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Miles Jacobson «Obertan est un mutant sur Football Manager»

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Miles Jacobson «Obertan est un mutant sur Football Manager»

Paris 9ème, des locaux cosy, des hôtesses sexy... La présentation du prochain Football Manager crée l'émulation. Le parterre de journalistes-entraîneurs en dit long sur l'engouement du jeu. Le grand manitou est là. 38 piges, mal rasé, les traits tirés, Miles Jacobson, patron de FM, nous dévoile son dernier bébé.

D’où est sortie cette idée de génie de créer Football Manager ?

De l’ennui. A la base, c’était un délire pour lutter contre la misère. Dans le Nord de l’Angleterre, deux frangins habitaient dans une ferme et voulaient sortir de leur quotidien. Ils se mettent en tête de réaliser un rêve. Celui de monter un jeu dans lequel on devient entraineur. Je suis arrivé dans le délire par la suite, j’avais la même envie qu’eux. Depuis, je suis devenu accroc.

D’autant que le produit se vend plutôt bien…

On a avant tout créé un univers pour les joueurs. L’opus 2009 a réalisé la meilleure vente de tous les temps de la franchise. La France représente le deuxième marché après l’Angleterre. Dernièrement encore, FM 2009 a été classé deuxième meilleur jeux vidéo de tous les temps derrière Call Of Duty 4, c’est donc un produit en Or.

On sent le mec fier de son joujou…

Oh oui. Quand je suis chez moi, je suis devant le jeu et ma copine ne cesse de me narguer « Mais tu joues encore à ce jeu stupide ? » . Alors je lui réponds tout simplement : « Tu vois tes nouvelles chaussures ? C’est grâce à ce jeu que tu peux te les payer » ! Bizarrement, elle ne dit plus rien.

Concrètement, FM 2010, c’est quoi les innovations ?

Le jeu est le plus rapide de toute la série, incontestablement. Par rapport à celui de l’an dernier, ça va 25% plus vite, c’est une grosse innovation. En fait, on tient compte des remarques faites par les différentes communautés sur Internet. Et la lenteur de l’opus 2009 revenait très souvent, on s’est donc penchés sur le problème. On a modifié l’interface pour la rendre plus pratique et lisible. On a également retouché les conférences de presse. Certes, certaines questions reviennent constamment, c’est logique. Mais on a essayé de diversifier les contenus des conf’ en fonction des matches. On essaie de s’approcher le plus près possible de la réalité.

Et concernant la 3D, qui restait la grosse innovation de l’an dernier ?

On l’a encore amélioré, notamment sur la modélisation des stades. On a essayé de reproduire le plus fidèlement possible les spectateurs, les affluences. Mais la grosse amélioration, enfin je trouve, c’est qu’on a désormais la possibilité de donner ses instructions en plein match. On peut ainsi interagir sur son équipe en temps réel. Ça donne un sentiment de contrôle.

Football Manager, c’est avant tout la vulgarisation de la tactique ?

C’est surtout la démocratisation du sens tactique. Avec FM, on peut même remettre au goût du jour le WM des années 30, le 4-2-4 brésilien, c’est universel.

Mais il doit bien exister une tactique parfaite ?

Oui et non. J’ai déjà remporté des matches en jouant en 4-6-0, okay, c’est un peu la tactique du Tank mais ça peut marcher. Dans le 2010, on a mis en place un système qui permet de créer sa propre tactique. Le schéma doit correspondre aux joueurs que l’on a sous la main et non l’inverse. Une tactique qui a marché avec Manchester City ne marchera pas forcément avec le Barça, ça rend chaque partie unique.

Les clubs professionnels s’inspirent-ils du jeu ?

Officiellement, seuls Everton et Arsenal sont directement liés à nous. Everton a demandé l’accès à notre base de données brute. Ainsi, ils ont accès à tous les joueurs et staffs, et notamment les jeunes, leurs informations personnelles, leurs statistiques. Ça donne une base de travail intéressante. Mais je me doute que beaucoup de clubs se servent de notre jeu de manière officieuse. Avec Arsenal, c’est plus un partenariat commercial.

Cette base de données justement, c’est une mine d’or non ?

Dernièrement, un agent de joueurs est venu nous voir. Grâce au jeu, son poulain avait augmenté sa valeur financière en moins d’un an. Le jeune Sud-Américain vient de signer dans un grand club espagnol pour une belle somme (NDLR : il s’agit de Keirrison, jeune Brésilien transféré à Barcelone et prêté à Benfica). C’est la plus belle marque de reconnaissance. Mais cette fameuse base de données, c’est du boulot mine de rien…

Ça représente combien de personnes concrètement ?

C’est plus de 50 championnats, 250 divisions et plus de 35 000 joueurs. Pour cela, on a près de 1000 scouts à travers le monde qui bossent pour nous. On a pas mal d’anciens joueurs comme Ray Houghton en Angleterre, on travaille avec les clubs, avec les fans, avec les rumeurs etc. On reçoit des tonnes de données, le plus gros boulot consiste à vérifier l’information et à la traiter.

C’est une base de travail sans comparaison ?

Complètement. En Angleterre, on peut jouer avec les six premières divisions, c’est énorme. Ça permet aussi de démocratiser le football. Quand Gabriel Obertan a signé à Manchester United, à l’exception des fans de FM, personne ne connaissait le joueur. J’ai reçu plein de mails, car dans les deux dernières versions, Obertan est un mutant. De là à dire qu’Alex Ferguson l’a trouvé sur FM…

Finalement, FM, c’est comme la clope, ça a un côté addictif ?

Complètement. Mais on n’oblige personne à jouer (rires). Il faut savoir s’arrêter.

Vous savez que sur Facebook, il existe un groupe intitulé “J’ai raté ma vie à cause de Football Manager” ?

Non ? C’est vrai ? C’est énorme. Surtout qu’avec la possibilité de jouer en ligne, ça ne doit pas aider. Mais bon, je pourrais très bien appartenir à ce groupe, mais j’ai quand même trouvé une femme, c’est le principal.

Et les nouvelles pépites du 2010 ?

A vous de les trouver !

Le onze So Foot Football Manager 2010 : Sergio Asenjo – Davide Santon – Mamadou Sakho – Thiago Silva – Jérémy Mathieu – Franco Zuculini – Martin Gavilan – John Fleck – Hatem Ben Arfa – Nicolas Millàn – Keirrison

Les 10 joueurs à suivre durant cette CAN

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