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Top 10: Zamora, par amour du gant

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Top 10: Zamora, par amour du gant

La saison dernière, chaque portier de Liga s'est mangé 1,37 pions par match, en moyenne. Mais au pays des manitas, tous les gardiens ne sont pas égaux. Victor Valdes n'en a pris que 16 en 32 titularisations, avec, cerise sur la tapa, un 4e trophée Zamora, hochet national récompensant le gardien le plus imperméable. Cette saison, il pourrait égaler le record d'un autre Barcelonais, Antoni Ramallets, cinq fois titré. Comme quoi au pays du Pichichi, les porteros aussi peuvent être à la fête. La preuve avec une sélection historico-subjective de ces Zamora qui ont pour slogan « encaisser moins pour gagner plus ».

Ricardo Zamora (1929,32,33)

A tout seigneur, tout honneur. D’accord, le trophée n’existe pas encore à l’époque, mais c’est à ce Catalan qu’il doit son appellation. Car Ricardo Zamora n’a pas tardé à se faire un nom. En 1920, à 19 piges, il prend l’argent aux JO d’Anvers, avec dans son équipe un certain Rafael Moreno Aranzadi, alias Pichichi. Partout où il trimballe ses valises et sa casquette, à l’Espanyol, au Barça puis au Real – où il remporte deux Ligas -, Ricardo fait des merveilles, encaissant moins d’un but par match entre 1931 et 1933. Des exploits qui trouvent un écho au-delà du pays: durant une tournée en Amérique du Sud, un canard local promet une médaille d’or à celui qui lui mettra un premier but. Lors de l’arrivée à la présidence de la République espagnole de Niceto Alcala-Zamora, la légende veut que Staline l’ait confondu avec le gardien. Ricardo Zamora saura par la suite qu’il faut plutôt se méfier de la politique: mis en cage par les républicains qui l’accusent d’être de droite, il s’exile en 1936 pour jouer à Nice. A son retour au pays, il sera arrêté par les franquistes qui lui reprochent d’avoir quitté le pays.

ricardo zamora (1919-1922) par mesqueunclub1899

Marcel Domingo (1949,54)

Comme son nom ne l’indique pas, Marcel Domingo est français. Après des débuts à Nice et au Stade Français au lendemain de la Seconde guerre mondiale, Marcel décide de rejoindre l’Espagne. Là-bas, le placide Domingo se montre intraitable avec les attaquants et gagne deux Ligas avec l’Atlético, avant de faire le bonheur de l’Espanyol. Puis il retourne en France, où la réussite ne le quitte plus, en atteste son doublé Coupe de France-championnat avec Nice, en 1952. Marcel revient ensuite à l’Atlético comme entraîneur, conduisant les Colchoneros au titre en 1970. A sa mort, fin 2010, le journal El Pais lui rend hommage dans ses colonnes. Le 12 décembre, en cadeau de Noël posthume, le public du stade Vicente Calderon lui réserve une minute de silence. En France, silence aussi : seul le journal La Provence offre quelques lignes à l’enfant des Bouches-du-Rhône.

José Vicente Train (1961,63,64)

Après des débuts prometteurs à l’Espanyol, un club qui fait du surplace en championnat, Train rejoint le Real en 1960 pour passer à la vitesse supérieure. Au sein d’une équipe première classe, José Vicente accumule les Ligas – quatre en autant de saisons, entre 1960 et 1964 – et les récompenses Zamora. Au niveau international, il remporte l’Euro 64 en place assise, sur le banc. Mais les journalistes, qui préfèrent toujours parler des Train qui n’arrivent pas à l’heure, retiendront sa fin de carrière moins réussie et deux descentes successives avec Majorque et le Depor. Oui, on est lourds. Mais même l’austère Wikipedia n’a pu s’empêcher de mentionner que « Train disparaît de la circulation pendant la saison 1964-1965« .

Miguel Reina (1973)

Tel père, tel Pepe. Comme son rejeton, Miguel Reina a eu du mal à s’imposer au Barça. Comme lui, Miguel a raté une Coupe d’Europe d’un cheveu et d’une main pas assez sûre, en 1974 (1-1, match d’appui, 0-4). Et aujourd’hui, comme son papa, Pepe est chauve. Mais les comparaisons tirées par les cheveux s’arrêtent là. Parce que Miguel Reina a effectué toute sa carrière en Espagne, y remportant un titre de meilleur gardien, deux Ligas et deux Coupe d’Espagne au milieu des setentas avec son club de coeur, l’Atlético Madrid. Son fils, lui, est parti assez rapidos du côté de l’Angleterre. Et surtout parce que Pepe Reina a mieux su faire fructifier sa présence sur le banc de la Roja avec un Euro et une Coupe du monde. Miguel, lui, a porté cinq fois le maillot de la sélection, pour zéro trophée.

