Oui, Saint-Étienne va battre le Paris Saint-Germain

→ Parce que c’est une victoire à six points

Mine de rien, ça compte. Avant cette 27^e journée et la réception des stars parisiennes ce samedi, l’AS Saint-Étienne est toujours dans l’attente d’une décision de la commission de discipline de la LFP après le match interrompu à l’heure de jeu à Montpellier le 16 mars dernier, alors que les Verts menaient 0-2. Si la Ligue réfléchit deux minutes et octroie mercredi prochain une victoire stéphanoise en entérinant le score ou en la donnant sur tapis vert, les Ligériens prendront six points en quatre jours. Un scénario publiquement souhaité par le club stéphanois, et qui active un levier de motivation supplémentaire. Empêtrée dans les sables mouvants vers la Ligue 2 depuis maintenant six journées, l’ASSE prendrait un énorme bol d’air au classement et ferait un grand pas vers le maintien, à sept journées de l’épilogue. Alors, comme on ne fait pas dans la demi-mesure dans le Forez, autant mettre les petits plats dans les grands en brisant l’invincibilité parisienne.

→ Parce que le match aller au Parc a été encourageant

Oui, Saint-Étienne est en l’état avant-dernier de Ligue 1. Oui, le jeu proposé par la bande d’Eirik Horneland est quasi inexistant, mais souvenez-vous du 12 janvier dernier. Battus 2-1 à l’aller au Parc des Princes, l’ASSE et de son « Horneland-ball » avaient pourtant démontré tout leur potentiel. Si Ousmane Dembélé n’était pas dans un début de forme de sa vie, les Stéphanois auraient certainement pu accrocher au moins un match nul. Ce que l’on retient de ce match au-delà du doublé décisif de Dembouz, c’est une équipe stéphanoise au jeu décomplexé, regardant l’ogre parisien droit dans les yeux. « J’avais aimé cette équipe quand ils sont venus au Parc. Ils jouent bien, ils savent presser. » Parole del professor Luis Enrique. Puis quelque chose nous dit que ça devrait bien gueuler au Chaudron…

→ Parce que Geoffroy-Guichard, tout simplement

« Le Chaudron ne se dissout pas », tel est le message du rassemblement des supporters stéphanois, prévu ce samedi en riposte au projet de dissolution des Magic Fans et des Green Angels par le ministère de l’Intérieur. Systématiquement privé de ses kops tout au long de cette saison, Geoffroy-Guichard est prêt à rugir de ses deux poumons, pour apporter un supplément d’âme à ses valeureux guerriers. Dans cette rencontre à l’enjeu sportif déterminant, c’est aussi d’eux qu’il sera sujet. Ces dizaines de milliers de supporters, dont les plus assidus voient leur droit d’association perturbé par une politique de répression. Eux continueront à se casser la voix même quand leur équipe se prend la fessée. Et eux n’ont certainement aucune envie de regoûter les joies d’un Sainté-Laval un lundi soir de janvier, sous -7 degrés celsius. Dans cette période floue, la seule certitude est que les coéquipiers de Benjamin Bouchouari pourront compter sur le soutien des leurs. Pour leur rendre la pareille, quoi de mieux que de regagner contre le PSG en Ligue 1 pour la première fois depuis 13 ans et demi. Ouais, c’est long. De ce point de vue-là, c’est même la moindre des choses.

→ Parce que le PSG a déjà la tête à son choc… en Coupe de France contre Dunkerque !

Très important à souligner ! Quasi champion de France, le Paris Saint-Germain a déjà la tête à sa demi-finale de Coupe de France mardi prochain contre le redoutable US Dunkerque Littoral au stade Pierre-Mauroy de Lille. Ce n’est pas Birmingham, mais quand même. A contrario, ce déplacement à Saint-Étienne arrive pile dans un entre-deux. Les internationaux parisiens ont encore les jambes lourdes et ont d’autres choses à faire qu’à aller se donner pour gagner un match dans le fin fond de la Loire ! Comme sécuriser une place en finale de coupe nationale, par exemple. La preuve, Achraf Hakimi, cadre du club et indéboulonnable à son poste, ne fera même pas le déplacement. À une position qui n’est même pas doublée au PSG et comblée en mission d’intérim par Warren Zaïre-Emery. Une aubaine pour la véloce doublette Zuriko Davitashvili-Léo Pétrot. Puis aucun intérêt pour Paris d’espérer le titre dès ce week-end, étant donné le concours de circonstances quasi impossibles qu’il doit espérer pour s’octroyer dès samedi un treizième championnat de France (victoire dans le Chaudron, défaite de l’OM à Reims et nul entre Monaco et Nice).

→ Donnarumma va se liquéfier devant le duo Cardona-Stassin

Encore plus rassurant pour tous les supporters stéphanois qui ont prévu des couches-culottes à l’approche de cet ASSE-PSG des extrêmes, le gardien parisien a rappelé qui il était. Oubliez les anomalies Euro 2021 et Liverpool-PSG, on vous parle ici du « vrai » Gianluigi Donnarumma. S’il est libre d’activer le mode AC Milan en Ligue des champions pour ravir le football français, la logique veut qu’il retrouve son niveau, dans la continuité de ce qu’il a proposé en sélection. Dans la lune tout comme sa défense, l’Italien a offert un but aux Allemands en Ligue des nations dimanche dernier. Petit extrait de ce qui peut nous attendre à Geoffroy ce samedi (avec supplément kop qui descend jusqu’à la barrière).

Dénué de toute sérénité, Gigio n’est pas près de la retrouver dans un Chaudron bouillant, et surtout avec les deux clients prêts à faire trembler ses filets : Irvin Cardona, dont la version Geoffroy-Guichard aurait même pu terrifier le duo Maldini-Nesta, et Lucas Stassin, dont le changement capillaire du mulet aux tresses traduit toute la fantaisie qu’il apporte à l’attaque stéphanoise ces derniers temps. Pour Saint-Étienne, la solution pourrait très probablement venir d’eux.