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OM : Une histoire d'amour propre

Par Adrien Hémard-Dohain, à la Johan Cruyff Arena

Au lendemain de la désertion de Marcelino, effrayé par le bordel ambiant, le vestiaire de l'OM s'est soudé autour de Pancho Abardonado et de David Friio pour aller faire un résultat sur la pelouse de l'Ajax. Et délivrer quelques promesses, au passage.

OM : Une histoire d'amour propre

« Je m’assois là ? Ok. Et je dois mettre ça ? Non ? » Dans la salle de conférences de presse, enfouie dans les dédales de la Johan Cruyff Arena, Pancho Abardonado ne savait pas trop où se mettre. S’il a déjà servi de traducteur officieux à Jorge Sampaoli, l’ancien défenseur de l’OM n’avait pas la moindre idée de ce qu’il devait faire du casque devant lui. Tout le contraire de sa zone technique, où il s’est approprié le rôle d’entraîneur de l’OM, accompagné par David Friio. Le premier en survêtement complet, l’autre en ensemble noir et sneakers blanches, le tout pour un duo improbable, mais gagnant (ou presque) pour des Marseillais qui ont retrouvé des couleurs lors de leur match nul sur la pelouse de l’Ajax. Alors, casque ou pas, le coach par intérim avait le sourire, après une soirée aussi folle que les jours précédents ont été éprouvants.

Cyprès, si loin

En vérité, les troubles de la Commanderie, où aucun cyprès n’a brûlé cette fois, semblaient bien loin jeudi soir, à l’heure de voir les onze Phocéens du soir entrer sur la pelouse et s’arracher sur chaque ballon, y compris lorsque l’Ajax menait 2-0 après vingt minutes. Pour tout dire, les Marseillais étaient méconnaissables, comme métamorphosés par les évènements récents, de l’aveu même de Maurice Steijns, le coach néerlandais : « Je crois que l’OM a montré ce soir que c’est une très bonne équipe. Ils ont joué de façon différente et avec de nouveaux joueurs. C’est normal avec un nouvel entraîneur. » Un nouvel entraîneur par intérim qui se nomme donc Jacques Abardonado, homme à tout faire au club depuis plusieurs saisons, et qui a connu un grand moment pour sa première sur un banc, en tant que coach principal. « Je suis fier, oui. Même si je reste un peu sur ma faim, parce qu’on pouvait aller chercher la victoire. Mais il faut tirer un grand coup de chapeau aux joueurs », a apprécié l’intérimaire, après la rencontre.

Combatifs et hargneux, les Phocéens ont en effet fait preuve de caractère sur la pelouse d’un Ajax mollasson, sifflé par son public, mais qui s’est rapidement retrouvé avec deux buts d’avance, bien aidé par Mbemba. « En regardant le tableau d’affichage, j’ai vu qu’il y avait du temps et je n’étais pas inquiet. Je savais que les joueurs allaient se remettre en marche et qu’on pourrait marquer le but qui allait nous libérer », a assuré Pancho Abardonado. Facile à dire après coup, mais c’est bien ce qu’il s’est passé. Alors que l’OM avait tout pour s’écrouler dans le vacarme d’Amsterdam, où il n’y a décidément pas que les marins qui chantent, les Olympiens ont relevé la tête et recollé à la pause (2-2). Ils pouvaient même se sentir floués de ne pas virer en tête à la mi-temps. « On a eu du contrôle. On n’a pas paniqué avec le ballon. Dès mercredi, j’ai senti beaucoup d’envie et de détermination. On a essayé de trouver les bons mots », a expliqué Abardonado.

Aubameyang, phare dans la tempête

S’il reste modeste, l’intérimaire a aussi eu des choix forts, en jetant vite à la poubelle le 4-4-2 amorphe de Marcelino. À la place, Abardonado a privilégié un 4-3-3 pour relancer Azzedine Ounahi et Amine Harit, deux choix payants : « Quand on a des soucis dans la conservation du ballon et qu’on a des très bons joueurs de pied comme Ounahi et Harit, il faut en profiter. Ils ont répondu présent. » Voilà pour la tactique, mais le tandem Abardonado-Friio a aussi réveillé un vestiaire qu’on imaginait touché psychologiquement, mais qui a affiché un visage conquérant et serein : « La première phrase de ma causerie, ça a été : “On est ici pour gagner, on va les agresser.” J’aime ce football-là. ». Et le message est passé, à en croire Pau Lopez : « On a montré du caractère, l’esprit de l’OM. On a pris du plaisir sur le terrain, c’est important. Les fans ont fait beaucoup de bruit, jusqu’au bout. On a fait le match pour les dirigeants aussi, pour les soutenir. […] Dans les mauvais moments comme aujourd’hui, on doit être tous ensemble pour avoir un club encore plus fort. »

Des mots prolongés par l’autre héros de la soirée, Pierre-Emerick Aubameyang, premier Marseillais à inscrire 4 buts pour ses 3 premiers matchs européens avec l’OM depuis Alen Bokšić en 1992, et rassembleur au micro de Canal+ : « Vu la situation générale, ce n’était pas facile. On se devait de rester uni dans ce moment où c’est un peu la tempête. On savait qu’on allait nous attendre. Quand on est unis, qu’on ne fait qu’un seul homme, ça marche. C’est très positif. On aurait aimé gagner, mais venir ici et prendre un point comme ça, c’est une bonne chose. Dans les moments comme ça, il faut se montrer courageux, avoir faim, montrer la voie. » Après avoir coupé court aux rumeurs sur son état d’esprit le mercredi, Aubameyang a donc répondu sur le terrain, avec une prestation à l’image de celle de l’OM : pas aboutie, mais pleine de promesses. Certes, les Marseillais ont encaissé trois buts et affiché une fébrilité défensive qu’on ne leur connaissait pas cette saison. Mais ils ont surtout montré de l’amour-propre et une ambition retrouvée balle au pied. Sur le troisième pion olympien de la soirée, on les a même vus communier avec les 2500 supporters présents, eux aussi irréprochables dans l’implication. Tous les signaux ne sont pas au vert, évidemment, mais alors que le club ne sait pas où il va, et vit au jour le jour, cette virée à Amsterdam aura prouvé que même sans dirigeants et entraîneur, il y a toujours une équipe à Marseille.

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Par Adrien Hémard-Dohain, à la Johan Cruyff Arena

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