- Ligue 1
- 6e journée
Paris se fait peur
Malmenés par les promus d'Evian en première période, les Parisiens s'en sont remis au talent de Javier Pastore et à un nouveau pion de Bodmer pour arracher un point.
Evian TG 2 – 2 Paris SG
Pendant un peu plus de quatre-vingt minutes, les supporteurs parisiens, qui avaient pris un malin plaisir la saison passée à se moquer de leurs homologues marseillais après une défaite à Evian, ont bien cru voir la roue tourner. « Paris prend l’eau » par-ci, « Paris s’est noyé à Evian » par-là, les sympathisants de l’OM ont longtemps pensé pouvoir prendre leur revanche, tout en humour bien senti. C’était sans compter sur le talent de Javier Pastore et sur l’orgueil nouveau d’une équipe prête à tout pour jouer le titre. Totalement absents en première période lors de laquelle ils ont logiquement concédé deux buts, les joueurs d’Antoine Kombouaré sont tout heureux de rentrer à la pause menés d’un pion, grâce à une nouvelle inspiration de leur numéro 27. Sortis des vestiaires avec d’autres ambitions, les joueurs de la capitale mettent rapidement le pied sur le ballon sans pour autant se montrer efficace. C’est une nouvelle fois Mathieu Bodmer qui, en toute fin de match, a permis aux parisiens d’accrocher le match nul. « Un point de gagné » selon Clément Chantôme, certes. Toujours est-il que, comme trop souvent la saison passée, les Parisiens ont craché sur l’occasion de prendre la tête de la Ligue 1. L’équipe a changé, attention à ce que le mental change avec.
Rennes 1 – 1 Nancy
Parfois, les statistiques décident de s’acharner sur une pauvre victime. Ce dimanche, c’est Rennes qui a souffert de la réalité des chiffres. Cela fait cinq ans, cinq longues années que les Bretons n’arrivent pas à battre l’AS Nancy-Lorraine. Cette année plus que jamais, les joueurs de Frédéric Antonetti avaient les moyens de faire déjouer le onze de Jean Fernandez. Mais malgré une domination sans partage sur la rencontre, les Rennais ne sont pas parvenus à l’emporter à domicile. Rapidement en tête suite à l’ouverture du score de Montano dès la 18ème minute, les coéquipiers de Yann M’Vila ont assez largement dominé la rencontre. En panne d’efficacité, ils ont été punis à un quart d’heure du terme de la rencontre, sur pénalty. Un pénalty transformé par le défenseur central André-Luis qui, depuis son arrivée à Nancy, doit probablement être l’un des meilleurs buteurs du club…
Lille 2 – 2 Sochaux
L’histoire de Lille et de ses problèmes défensifs. Où comment transformer deux victoires en deux matches nuls. Prévenus après la déception de mercredi en Ligue des Champions face au CSKA Moscou (2-2), les joueurs de Rudi Garcia ont pourtant vu le scénario se répéter : après avoir mené deux fois au score face à de vaillants sochaliens, les champions de France en titre ont fini par perdre deux points sur leur pelouse. La faute à l’absence regrettable et regrettée d’Aurélien Chedjou, mais pas seulement. Pourtant, tout avait bien commencé. Après une première mi-temps d’intensité moyenne, les Lillois rentrent sur le terrain avec plus d’envie. La récompense est immédiate puisqu’à la 49ème minute, Benoît Pedretti catapulte au fond des filets un centre d’Eden Hazard. C’est là que les choses se gâtent. Six minutes plus tard, Mathieu Debuchy écope d’un second carton jaune suite à une faute maladroite sur Carlao. Les Sochaliens profitent immédiatement de cette supériorité numérique et Bakambu, à l’affut suite à un bon travail de Marvin Martin égalise. Le retour des Sochaliens dans la partie est logique, mais le destin cruel. Moins à leur aise, les Lillois ne crachent pas sur un petit coup de pousse de l’arbitre qui, à la 78ème minute, leur accorde un pénalty plus que discutable, que transforme Eden Hazard. Comme s’il y avait une justice dans le vil monde du football, Sloan Privat prive les Lillois de la victoire en toute fin de rencontre. Lille perd deux nouveaux points dans la course au titre. Lyonnais et Parisiens s’en frottent les mains.
Auxerre 1 – 1 Caen
Pas de vainqueur dans le duel de Traoré entre Alain et Kandia à l’Abbé-Deschamps. L’affiche n’avait pas grand chose d’alléchant, pourtant les vingt-deux acteurs ont offert au public auxerrois une première période d’excellente facture. Si à la 32ème minute, Jemaa, bien lancé par Edouard Cissé, a ouvert le score pour l’AJA, Nivet a su profiter du bon boulot de Kandia Traoré pour égaliser juste avant la pause. Un mi-temps, c’est visiblement tout ce que les joueurs avaient en stock puisqu’à la belle prestation du premier acte, les joueurs ont répondu par un bien triste balais après l’entracte. Au final, les deux formations se séparent sur un match nul logique et se talonnent au classement, peinards, dans le haut du ventre mou.
