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Quand le Milan voyage du mérite au travail

Par Markus Kaufmann
5 minutes
Quand le Milan voyage du mérite au travail

Lancés au mauvais endroit et au mauvais moment, Clarence Seedorf et Pippo Inzaghi n'avaient pas réussi à redonner au Milan la gloire qu'ils avaient connue. Place au travailleur Siniša Mihajlović, qui a entamé un profond changement de mentalité basé sur la rigueur, l'humilité et un principe : le prestige d'une institution, éternelle ou non, ne fait pas gagner des matchs. Cette saison, le Milan a donc fait le grand saut vers un projet tout neuf. Maintenant, il ferme les yeux, protège son visage avec ses mains et attend… Dès la troisième journée, ce derby pourrait apporter des premières réponses.

« Ramenons le Milan là où il mérite de se trouver. » Lors de la présentation officielle de l’équipe rossonera devant ses tifosi ce jeudi sur la place Gino Valle, cette phrase prononcée par Christian Abbiati, puis Riccardo Montolivo est passée inaperçue. Pourtant, elle n’a pas dû plaire aux oreilles alertes de Siniša Mihajlović. Depuis son arrivée le 16 juin dernier, le Serbe n’a cessé de faire passer un message : le prestige du Milan ne suffira pas pour gagner des matchs, et les grands noms des joueurs ne suffiront pas pour en faire des titulaires. Mihajlović veut du travail, du travail et encore du travail. Un message évident ? Cette semaine a montré que le chemin pourrait être long. Après que Kucka a déclaré que « (s)on vrai rêve a déjà été réalisé : c’est celui d’être là, de porter les couleurs d’un des plus grands clubs au monde » , Barbara Berlusconi est tombée dans le piège de la présomption : « On veut pousser l’équipe pour qu’elle ramène les résultats que nous méritons. » Sauf que pour Mihajlović, ce mérite n’est absolument pas acquis.

Coups de gueule et baffes

Ce grand saut a d’abord pris la forme d’un changement brutal de management. D’une part, Galliani et Berlusconi ont fait le choix de faire venir un « entraîneur secoueur » . Un homme de principes aux idées fortes et un leader habitué aux effectifs moyens. D’autre part, Après avoir écumé les tentatives guardiolesques d’entraîneurs maison, avec Seedorf et Inzaghi, ils ont aussi choisi un étranger au passé intériste. La rupture est totale. Et l’heureux élu n’a pas tardé à faire comprendre à tous que la mentalité de son Milan allait aussi changer. Après les trois derniers matchs de son équipe, Mihajlović a enfilé ses gants et a pris ses conférences de presse pour des rings de boxe. Fiorentina-Milan (2-0) : « Je n’ai pas aimé notre milieu. C’est là qu’on a perdu le match, les deux milieux intérieurs n’ont pas fait ce qu’on avait préparé (…) On n’était pas des phénomènes pendant la présaison et on n’est pas des cruches maintenant. Mais on doit travailler plus. » Milan-Empoli (2-1) : « Si on commence à penser qu’on va gagner seulement parce qu’on s’appelle l’AC Milan… La seule bonne nouvelle est la victoire. Sans Bacca et Luiz Adriano, on aurait perdu. Il nous manque de la personnalité. »

Mantoue-Milan (amical, 2-3) : « C’est une question d’attitude : si on ne court pas, on ne va nulle part. Maintenant, vous avez compris pourquoi certains joueurs jouent moins que d’autres. Personne ne doit se plaindre de son temps de jeu. Seul le terrain a le droit de parler. Je m’attendais à beaucoup plus. (…) Ceux qui jouaient moins que les autres avaient une opportunité : ce soir, on a bien vu pourquoi ils ont moins joué. Et je fais référence à tout le monde, pas à un secteur en particulier. » Et le but de Balotelli, alors ? « On a joué contre une équipe de Serie C et on a vu qu’il n’a pas une condition physique suffisante. Il doit s’améliorer. » Un nouvel épisode à la Siniša a eu lieu lorsque le Mister a anticipé la question d’une journaliste japonaise : « Toi, tu veux me demander pourquoi Honda ne joue pas ? Et Suso, alors ? Moi, je vois les entraînements tous les jours. Et Suso s’entraîne très bien. Il fait la différence en un contre un et il fait de bonnes passes en profondeur. On est tous très bons après les matchs quand il s’agit de dire qui devrait jouer ou ne pas jouer. Mais les entraînements valent plus que les mots. »

Le Milan de Mihajlović, dès le derby ?

Au-delà des belles paroles et des apparences, le mercato milanais a aussi pris une nouvelle direction. Après avoir terminé 8e de Serie A en 2014 et 10e en 2015, le Milan a abandonné les achats de noms ronflants et les raccourcis. Out Robinho, Essien, Muntari ou encore Rami. Cette fois, puisque le club a des objectifs nationaux, il s’est armé à leur portée. Sans fausses prétentions, ce nouveau Milan est fait de joueurs de Serie A chipés à des clubs de milieu de tableau : Bertolacci (Genoa), Poli (arrivé en 2014, Sampdoria), Kucka (Genoa), Romagnoli (Sampdoria-Roma) ou encore Bonaventura (arrivé en 2014, Atalanta). En ligne avec ce projet, les seuls vétérans qui comptent sont ceux qui se sont toujours montrés irréprochables (De Jong, Diego López, Antonelli). Finalement, alors que la presse avait annoncé des gros coups (Ibrahimović, Kondogbia, Jackson Martínez, entre autres), seuls trois noms bruyants sortent de cette logique très terre à terre, et ils concernent tous le secteur offensif : Carlos Bacca (30 millions d’euros, Séville), Luiz Adriano (8 millions d’euros, Shakhtar) et Mario Balotelli (prêt, Liverpool). Un choix traditionnel qui rappelle curieusement le grand Milan de Sacchi, pour l’anecdote : aller chercher la fantaisie à l’extérieur des frontières italiennes.

Ainsi, Mihajlović a clairement affiché ses intentions : construire un Milan qui sait ce qu’il fait et qui refuse de se mentir, d’où ces débuts dans un 4-3-1-2 bien plus compact que créatif. Un contexte travailleur qui, par ailleurs, épouse parfaitement les formes des cinq derniers derbys : une victoire chacun, trois nuls et surtout jamais plus d’un but marqué par équipe. Mais aujourd’hui, ce projet a besoin de terrain pour trouver une identité. Jeudi dernier, face aux belles paroles officielles du club et de sa direction, les tifosi ont choisi de marquer le coup avec une banderole éloquente : « Seuls le sang et les larmes méritent notre amour. » Et cela tombe bien : c’est précisément ce que les équipes de Mihajlović ont pris l’habitude d’offrir. Mais de simples déclarations suffiront-elles pour faire du Mister le leader qu’il était à Gênes ? Lorsque le speaker de la présentation officielle lui a demandé quelle était la chanson qui représentait le mieux son état d’esprit, le Serbe n’a pas hésité très longtemps. Un’avventura de Lúcio Battisti, dont les paroles chantent : « Ce ne sera pas une aventure. Ça ne peut être qu’une saison. Cet amour n’est pas une étoile qui part au lever du soleil. Cet amour n’est fait que de poésie. Tu es à moi, tu es à moi. »

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