Monchi : «Eden Hazard, je le signe tout de suite»

Quels sont les objectifs du FC Séville cette saison ?

Un club comme le nôtre doit tenter de lutter pour toutes les compétitions dans lesquelles il est engagé. On va se bagarrer pour décrocher un titre, mais si on arrive à se qualifier encore une fois pour la Ligue des Champions, ce sera très bien. En début de saison, on s’est fixé l’objectif d’arriver en quart de finale de la Ligue des Champions, mais on ne se contentera pas de ça. Nous, ce qu’on veut, c’est arriver au maximum de nos possibilités en Liga, en Champion’s et en Coupe du Roi. En réalité, nos limites, ce sont les titres.

Vous pensez que le FC Séville est l’alternative la plus sérieuse aux deux gros de la Liga ?

Je pense que Valence, l’Atletico et Villarreal sont également des outsiders à prendre en compte. C’est vrai que l’Atletico et Villarreal ne réalisent pas un bon début de saison, mais ce serait une erreur de notre part de les oublier trop vite. Aujourd’hui tout le monde pense que le FC Séville est le seul club qui peut inquiéter le Barça et le Real Madrid, mais il est encore trop tôt pour le dire, même si j’espère vraiment que ce sera le cas.

Qu’est-ce qu’il manque aux Rojiblancos pour devenir véritablement un grand d’Europe au même titre que le Barça et le Real ?

Ce qu’il nous manque ? De l’argent ! Au niveau économique, on se bagarre contre des géants qui ont un budget cinq fois supérieur au nôtre. Et puis, il nous manque un grand titre pour avoir la notoriété d’un Milan ou d’un Barça. Néanmoins, nous avons une ligne de croissance qui est bonne… Ces dernières années, on a acquis une certaine notoriété sur l’échiquier européen ; on n’est pas encore considérés comme un poids lourds, c’est vrai, mais les gens ont beaucoup de respect pour le FC Séville. Et ça c’est déjà très important !

Selon vous que devrait copier le FC Séville sur le Real Madrid et vice-versa ?

Le Real Madrid ne doit rien copier de personne, et surtout pas de nous. C’est un club d’une autre dimension, peut-être le plus grand de l’histoire. Ils ont leur philosophie et nous la nôtre. Ce que je prendrais au Real Madrid, c’est son extraordinaire capacité économique, bien évidemment. Avec l’argent qu’ils ont, on pourrait grandir beaucoup plus vite et devenir rapidement un club encore plus grand.

Vous êtes considéré comme le meilleur directeur sportif d’Espagne et même d’Europe. Le Real a même tenté de vous approcher cet été. Si vous aviez eu l’argent du Real, vous en auriez fait quoi ?

Moi je suis très content au FC Séville, parce que je travaille pour le club que j’aime et qui m’aime. Cette histoire avec le Real Madrid ne m’a pas distrait une seule seconde. Personnellement, je pense que chaque club mène sa propre politique. Ce ne serait pas honnête, ni modeste de ma part de donner des conseils au Real Madrid en matière de recrutement. Le Real Madrid a fait ce qu’il croyait bon, et ils l’ont bien fait car ils ont de très grands joueurs et une excellente équipe. Je ne sais pas si j’aurais fait la même chose qu’eux si j’avais eu autant d’argent… J’imagine qu’ils ont acheté des joueurs qui pourraient bien s’intégrer dans un nouveau projet sportif. Le plus important dans le recrutement, ce n’est pas l’argent, mais la planification de l’équipe : où tu veux en venir ? Comment ? Pourquoi ? Et par rapport à quel projet de jeu ? Si tu ne veux pas louper ton recrutement, ce sont des questions que tu dois te poser avant d’aborder les problématiques financières. Mais ça c’est une autre histoire.

Pourquoi signez-vous autant de joueurs africains ?

J’ai un faible pour les joueurs africains. Ils sont vraiment différents des autres et offrent un profil quasiment unique… Et puis ils ne sont pas encore très chers. Physiquement et techniquement, ils sont très bons, mais nous ne sommes pas obsédés par les joueurs africains. Ce qui nous intéresse ici, ce sont les joueurs talentueux, et Romaric, Zokora, Kanouté et Keita, pour ne citer qu’eux, le sont.

Vous surveillez beaucoup le marché français. Quel joueur actuel du championnat de France vous aimeriez acheter ?

(Sans hésiter) Hazard ! Eden Hazard…

Vous avez essayé de le prendre cet été ?

Non, non… C’est un joueur qui nous plait beaucoup, mais Lille va sûrement vouloir le conserver encore un peu. C’est normal en même temps, il a beaucoup de talent.

Est-ce que l’OL est encore votre référence en matière de gestion sportive aujourd’hui ?

Oui. L’Olympique est un club qui me plait énormément. J’ai beaucoup de respect pour ce qu’ils ont fait lors de ces dernières années. L’Olympique a énormément grandi grâce à une très grande stabilité. En termes de recrutement, ils ont également été très forts. Ils se sont rarement trompés, d’ailleurs le nombre de joueurs qu’ils ont découverts est impressionnant. Et puis, surtout, ils ont su faire énormément de profits avec la vente de leurs meilleurs joueurs tout en parvenant à rester au top de leur championnat. Pour moi, c’est vraiment une référence dans le football.

Le modèle Lyonnais est une source d’inspiration pour le FC Séville ?

Le modèle sévillan ne doit pas s’inspirer du modèle lyonnais. Lyon est une référence, mais nous ne voulons pas imiter l’Olympique Lyonnais à 100%. Séville est un grand club avec une philosophie qui lui est propre.

Quelle est la grande force du FC Séville aujourd’hui ?

L’ambition et le fait de n’avoir peur de personne. Séville est un club qui a beaucoup muri ces dernières années, mais nous essayons d’en faire plus. Nous avons une ambition illimitée… Dimanche, contre le Real Madrid, ce sera un match important. C’est notre première véritable évaluation de la saison. C’est à la fin du match contre les Merengues que nous saurons vraiment quel est notre véritable niveau.

Un pronostic pour le match de ce week-end ? Victoire de Séville ! Je suis certain qu’on va gagner.