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Peter Whittingham, le dernier chant du Bluebird

Par Jérémie Baron
4 minutes
Peter Whittingham, le dernier chant du Bluebird

Retiré des terrains depuis 2018, l'Anglais vient de s'éteindre à 35 ans, un peu moins de deux semaines après une grave chute qui lui aura été fatale. Reste le souvenir d'un milieu de terrain exaltant, que l'on n'est pas près d'oublier à Cardiff.

Un dimanche après-midi de mars sous un soleil rasant le Cardiff City Stadium, Luke Steele fut la victime de Peter Whittingham, pour une volée d’équilibriste (sur un service aérien de Jay Emmanuel-Thomas) qui restera pour l’éternité le geste de la saison 2011-2012 en Championship, et un échantillon parmi tant d’autres de ce dont ce garçon était capable. Les deux hommes se connaissaient : nés à 16 jours d’intervalle seulement (et à une centaine de kilomètres d’écart), lors du mois de septembre 1984, Steele et Whittingham n’avaient cessé de se croiser dans l’antichambre de la Premier League entre 2008 et 2014, le premier sous la tunique du Barnsley FC, le second avec le tricot du Cardiff City Football Club. À 35 ans, le portier anglais garde encore aujourd’hui une cage, celle de Millwall. Et il a peut-être repensé à ce but d’anthologie, ce jeudi, en apprenant que son ex-bourreau, parti des terrains avant lui, venait de disparaître pour de bon.

Une enquête lancée

Certains termes résonnent plus que d’autres. Lorsque la terrible nouvelle est tombée ce 19 mars, un mot était dans toutes les bouches : oui, à son échelle, Peter Whittingham était ni plus ni moins qu’une « légende » . Jeune retraité depuis un an et demi, le natif de Nuneaton (Warwickshire) venait d’assister dans un pub de Barry (pays de Galles) à la victoire de l’Angleterre sur le XV du Poireau dans le cadre du tournoi des Six Nations, quand il a chuté dans les escaliers du lieu, le 7 mars. Entre la vie et la mort dans sa ville d’adoption de Cardiff depuis (une enquête est en cours pour en savoir plus sur l’incident), celui qui vivait à Penarth, station balnéaire galloise, a finalement succombé aux séquelles qu’en avait gardées son crâne.

Alors c’était quoi, Peter Whittingham, au-delà d’un individu que l’on regrettera humainement ? Une patte gauche délicate, précise et destructrice (sur coups de pied arrêtés, mais pas que), déjà, comme l’Angleterre n’en produit pas forcément à foison, et dont beaucoup de gardiens se souviennent forcément. Un milieu de terrain polyvalent, aussi, trimbalé un peu partout dans l’entrejeu au cours de ses seize années en pro. Mais surtout un joueur frisson, formé et rapidement lancé en Premier League à Aston Villa (et prêté à Burnley et Derby County en début de carrière), mais qui aura trouvé le bonheur – le sien et celui de son équipe – en posant ses bagages dans la capitale galloise pour dix ans et demi, entre l’hiver 2007 et l’été 2017, avant une dernière pige à Blackburn.

Il avait regardé Gerrard et Suárez dans les yeux

Entre ces deux marqueurs temporels, beaucoup de belles choses qui font aisément comprendre qu’à Cardiff, les prochains jours ne seront pas faciles. À savoir des statistiques parfois hallucinantes (meilleur buteur de la D2 en 2010 avec 22 pions ou encore ses 15 passes décisives en 2012), une montée historique dans l’élite en 2013 pour les Bluebirds, sans oublier les deux finales de coupes anglaises, pour un club qui n’en avait connu que deux autres dans le passé, 80 ans plus tôt ; en finale de League Cup en 2012, le Liverpool de Steven Gerrard et Luis Suárez eut tout le mal du monde à disposer de l’escouade galloise (2-2, 3-2 aux tirs au but). Et pour le joueur, un bilan avoisinant les 460 apparitions, quasiment 100 pions (dont beaucoup de pépites) et presque autant d’assists avec l’équipe cardiffoise : légende, on vous dit.

Le numéro 7 n’aura pas beaucoup eu l’occasion de marquer la PL de son empreinte, et sa carrière internationale se sera résumée à une quinzaine de sélections avec les Young Lions, l’équipe d’Angleterre espoirs. Mais il n’a pas eu besoin de cela pour se faire un nom outre-Manche : dans une deuxième division au sein de laquelle il était devenu un épouvantail, peu de joueurs ont autant marqué la fin de la décennie 2000 et le début des années 2010 que lui. D’ailleurs, personne n’avait été surpris de le voir placé dans l’équipe type de la décennie 2005-2015 de l’English Football League, il y a cinq ans. Pour sûr, il n’y a pas que dans le cœur des supporters des Bluebirds que le gaucher gardera une place de choix.

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Par Jérémie Baron

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