palmarès. L’affaire avait pourtant bien commencé en Yougoslavie, où il ramasse deux titres nationaux en 1988 et 1990 avec l’Étoile rouge de Belgrade, lui permettant de s’envoler pour l’OM de Tapie en 1990.
En Provence, il prend un troisième titre, mais perd la finale de Coupe d’Europe des clubs champions face à son ancien club. Il est, dans la foulée, prêté au Hellas Vérone. À son retour à Marseille, c’est la sémillante affaire OM-VA. Et Stojković ne se console même pas avec la C1 remportée par les Phocéens. : frappé par les blessures au genou – il subira trois opérations du cartilage – il ne participe à aucune rencontre du parcours de l’OM et n’est donc, justement, pas considéré comme vainqueur. Tapie déclare que le Yougoslave « était venu à l’OM sans rotule ». Saoulé, il s’exile en 1994 au Japon (Nagoya) pour une fin de carrière qui durera huit ans et un statut de légende aisément acquis. Sa qualité de dribble, elle, n’a jamais bougé.
<iframe loading="lazy" title="Dragan Stojković, Piksi [Goals & Skills]" width="500" height="281" src="https://www.youtube.com/embed/Is-wcs6zM8I?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" referrerpolicy="strict-origin-when-cross-origin" allowfullscreen></iframe>

#14 - Yoann Gourcuff
S’il a écumé les pelouses et les infirmeries de Rennes (un peu), Lyon (beaucoup) et Dijon (beaucoup), c’est vêtu d’un maillot bordelais que l’on pense à Yoann Gourcuff lorsqu’il s’agit d’évoquer les arabesques du milieu de terrain en Ligue 1. Comment ne pas évoquer pour la énième fois son bijou de janvier 2009 face au PSG et ces pauvres Sylvain Armand et Sammy Traoré ? Tout le style du Yo Gourcuff dribbleur est résumé dans cette action. Ici, il n’est pas question de vitesse ou même de puissance, mais seulement de feintes, de jeu de corps et d’une technique sans failles, alliée à une vision et une intelligence de jeu qui mettra l’Europe à ses pieds le temps d’une année civile 2009 après laquelle il courra (façon de parler) en vain jusqu’à la fin de sa carrière.
<iframe loading="lazy" title="Yoann Gourcuff - Handsome returns [Best Skills]" width="500" height="281" src="https://www.youtube.com/embed/Rl5VqrTrtJg?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" referrerpolicy="strict-origin-when-cross-origin" allowfullscreen></iframe>

#13 - Safet Sušić
Safet Sušić était un peu Zidane avant Zidane. Taiseux, classieux, élancé, dribbleur, le Bosnien a été un marqueur générationnel pour bon nombre de gamins des années 1980. Celui qui leur a fait comprendre, aussi, que devenir footballeur professionnel relevait (quasiment) de l’impossible. Car Sušić a poussé la maîtrise du ballon a un niveau supérieur. Déjà sur les terrains boueux de Sarajevo, le meneur de jeu apparaissait comme un esthète, maniant le cuir comme personne. L’un des premiers à démocratiser la « talonnade pour soi-même », mais aussi l’un des seuls à illustrer la notion de dribble utile. Vite sélectionné dans la grande équipe de Yougoslavie, ses matchs face à l’Argentine ou l’Italie en 1979 (il inscrira un triplé lors de chacun), confirment la tendance : Safet Sušić est l’un des meilleurs footballeurs du monde.
Une arrivée tardive à Paris
Mais alors, comment un tel bonhomme s’est retrouvé, à 27 ans, « obligé » de signer dans un Paris Saint-Germain pas encore ambitieux ? En 1982, Sušić signe à l’Inter et, dans le même temps, donne son accord au Torino, sous la pression du directeur sportif du club, Luciano Moggi. Mise au courant de ce double contrat, la Fédération italienne bloque logiquement l’arrivée du joueur. Une aubaine pour son coéquipier de sélection, Ivan Šurjak, au PSG depuis 1981, qui souffle donc le nom de Sušić à sa direction. L’affaire est pliée, le championnat de France n’aura plus qu’à contempler.
<iframe loading="lazy" title="Safet Susic ● Goals and Skills ● PSG" width="500" height="281" src="https://www.youtube.com/embed/44I2JFf5vRw?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" referrerpolicy="strict-origin-when-cross-origin" allowfullscreen></iframe>

