Serie A (J6) : Revival Sampdoria et suspens
Une sixième journée renversante de Serie A, avec en surprise du chef la place de leader occupée par la Sampdoria, première équipe à faire chuter l'Inter. La Juventus n'en a pas profité en se faisant remonter dans les derniers instants. Les traditions se perdent.
Après le verdict de la cinquième journée, disputée en milieu de semaine, le campionato semblait emprunter la voie du classicisme le plus orthodoxe. L’Inter retrouvait son trône, la Juve s’accrochait aux branches à défaut de briller, et le Milan AC continuait de rouiller. C’est invaincu et en position de leader que le quadruple champion en titre rendait visite à la Sampdoria de Cassano. Sans Sneijder, l’huile dans leurs rouages, les Nerazzurri ont plongé sur un but de Pazzini (72e), véritable coup de tonnerre, puisqu’il propulsait le finaliste de la Coupe des champions 1992 en tête de la Serie A, comme au temps béni des Vialli, Mancini et autres Attilio Lombardo. Nostalgique, à moins qu’elle soit en avance sur son temps, en cette période de revival du protectionnisme et de l’auto-suffisance, la Sampdoria présentait une équipe quasi 100% italienne au coup d’envoi, à la modeste exception du Lituanien Stankevicius, et du Suisse Ziegler.
Le 6+5, ce sera juste trop fastoche pour les hommes de Del Neri ! Les supporters de la Samp’ doivent d’autant plus savourer leur succès, que le rival local perd du terrain. Encore perçu comme l’outsider n°1 il y a quelques jours, le Genoa a rendu deux points à la Juventus dans les derniers instants jeudi, avant de continuer de gaspiller ce dimanche après-midi lors de dix dernières minutes fatales sur la pelouse de l’Udinese (2-0). Le prolifique Di Natale a ouvert le score à la 81e minute, son huitième but en six journées !
Leader samedi soir, la Sampdoria ne s’attendait sans doute pas à l’être encore 24 heures plus tard. Elle ne l’était d’ailleurs plus jusqu’à la 93e minute d’un Juve-Bologne, au verdict surprenant. Renforcés par le retour de Diego, les Bianconeri disposaient d’une occase rêvée pour reprendre les commandes de la Serie A. Buteur salvateur face au Genoa jeudi, Trezeguet montrait le chemin sur un but… à la Trezeguet (25e). Son mérite, toujours le même, se trouver pile poil à la retombée du ballon, après une frappe de Zebina contrée par un défenseur puis le gardien bolonais. Trezeguet manquait finalement le doublé, et la Juve, malgré l’entrée en jeu de Del Piero pour sa 400e en Serie A, se faisait refroidir dans les arrêts de jeu (but d’Adailton).
Autre match à basculer dans les derniers instants, Catane-Rome (1-1), où les Giallorossi ont échappé à la correctionnelle face au relégable sicilien grâce à l’égalisation tardive de De Rossi (92e), qui reprenait un corner contesté de Totti. Au total, ce sont sept minutes de temps additionnel qui ont été disputées, comme s’il fallait rajouter du suspens à cette journée. La Roma en déplacement, c’est la Lazio qui squattait le Stade Olympique. Comme son ennemi éternel, c’est en fin de match qu’elle accrochait un point face à Palerme (but de Zarate à la 85e). Samedi, à Livourne, c’est également dans le dernier quart d’heure que la Fiorentina a assuré sa remontée au classement (4e), grâce à un but sur penalty de Jovetic (75e). Cette sixième journée n’aura pas ménagé les cardiaques. Les fervents de la Serie A pourront y trouver matière à défendre un championnat passionnant, les déclinologues argueront que Frédéric Thiriez tenait le même discours aux pires heures de la Ligue 1. En baisser de rideau, dans le duel du ventre mou du classement, le Milan AC et Bari ont laissé muet le tableau d’affichage. Ronaldinho a joué, plus productif que d’habitude, mais rien de transcendant non plus. Le meilleur rossoneri ? Storari, son gardien inconnu. Pas un signe de bonne santé.
Les autres matches : Parme – Cagliari : 0-2, Chiero Verone – Atalante : 1-1, Naples – Sienne : 2-1.
Par