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PSG, made for China

Par Nicolas Kssis-Martov
PSG, made for China

Ce n’est un mystère pour personne : le PSG veut se forger une stature d’enseigne mondiale. Pour cela, il est essentiel pour lui de conquérir le cœur et le pouvoir d’achat du peuple chinois, sans oublier les faveurs de son gouvernement. Une démarche qui s’est déployée encore cette saison avec un clin d’œil culturel, sous forme d’un maillot collector floqué en mandarin, à l’occasion du Nouvel An chinois. Toutefois, à quelques jours de l’ouverture des controversés JO d’hiver de Pékin, et alors qu’enfle la mobilisation autour de la situation des Ouïghours, ce geste souligne aussi les enjeux géopolitiques d’une telle stratégie.

La large victoire du PSG contre Reims dimanche soir s’est opérée sous les yeux d’un spectateur privilégié : l’ambassadeur de la Chine populaire en France. Ce dernier a donc pu remarquer les beaux maillots parisiens sur lesquels le nom des joueurs parisiens étaient inscrits en mandarin, la langue officielle du pays. On se doute en effet que ce « collector » n’était pas destiné à la communauté chinoise installée en France (300 000 personnes environ) et en particulier en région parisienne. En soi, rien de nouveau, depuis plusieurs années, ce rituel s’est imposé. Par exemple lors d’un match à 13 heures, contre Nice à l’Allianz Arena. Un horaire, tant décrié par les supporters et ultras, qui n’existe que pour toucher les fans potentiels de l’Empire du Milieu, fut-il désormais d’un beau rouge capitaliste. Pour mémoire, alors que la pandémie sévissait massivement en Chine, les Parisiens avaient affiché sur leur tenue le message « Stay strong China », en anglais et en mandarin, au parc contre Bordeaux. Des Girondins qui eux-mêmes avaient accueilli l’OM en février 2021 avec un flocage en mandarin.

Vouloir plaire et séduire l’une des grandes puissances économiques et politiques du monde actuel se comprend aisément. Toute la Ligue 1 en rêve, sachant que l’équipe de Neymar, Mbappé et Messi (qui n’a pas été recruté que pour jouer) s’avère leur meilleure, voire seule, clé d’entrée. La faiblesse des droits télé tricolores à l’étranger, sans parler merchandising, handicape sérieusement le foot français. Le PSG part de fait avec quelques longueurs de retard sur la Premier League ou même le Real Madrid qu’il va bientôt affronter en Ligue des champions. La Superligue a été beaucoup critiquée, mais l’ambition sous-jacente d’une élite européenne devenant le centre de la planète foot et en captant tous les revenus, n’est pas caressée que par Florentino Pérez. Avec ses 150 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux désormais, le PSG tente, comme il peut, de revenir dans la course.

Les débats attendront

Toutefois, le PSG appartient de fait au Qatar via QSI, étant un de ces fameux clubs-états souvent décriés, encore récemment par Javier Tebas, président de la Liga, ou par certains politiciens qui s’aventurent dans les sujets polémiques du ballon rond. Or ce pays va organiser en novembre une Coupe du monde très décriée. Nul doute que du côté de Doha, on doit se sentir une certaine parenté avec la Chine dans l’usage complexe du sport, comme arme à double tranchant du soft power (l’affaire Peng Shuai l’a illustré dans le tennis). Pékin va bientôt accueillir des JO d’hiver marqués par le boycott diplomatique, mais pas des délégations comme à Moscou en 1980, de quelques nations, dont surtout les États-Unis. Pour Joe Biden, il s’agit de retourner l’événement contre le grand rival économique de l’autre côté du Pacifique, en mettant aussi sur la table la situation des Ouïghours.

La répression envers cette minorité turcophone et musulmane s’est aussi invitée en France, le jeudi 20 janvier, avec le vote d’une résolution, sur proposition des députés socialistes, dénonçant le génocide ouïghour (votée à la quasi-unanimité sauf les députés insoumis et un député communiste). On se souviendra aussi que l’international Antoine Griezmann avait renoncé publiquement à son sponsor Huawei pour dénoncer le sort réservé à cette population. Pendant ce temps donc, le PSG fait son maximum pour que les petits Chinois – que le régime veut mettre au foot – demandent en cadeau le maillot de Ramos ou Navas, ou les choisissent sur FIFA 22 (dont le gouvernement a réduit la pratique, pour sa version en ligne, à trois heures par semaine).

Par Nicolas Kssis-Martov

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