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Pascal Plancque : « Je ne vais pas faire du Puel »

Propos recueillis par Simon Butel
Pascal Plancque : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je ne vais pas faire du Puel<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Entre la drôle d'éviction de Patrice Lair, l'élimination surprise en coupe à Bergerac et les nombreuses critiques essuyées par le directeur sportif Mikaël Hanouna, l'info est passée au second plan à Niort : le club a un nouveau coach, et il s'appelle Pascal Plancque. Un homme qui n'a pas hésité à refouler le Stade rennais pour rallier les Deux-Sèvres, où il débarque avec l'image du formateur ou, au choix, de l'éternel adjoint, lui qui a secondé Claude Puel à Lille, Southampton et Leicester.

Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter la proposition de Niort ?Le challenge sportif. Malgré l’élimination en Coupe de France et la défaite à Clermont, c’est quand même une équipe en bonne santé sportive, qui a fait une première partie de championnat très intéressante.

Vous deviez rejoindre Rennes. Le projet était intéressant aussi…Oui, mais c’était totalement différent, j’étais sur la formation et la post-formation. C’était un projet très sympa, dans un bon club avec de très bons jeunes. Mais aujourd’hui, je suis quand même numéro 1 dans un club de Ligue 2. Avec Rennes, je m’étais engagé sur des missions qui, une fois sur place, n’étaient pas formulées par écrit sur le contrat. L’offre de Niort est arrivée le même jour. J’ai tout fait en transparence avec Olivier Létang.

C’était dans votre plan de route de redevenir coach principal ?Je fonctionne aux opportunités. Quand Rennes te contacte et te dit que tu seras un élément central pour sa formation et surtout sa post-formation, ça te parle : c’est un club formateur, solide, stable. Mais redevenir coach, oui, c’était dans un coin de ma tête.

Quel projet vous a présenté Karim Fradin, le président niortais ?Celui de finir la saison au mieux, de relancer la machine. Avec tout ce qui s’est passé ces derniers temps, il y a eu une forme de décompression qui est assez normale. Il faut donc regagner rapidement. L’effectif est assez jeune, c’est pour ça qu’ils cherchaient quelqu’un capable de travailler avec des jeunes, de les développer.

Vous avez longtemps été formateur ou adjoint de Claude Puel. En quoi est-ce que la relation avec les joueurs diffère, comme coach principal ?Quand tu es adjoint, tu peux te permettre d’avoir une certaine proximité avec les joueurs, c’est comme ça que je conçois le truc. Comme coach, c’est toi qui prends les décisions, tu fais des contents et des mécontents, donc tu dois avoir plus de distance. Si ce sera difficile de passer le cap ? Non, non, ces deux dernières saisons, j’étais avec Claude Puel, j’ai vu au quotidien comment il fonctionnait. Mais je ne vais pas faire du Puel, hein, ce ne sera pas du copier-coller. Après, adjoint, formateur, entraîneur, moi, tant que c’est du foot, ça me parle. Avec des petits, je vais me sentir bien, avec des grands aussi. Je pense avoir cette capacité à m’adapter.

Claude Puel est-il un exemple ? C’est un exemple dans certains domaines, notamment sa capacité à faire travailler les jeunes et les lancer. C’est une vraie force. Ça a l’air facile, mais ce n’est pas si évident que ça, notamment en Premier League. Il faut lui reconnaître ça. Il a aussi cette capacité à garder cette ligne directrice : il a un cap et il n’en dévie pas, même dans la difficulté. Ça peut passer pour de l’obstination, mais ça finit par payer.

Le Pascal Plancque entraîneur principal, il est comment alors ? Comme beaucoup de coachs actuels, j’aime les équipes qui jouent au ballon, même si ça veut tout et rien dire.

Comme beaucoup de coachs actuels, j’aime les équipes qui jouent au ballon, même si ça veut tout et rien dire.

J’essaie de m’inspirer des grandes équipes et des grand coachs, mais avec ma propre personnalité. Je prends un pied énorme à voir évoluer Liverpool, City, ou Naples l’an dernier, mais la qualité d’un coach, ce n’est pas de reproduire ce qui se fait ailleurs, car on n’a évidemment pas le même profil de joueurs. L’idée, c’est de développer les joueurs, les améliorer pour proposer un jeu offensif, spectaculaire si possible, mais au moins d’avoir des intentions offensives qui permettent de gagner. Je ne suis pas spécialement adepte des blocs bas et des contre-attaques.

