- C1
- FC Barcelone/Milan (2-2)
Milan fait planter le Barça
Avec un but d'entrée de jeu et une égalisation à la dernière minute, le Milan AC revient du Camp Nou avec un point. Face à un Barça qui n'a fait que réciter par cœur sans comprendre, le champion d'Italie a eu la patience d'attendre les bugs de la matrice.
Barcelone – Milan : 2-2
Buts : Pedro (36e) et Villa (50e) pour le Barça. Pato (1e) et Silva (90+2e) pour Milan
Tout commence comme un remake de film d’espionnage. » On a trouvé une faille dans le système informatique du FC Barcelone, gamin : à l’ouverture du technocentre, tu as trente secondes pour t’infiltrer dans leur quartier général et implanter le virus« . Et forcément, on choisit le petit geek à l’allure chétive pour mener à bien la mission. Celui qui ne ressemble à rien mais finit quand même par sortir avec la fille du chef. Pato prend le cuir sous son bras, fonce entre les vigiles endormis, Busquets et Mascherano (Piqué est blessé), et plie l’affaire en 24 secondes : 1-0 pour le Milan.
Sauf que le blockbuster de cette phase de poules de Ligue des Champions continue à la manière d’une énième suite de Taxi, avec un scénario déjà vu mille fois. Le Barça s’incruste dans le camp adverse, fait des passes latérales à 35 mètres du but et fonce en piqué vers la surface de réparation, protégée en permanence par sept yamakazis rossoneri menés par un huitième homme, Prince Boateng, qui sème le chaos et le désordre en découpant des jambes devant la défense. Même avec lui, le Milan perd ses ballons avant la fin du ralenti.
Messi invente le double une-deux
Quand le Germano-Ghanéen, touché lors d’un choc, doit sortir du terrain pour Ambrosini (33e), les Italiens n’ont que six minutes à attendre pour qu’il arrive la même mésaventure aux Catalans, privés d’Iniesta (claquage) et remplacé par Fabregas (39e). Mais six minutes, c’est déjà trop. Messi, qui a déjà placé un certain nombre d’accélérations dans ce match, passe à la vitesse supérieure et inaugure le double grand-pont avec une seule touche de balle. Mystifiant en one shot Nesta et Abate, il centre pour Pedro qui, esseulé, n’a plus qu’à pousser la balle au fond des filets (1-1, 36e).
Difficile d’imaginer le Milan marquer après ça. Pato fait son match mais Ibrahimovic s’est blessé lundi à l’entraînement et il faut attendre que Cassano soit remplacé par Emanuelson, à l’heure de jeu, pour se rendre compte qu’il était sur le terrain. Entre temps, David Villa a montré que son équipe n’était pas obligée de faire 800 passes avant de marquer. Coup-franc, coup de fouet, lucarne. De vingt-cinq mètres (2-1, 50e). Seedorf, auteur de belles envolées lyriques en première mi-temps, ne remonte plus les ballons et Pato ne peut pas tout faire.
Thiago Silva alias Snake Plissken
La défense barcelonaise n’était sans doute jamais aussi prenable qu’aujourd’hui. Outre l’erreur des deux centraux sur l’ouverture du score, on relève deux fautes grossières de Dani Alves, arrivant une heure en retard sur Seedorf en première période puis sur Emanuelson en deuxième, lui valant un carton jaune. Aucune amélioration lorsque Carles Puyol entre en jeu à la place de Keita et que Busquets monte d’un cran. Assez triste sur le champ de bataille, le capitaine catalan profite de l’une des rares incursions milanaises près de sa zone pour placer un crochet de vingt mètres en touche, à dix mètres de la ligne de but…
A l’arrivée, le Barça livre sa classique, atteignant sans doute les 70% de possession de balle mais est encore très loin de sa vitesse de croisière, lézardant un peu trop en attendant le « The End » . Mais tout finit comme un film d’action. Faille, 30 secondes, fin de match, la musique symphonique résonne de la Scala au Camp Nou, le corner est tiré, Thiago Silva appuie sur le détonateur et éteint l’électricité à la Snake Plissken dans Los Angeles 2013. Les compteurs sont remis à zéro (2-2), il faudra tout rebâtir au match retour et le Milan a une longueur d’avance dans la course à la première place.
Par Thomas Pitrel
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