#12 - Dragan Džajić
Quand Pelé vous surnomme « Le miracle des Balkans », c’est que vous êtes plutôt doué avec un ballon. Dragan Džajić est justement ce miracle. Légende du football yougoslave des années 1960-70, l’ailier gauche – gaucher – disposait d’une technique hors norme. Une aisance combinée à un cardio de dingue, qui lui permettaient d’enchaîner les allers-retours dans son couloir et de faire vivre un calvaire aux latéraux. L’acharné du dribble, accessoirement troisième au Ballon décor 1968, n’a d’ailleurs eu besoin que de deux saisons à Bastia (1975-1977) pour faire succomber la France.
Le Bastiais d’adoption
Une arrivée en Corse dans des conditions particulières, comme il le racontait au site Le Corner : « J’ai reçu une invitation de la part du PSG à un tournoi qu’ils organisaient chaque année. Cruyff avait également été invité. Ilija Pantelić, qui était le gardien du PSG, m’a demandé de rencontrer les représentants de Bastia qui étaient de vieux amis à lui. Il m’avait raconté y avoir passé les trois plus belles années de sa vie. Le tournoi du PSG durait deux jours et le président ainsi que le directeur de Bastia sont venus me rencontrer à Paris. Lors d’un déjeuner, ils m’ont expliqué qu’ils me voulaient dans leur équipe et m’ont demandé mes prétentions salariales. Je ne savais pas trop quoi leur répondre. Pantelić, qui faisait office de traducteur, m’a dit de donner un chiffre, que j’aurais le temps d’y réfléchir par la suite. Tout ce dont je me souviens, c’est de la réponse du président qui a dit : « Bon, Dragan, mais pour trois ans. » À mon retour en Yougoslavie, je jouais un match à Zrenjanin, et on m’a annoncé que les représentants de Bastia étaient à Belgrade. J’avais 29 ans, j’aurais pu quitter le club plus tôt, mais je devais effectuer mon service militaire pendant quinze mois. Je suis finalement parti en Corse, ce n’était pas facile à l’époque, mais Bastia et la Corse sont un de mes plus beaux souvenirs. J’y suis resté très attaché. »
<iframe loading="lazy" title="Is Dragan Džajić the Best Left Winger Ever? ● Rare Footage" width="500" height="281" src="https://www.youtube.com/embed/-bhUOtJnUI8?start=141&feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" referrerpolicy="strict-origin-when-cross-origin" allowfullscreen></iframe>

#11 - Sofiane Boufal
Se faire un nom en jouant à Angers, Lille, Southampton et au Celta – avec tout notre respect – relève de l’exploit. Cet exploit, Sofiane Boufal l’a pourtant fait. Pas vraiment stable question CV, le milieu offensif l’aura au moins été niveau fulgurances techniques. Exceptionnellement doué avec une gonfle entre les crampons, Boufal a rempli nos écrans de gestes magnifiques, notamment durant ses piges angevines et lilloises. Difficilement prévisible et capable de passer en revue une brochette de défenseurs sur quelques pas, le Marocain aura été l’un des plus beaux artistes de la Ligue 1 moderne et un membre solide de la confrérie des joueurs YouTube. La Juventus d’Angers le remercie.
<iframe loading="lazy" title="When Sofiane Boufal Dribbles Whole Teams.." width="500" height="281" src="https://www.youtube.com/embed/sd_vg3jBvG8?start=109&feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" referrerpolicy="strict-origin-when-cross-origin" allowfullscreen></iframe>
Par Adel Bentaha et Mathias Edwards