Votre dernière expérience de coach, à Boulogne, s’est soldée par une descente (2011-2012). Qu’en avez-vous retenu ? J’ai longtemps culpabilisé qu’on soit descendus. Avec le temps, je me dis que quand il y a une réussite, elle est collective, et quand il y a une descente aussi. Il y avait un effectif pas forcément prêt à jouer le maintien, le club descendait de Ligue 1, on sentait qu’il y avait un virage à prendre, mais ça n’a pas été fait de la meilleure des manières. Les torts sont partagés, j’ai assumé ma part de responsabilité, mais le recrutement a certainement été en partie raté, et il y a aussi eu un peu de malchance. J’avais recruté Diafra Sakho à la trêve, et on sait la carrière qu’il a fait derrière. Chez nous, il se pète pendant quatre mois et n’a dû faire que quatre ou cinq matchs. Ça tient à peu de choses : on faisait de bons matchs, on était souvent meilleurs que nos adversaires dans le jeu, mais on manquait d’efficacité défensive et surtout offensive. Vous pouvez regarder, le meilleur joueur adverse dans la presse le lendemain, c’était souvent le gardien.

On a l’impression que ça n’a pas changé, que la Ligue 2, c’est toujours la prime au réalisme.Tout le monde sait que c’est un championnat très disputé, âpre, où on gagne rarement sur de gros écarts. Il y a beaucoup de duels, de densité athlétique, des équipes bien organisées. Les écarts entre elles sont minimes.

Votre équipe vous semble-t-elle répondre à ses exigences ?C’est trop tôt pour avoir un avis définitif, mais j’ai déjà la sensation d’être avec un groupe qui vit très bien. Ils ont pris beaucoup de points sur les matchs allers, ce qui permet d’aborder la phase retour avec sérénité et ambition. Il y a la jeunesse, la qualité, l’enthousiasme. Mais tous les matchs remportés l’ont été difficilement, il faudra donc retrouver nos qualités mentales.

Avant cette 21e journée, Niort est à trois points du podium et à égalité avec le barragiste. La montée est-elle une ambition ?
Non, ce serait prétentieux. Je viens d’arriver, je n’ai pas pu jauger la qualité de l’effectif, ni le comparer aux autres. On en reparlera à dix matchs de la fin. Ce qui m’importe, pour l’instant, c’est le match de Grenoble samedi.

Après Grenoble, vous affronterez Orléans, Nancy, Ajaccio… C’est un calendrier plutôt favorable, non ?(Il se marre.) Non, pas spécialement.

J’aime bien Brest, parce qu’il y a une recherche. Furlan, sa philosophie de jeu est connue et reconnue, elle a toujours existé.

Déjà, Nancy, depuis qu’Alain Perrin les a pris, c’est mieux dans les résultats et le contenu. Encore une fois, c’est un championnat très difficile. Metz, qui a vraiment du talent individuel devant et est très solide, est au-dessus. Auxerre est en pleine bourre, mais après, tout le monde peut battre tout le monde. Sinon, j’aime bien Brest, parce qu’il y a une recherche. Furlan, sa philosophie de jeu est connue et reconnue, elle a toujours existé.

Le club n’a joué qu’une saison en première division, en 1988. À la longue, l’image de Niort est associée à la Ligue 2. Le club peut-il s’installer en L1 ?Vu de l’extérieur, je suis assez d’accord, mais on disait la même chose d’Angers, qui est monté, ou d’Amiens, qui est aujourd’hui en L1 et n’est pas ridicule. Ce sont des clubs qui se sont structurés progressivement. À Niort, le centre d’entraînement est très rudimentaire par exemple, il y a un cap à passer.

C’est un cap dans lequel vous vous imaginez accompagner le club ?Dans ma tête, je suis là un an et demi. Je suis très reconnaissant vis-à-vis des dirigeants de m’avoir fait confiance. Je me mets à leur place : j’étais adjoint, j’ai entraîné la CFA à Lille, j’étais au centre de formation à Lens, à Boulogne je suis descendu… Bon, à Pau, au début de ma carrière, ça s’est bien passé, je les avais fait monter en National, où on avait fini 8es et 7es avec l’un des plus petits budgets. C’est que ce n’était pas si pourri que ça non plus. Mais il faut se méfier des étiquettes qu’on colle aux gens. Pour moi, c’est des conneries. Prenez Julien Stéphan : il y a deux mois, tout le monde disait « c’est un formateur » et aujourd’hui, il a des résultats avec les pros à Rennes. David Guion – qui est un bon pote –, pareil : c’était un formateur, et il a des résultats à Reims.

Votre équipe a vécu une séparation difficile avec Patrice Lair, et s’est fait sortir en Coupe à Bergerac. Dans quel état d’esprit est-elle ?C’est toujours pareil, quand un coach arrive, les joueurs ont envie de se montrer sous leur meilleur jour. Je n’ai pas ressenti de malaise par rapport à mon arrivée.

Quels ont été les premiers mots à vos joueurs ?Déjà, je me suis présenté ! Car je ne suis pas sûr qu’ils me connaissaient tous, même si aujourd’hui, les jeunes ont vite fait d’aller sur Wikipedia. Ça a été basique, je ne suis pas un homme de grand discours. J’ai dit que ce qu’ils ont fait lors de la première partie de saison c’était magnifique, et qu’il fallait se donner les moyens de le reproduire.

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Propos recueillis par Simon Butel

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