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Mohamed Salah, l’anti-Cuadrado
La Fiorentina vit la meilleure période de sa saison, alors qu'elle vient pourtant de se séparer de Juan Cuadrado. Mais son remplaçant Mohamed Salah l'a déjà fait oublier. L'Égyptien a même redonné une impulsion au club toscan qui croit en ses chances sur tous les fronts.
Salah à la Fiorentina, c’est surtout un transfert qui faisait le bonheur des journalistes sportifs italiens au début. Avec un blaze pareil, c’était la porte ouverte à tous les jeux de mots possibles : « Un rayon de Salah » , « Ce ne salah pas une aventure » « Une Salah de jeux nommée Fiorentina » et autres contrepèteries de ce genre ont fait la une des canards transalpins. Côté supporters, ce n’est pas l’arrivée de Salah qui préoccupait, mais bien le départ de Cuadrado qu’il est venu remplacer. L’ancien pensionnaire de Chelsea partait donc avec un certain handicap, qu’il a déjà comblé en un petit mois. En ce laps de temps, la Fiorentina a repris confiance en ses moyens et s’apprête à affronter le sprint final de la saison avec le moral gonflé à bloc.
Une pincée de Salah et quelques gouttes de Marsalah
Parlons peu, parlons stats. 6 matchs disputés, 4 buts inscrits (un toutes les heures en championnat) et une passe décisive. C’est ce qu’on appelle un impact réussi, malgré les obstacles. En effet, outre le fantôme de Cuadrado, Salah doit aussi affronter une concurrence extrêmement relevée, presque autant que celle de Chelsea. Gómez, Babacar et Gilardino en pointe ; Diamanti et Iličić en soutien ; Joaquín, Rosi et Vargas sur l’aile. En attendant les retours de blessures de Bernardeschi et Pepito Rossi. D’ailleurs, l’Égyptien n’a été titularisé qu’une fois en championnat sur les quatre rencontres disputées. On a ainsi choisi de le doser en attendant de parfaire une condition physique égratignée par les 260 minutes de jeu avec Chelsea lors de la première partie de saison. Ça tombe bien, son profil fait de lui un joker bigrement efficace. C’est lui qui inscrit le but décisif contre l’Inter dimanche dernier, quelques minutes après son entrée en jeu, « une arme redoutable en cours de match » , a déclaré Vincenzo Montella après la rencontre.
Salah dépose Cuadrado
On peut affirmer que l’entraîneur de la Fiorentina a trouvé chaussure à son pied avec Salah. On sait le Napolitain adepte de la mutation tactique, que ce soit d’une rencontre sur l’autre ou plusieurs fois en cours de matchs, et l’Égyptien rentre parfaitement dans le moule. En soutien d’un pur avant-centre dans le 3-5-2, sur le côté dans un 4-3-3, il fait parler sa percussion, sa vitesse et sa technique. Des qualités qui ne sont pas sans rappeler celles de Juan Cuadrado, mais avec une meilleure finition et une intelligence de jeu plus développée. Des petits défauts que les supporters de la Fiorentina n’ont pas oubliés et que le Colombien devra gommer s’il veut s’imposer à Chelsea. Difficile d’émettre un jugement définitif au bout d’un mois, mais la formation viola a pour le moment réalisé un gros coup quand on compare les prestations des deux joueurs. Que ce soit d’un point de vue sportif, mais aussi financier. Rappelons les détails de l’affaire : 35 millions plus le prêt gratuit avec option d’achat à 15 millions en juin 2016. Ça pue le hold-up.
Salah allume la mèche
Qui a profité de la bonne forme de l’autre ? Telle est la question, mais il semblerait bien que la Fiorentina bénéficie plus des prestations de sa nouvelle recrue que l’inverse. Quelque peu moribonde de septembre à janvier, sa saison tardait à être lancée. Un quasi sans-faute dans un groupe facile de Ligue Europa, mais loin du podium en championnat qu’elle n’a pas encore fréquenté. Le voilà maintenant tout proche, à trois petites unités, grâce aussi au coup de frein de la Roma et du Napoli. Les prochaines semaines seront décisives, déjà vainqueur à San Siro contre l’Inter, la Fio va affronter trois concurrents directs lors des cinq rencontres à suivre (Lazio, Sampdoria et Napoli). Si elle s’en sort quasiment indemne, elle n’aura plus qu’à affronter la fin du championnat en roue libre… et penser aux coupes. Montella est en passe de boucler sa troisième saison à Florence, un cycle qui a marqué l’histoire récente de la Serie A par la qualité de jeu proposé, mais auquel il manque un titre pour entrer dans la postérité. Coupe d’Italie ou Ligue Europa, ou les deux. Avec ce Salah-là, tous les rêves sont permis.
Par Valentin Pauluzzi