Nice 3 – 0 Ajaccio
Belle soirée pour les défenseurs niçois. Belle soirée pour les Argentins. Sale nuit en perspective pour les promus. Défaits 3 à 0 sur la pelouse de l’OGC Nice, les Corses n’ont jamais été en mesure de rivaliser avec les joueurs d’Eric Roy. Et pour cause, les protégés d’Olivier Pantaloni ont joué à dix pendant un peu plus d’une mi-temps. Après avoir viré en tête à la pause grâce à un but sur pénalty de l’Argentin Monzon, les joueurs du GYM ont dû attendre la fin du match pour y mettre la manière. Vainqueur d’un deuxième face à face aux onze mètres face à Ochoa, Monzon a pu fêter ça avec son compatriote Civelli auteur du troisième but niçois. En même temps, c’est pas avec Xavier Pentecôte en pointe que les Niçois vont scorer.
Toulouse 3 – 2 Bordeaux
Le mental. Un mot qui n’existe plus en terre bordelaise. Alors que la première mi-temps disputée sur la pelouse de Toulouse laissait augurer de belles choses pour la suite des événements, les joueurs de Francis Gillot ont tout simplement implosé en seconde période. Logiquement en tête après une première mi-temps rondement menée, validée par un doublé de Cheick Diabaté, les Bordelais ont vécu un véritable cauchemar au retour des vestiaires. Sanctionnés d’un pénalty – transformé par Tabanou – suite à une faute peu évidente sur Daniel Braaten, les Girondins ont concédé une égalisation précoce dès la 59ème minute et une volée d’Etienne Capoue. Comme si la sanction n’était pas suffisante pour les pauvres coéquipiers de Benoit Trémoulinas, Cédric Carrasso, auteur d’un plaquage sur le même Braaten, est expulsé à la 75ème minute. Et si son remplaçant Keita trouve le moyen de stopper le second pénalty de Franck Tabanou, c’est pour que le scénario soit encore plus cruel. 92ème minute, alors que les Bordelais sont à l’attaque, Capoue récupère le ballon et lance Rivière dans la profondeur. L’ancien Stéphanois fait passer Ciani pour un 33 tonnes et trompe Keita à bout-portant pour offrir la victoire et la deuxième place aux siens. La saison s’annonce longue du côté du Haillan.
Lorient 3 – 0 Saint-Etienne
Jérémy Aliadière. Le petit rayon de soleil dans la journée pluvieuse d’Arsène Wenger. Auteur d’un doublé au Moustoir face à Saint-Etienne, l’ancien joueur d’Arsenal a grandement participé à la troisième victoire lorientaise de la saison. Buteur en début et en fin de match, l’attaquant lorientais a permis à des bretons moins créatifs que d’habitude de se sortir d’un match compliqué. Peu inspirés offensivement, les Stéphanois, eux, ne sont pas parvenus à concrétiser les quelques occasions qu’ils ont su se procurer. Après un bon début de saison, les joueurs de Christophe Galtier calent et restent coincés dans le ventre mou du classement. Au moins, cette année ne sera pas celle des fausses illusions.
Valenciennes 4 – 0 Dijon
Quand Dijon perd, Dijon ne fait pas semblant. Une aubaine pour Daniel Sanchez, entraîneur chahuté d’une équipe de Valenciennes qui ne s’était toujours pas imposée cette saison. Convaincants pour la première fois depuis le début du mois d’août, les joueurs du VAFC n’ont pas fait les choses à moitié. Auteurs d’une bonne première période, les coéquipiers de Grégory Pujol ont pourtant dû attendre la 53ème minute pour ouvrir le score par l’intermédiaire de Gaël Danic qui, d’une tête plongeante réussi enfin à tromper un Reynet impérial jusqu’ici. Un but aux allures de déclic pour les Valenciennois qui se donne de l’air vingt minutes plus tard, lorsque Pujol concrétise une superbe action nordiste. Le but de trop pour des Dijonnais qui craquent et passent à dix deux minutes plus tard. Le dernier quart d’heure est un enfer pour les ouailles de Patrice Carteron, qui cèdent deux nouvelles fois, sur des frappes de Pujol et Cohade. Comme quoi, passer son temps libre au côté d’André Villas-Boas n’a pas que du bon.
Brest 2 – 2 Montpellier
Sans conteste la première grosse déception de la saison montpelliéraine. Tranquilles à la pause après deux buts de l’inévitable Olivier Giroud, les joueurs de René Girard ont littéralement craqué sur la pelouse de Brest. Tranquilles et sûrs de leurs forces, les coéqupiers de Cyril Jeunechamp ont parfaitement récité leur partition de leader avant qu’une erreur d’inattention de l’excellent Yanga Mbiwa, qui profite à Ben Basat buteur opportuniste, ne vienne mettre un grain de sable dans la mécanique héraultaise. Timorés suite à la réduction du score bretonne, les poulains de Louis Nicollin ont fini par craquer en toute fin de match sur un but de Gentiletti. Logiquement déçus, les Montpelliérains sont rejoints en tête du classement par Toulouse, vainqueur à Bordeaux. La réception du PSG dans deux semaines promet.
Swann Borsellino
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