Portsmouth broie du noir
Le 18 mai 2008, Portsmouth gagnait la FA Cup. Un an et demi plus tard, Pompey est lanterne rouge du championnat, et n'a toujours pas inscrit le moindre point en sept matches. Retour sur une descente aux enfers inéluctable.
Grenoble n’est pas seul. Les hommes de Bazdarevic, qui viennent d’écraser le record du plus mauvais départ de l’histoire de la Ligue 1, peuvent toujours se consoler devant le classement de Premier League. Portsmouth, lanterne rouge, vient lui aussi d’encaisser son septième revers en sept matches. Face à Everton (0-1) samedi, Pompey aurait certainement mérité de glaner son premier point, voire plus. Mais comme souvent en pareille situation, la poisse s’en est mêlée : ici la barre transversale, là le menton de Tim Howard, bref, Everton a plié mais a tenu bon. Et Portsmouth d’enregistrer sa quatrième défaite à Fratton Park. La saison risque d’être longue. Car, évidemment, tout n’est pas qu’une question de malchance.
Il n’y avait pas besoin de consulter l’horoscope d’Elizabeth Tessier pour prédire à Portsmouth une saison difficile. En fait, le club ne s’est jamais vraiment remis du départ de son sorcier Redknapp, à l’automne 2008, qui en pleine saison délaissa les siens pour succomber aux sirènes de Tottenham, pourtant reléguable à l’époque. Le point de départ de la descente aux enfers de Pompey, tout simplement. Car en moins d’un an, le club a perdu lourd. Lors du dernier mercato d’hiver, déjà, Lassana Diarra signait au Real alors que Jermaine Defoe partait rejoindre son mentor chez les Spurs. Heureusement, Pompey avait alors suffisamment engrangé de points lors de la première partie de saison pour se maintenir, non sans se faire peur. Tony Adams, promu remplaçant de Redknapp, s’est rapidement fait débarquer la faute à un bilan comptable catastrophique. Et que dire de la saignée subie cet été ? Crouch, Glen Johnson, Kranjcar, Distin ont tour à tour choisi de quitter le navire, plutôt que de couler avec.
La vérité, c’est que le club n’a plus un rond et avait un besoin urgent de renflouer les caisses. En compensation, Pompey a enregistré les “renforts” de bananes telles que Piquionne, Ben Haim ou Aruna Dindane. Ce qu’on appelle y perdre au change. C’est bien simple, de tous les cadres de l’équipe vainqueur de la FA Cup en 2008, aucun ne porte plus le maillot du club, à l’exception du vétéran Kanu et du pauvre David James, qui au passage aura bien du mal à convaincre Capello de le titulariser en Afrique du Sud si la situation n’évolue pas rapidement.
En coulisses, on fait mine de rester optimiste. Peter Storrie, directeur exécutif du club, continue de conjuguer ses phrases au futur, même si les rumeurs qui annoncent sa démission imminente se font de plus en plus pressentes. Il vient d’affirmer à qui veut l’entendre que 50 millions de Livres allaient bientôt être débloqués par le propriétaire du club, le sultan Al-Fahim, pour renforcer l’équipe. Sauf que, à ce rythme-là, il sera bientôt trop tard pour réagir. Quid du fameux choc psychologique ? Les journaux envoient actuellement Gordon Strachan ou Gary Mc Allister à Fratton Park en remplacement de Paul Hart. « Hart n’est absolument pas menacé. Il serait stupide de s’en séparer » , vient de déclarer Storrie. Paul Hart a donc toutes les raisons de s’inquiéter…
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