Luis Arconada (1980,81,82)

Le Basque est casanier. Né à Saint Sébastien, il effectue toute sa carrière à la Real Sociedad. Lors de la saison 1979-1980, il n’encaisse que 20 buts et son club termine deuxième. En 1981 et 1982, le titre est au bout, presque uniquement grâce à ses gants et son talent. Des performances qui lui valent de nombreuses sélections nationales (68). Mais, on l’a dit, le Basque est casanier. En finale de l’Euro 1984, alors qu’il vient d’enchaîner une compétition énorme, il se vautre sur un coup franc vicieux de Platoche. Faut dire que le match se jouait à Paris, loin de San Sebastian. Depuis, Luis s’est fait un nom dans le lexique du ballon rond. Au-delà des Pyrénées.

Andoni Zubizaretta (1987)

Après avoir fait ses classes à l’Athletic, Andoni part en Catalogne gagner des trophées avec le Barça. Malgré une rouste en 1994 face au Milan en finale de Ligue des champions (4-0), la mission est réussie, avec quatre Ligas consécutives et une Ligue des champions en 1992. Malheureusement – syndrome basque ? – le portier de la Roja prend un csc original qui fait furieusement penser à l’un de ses glorieux prédécesseurs… Heureusement, Arconada avait déjà le copyright de la boulette. Les Ibères se vengent sur les Bulgares par la suite. Une victoire aussi large qu’inutile puisque les coéquipiers de Raul sont éliminés. Fatigué, « Zubi » s’arrêta. Triste fin de carrière.

Santiago Canizares (1993,2001,02,04)

Le décoloré de Mestalla a prouvé que les blondes platines n’étaient pas forcément des filles faciles, à domicile comme à l’extérieur. Au cours de sa carrière, Santiago Canizares a fui les récompenses collectives avec ses équipes successives autant qu’il attirait les trophées individuels. Résultat : une finale de Ligue des champions loupée avec le Real en 1998, une brillante carrière à Valence, le Poulidor de l’Europe des early 2000 – avec qui il remporte tout de même deux Ligas et une Coupe de l’UEFA – et une retraite internationale juste avant que l’Espagne cartonne. Pas sûr que ses quatre titres de Zamora suffisent à le consoler…

José Francisco Molina (1996)

A l’ombre de Zubizarreta puis de Casillas, la carrière de José Francisco Molina mérite quand même un coup de projecteur. Neuf fois sélectionné en équipe nationale entre 1999 et 2000, il débute sous le maillot de la Roja en tant… qu’attaquant, après des blessures en pagaille de coéquipiers. En seize années de carrière pro (1991-2007), Molina s’est surtout fait connaître chez lui pour avoir brillamment conduit l’Atlético Madrid au doublé en 1996, année où il prend 32 buts en 42 matchs de Liga. Côté français, on retiendra des stats moins flatteuses et deux branlées mémorables: en 2005, l’OM de Jean Fernandez colle un 5-1 au gardien du Depor. Mais c’est surtout le 23 novembre 2003 qui fait date : ce jour-là, en Ligue des champions, Molina sort à la mi-temps après 5 buts. Au final, le Depor encaisse 8 pions, dont la moitié par un Dado Prso déchaîné. Une gifle qui rappelle à José Francisco quelques souvenirs puisque jeune joueur, il s’était pris 8 buts lors de sa première saison en Liga avec Albacete, face au… Depor. Un chiffre qui lui colle décidément aux gants, lui qui est né un 8. Août. CQFD.

Jacques Songo’o (1997)

Certes, le Camerounais a longtemps vécu sa carrière internationale dans l’ombre de ses prestigieux compatriotes Tomas N’Kono et Joseph Antoine Bell. Certes, il a pris six buts contre la Russie un jour de Coupe du monde 1994 où il aurait préféré cirer le banc au lieu de figurer dans le livre des records aux côtés de la manita perso d’Oleg Salenko. Mais Jacques Songo’o, c’est aussi des détentes incroyables. Des merveilles de dégagements au poing. Et des bousculades dans la surface de réparation adverse pour marquer sur corner. Après avoir presque mené Metz au doublé en 1996, il rejoint La Corogne la saison suivante et s’impose comme l’un des meilleurs gardiens d’Espagne. En 2000, le Depor remporte la Liga grâce à sa doublette Tristan-Makaay. La cité portuaire peut aussi remercier Jacques, qui a bien protégé ses filets. Comme tout bon marin d’adoption qui se respecte.

José Manuel Pinto (2006)

Au Celta Vigo, José Manuel s’éclatait sur la pelouse. Au Barça, Pinto s’emmerde sur le banc. Alors quand il rentre sur le terrain, ce mélomane, producteur de hip hop, entame parfois la chansonnette. En octobre 2010, face aux Danois de Copenhague, il imite le sifflet de l’arbitre. Plutôt réussi puisque l’attaquant, qui filait droit au but, interrompt sa course, pensant être hors-jeu. Aussi efficace qu’une parade. Mais l’UEFA ne l’entend pas de cette oreille : Pinto écope de deux matchs en tribune, histoire d’aller chanter avec les supporters.

Mais aussi: Antoni Ramallets, Salvador Sadurni, José Angel Iribar, Juan Carlos Ablanedo, Abel Resino, Roberto « Pato » Abbondanzierri, sans oublier Iker Casillas et Victor Valdes, encore en activité…

Par Yann Bouchez

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