- CM 2010
- Barrages
- Eire/France (0-1)
Merci Nico !
Quelques frayeurs bien méritées, mais l'essentiel est fait. La France l'a emporté à Dublin, et possède maintenant un but d'avance très précieux avant le barrage retour, mercredi, à St-Denis. Ballotage favorable.
Il n’y a aucune surprise dans le onze français qui va débuter ce soir (21h00) à Croke Park face à l’Irlande. Aucune surprise par rapport à ce qui était écrit. Lloris a bien été préféré à Mandanda, Alou Diarra remplace Jérémy Toulalan, Gignac est en pointe, Anelka à sa droite et Henry à sa gauche dans un 4-2-3-1 où Gourcuff assure le rôle de meneur de jeu. Sur le banc : Mandanda, Escudé, Govou, Benzema, Mou. Sissoko, Malouda et Squillaci. Le sélectionneur français a choisi de commencer avec trois véritables attaquants, à l’extérieur, c’est à signaler. Reste qu’avant la tactique, ce qui frappe, c’est le nouveau maillot de l’EDF. D’une saleté innommable. On dirait le pyjama de Spiderman. Qui a eu l’idée de ces bandes noires ? Quand elles se rejoignent dans le dos, on ne sait même plus quoi dire. Définitivement, l’horreur n’a pas de nom, mais on sait maintenant à quoi elle ressemble.
D’entrée de jeu, le ton est donné : longs ballons devant et tacles à la récupération, les Irlandais vont y aller de bon cœur. En face, la première attaque française donne également le ton. Le tempo est plus lent, le jeu un peu arrêté, l’action confuse, mal embarquée, et se finit comme elle avait commencé, sur un cafouillage et une perte de balle. L’enfer était promis aux Bleus, ils semblent s’y faire. Les Diarra’s gagnent leurs duels et coupent les ponts au milieu du terrain. Le match s’annonce tendu, équilibré, un peu chiant, et se jouera sur un détail, une erreur, ou ne se jouera pas.
L’Irlande préfère le jeu aérien, la France cherche à conserver le ballon au sol. L’Irlande ne s’en accommode pas si mal : le Trap’ a appris à cette équipe à avoir le contrôle des opérations avec le ballon. Organisée en 442, avec Keane qui tourne autour de la pointe, les scouts du Gio font tourner, perdent la balle, se battent au pressing et dessinent deux lignes de quatre pour faire rempart. Soudain, Dédé Gignac part seul au but, place un beau petit lob, mais était hors-jeu.
Chose assez surprenante dans ce début de partie, Lassana Diarra perd tous ses ballons. A côté de lui, Alou passe pour un bon relanceur. Vingt minutes de jeu, on ne s’est toujours pas remis de la laideur du maillot bleu. Et la rencontre n’est pas très belle non plus : aucune occasion franche, les deux équipes se jaugent. Le match peut se résumer très facilement : la France est composée de bien meilleurs joueurs, l’ensemble qu’elle compose ne parvient pas à prendre le dessus sur les Irlandais. Ces derniers, opérant en contre ou jeu direct, sont même plus dangereux. La preuve : si Lawrence avait choisi de cadrer plutôt que de se précipiter, la France serait menée au score. Temps fort irlandais. Nouvelle tentative de Whelan, son ballon n’est pas assez enroulé. Le marquage de William Gallas était un peu lâche sur ce coup, une erreur grave mais sans conséquence. Le temps qui passe est en faveur de l’Equipe de France.
Il y a des espaces dans le dos des latéraux français, les Irlandais l’ont bien remarqué, mais ne peuvent vraiment en profiter. La France traverse une mauvaise passe, Anelka est obligé de descendre au niveau des Diarra pour créer un peu de jeu : l’organisation choisie par son sélectionneur n’est pas naturelle.
Anelka et Henry sont trop excentrés par rapport à leur zone de prédilection. Si c’était pour avoir des ailiers, autant faire jouer Govou à droite et Malouda à gauche, Henry en pointe, user l’adversaire avant de faire entrer Anelka, Benzema et/ou Gignac. En titularisant Nico et Titi, le sélectionneur des Bleus a choisi les meilleurs joueurs, mais ne sait manifestement pas quoi en faire. Pourtant, il suffit de constater le manque de volume de jeu de Gourcuff, transparent ce soir, pour être gentil : le meneur de jeu est trop isolé. Il serait meilleur avec deux attaquants, ou en tout cas plus de joueurs devant lui. Pour cela, il faudrait le faire redescendre d’un cran et le solliciter plus bas, afin de créer du jeu dès le camp français (un peu comme un ouvreur à la Pirlo) ? En plus, cela permettrait à Anelka et Henry d’évoluer plus près de l’axe, tous deux en neuf et demi derrière un pivot. Problème, Gourcuff peut être décisif dans les 30 derniers mètres et il serait dommage de se priver de cet argument…
Mi-temps.
Les Bleus espèrent que la pause a coupé le bon élan irlandais. Raté. Sur la première offensive adverse, on retrouve le même problème côté français : les latéraux, Evra et Sagna, s’engagent trop haut. Du coup, Gallas et Abidal sont obligés de s’écarter pour les couvrir, laissant un espace axial dans lequel Robbie Keane peut s’engouffrer. Mais il est hors-jeu, ça va pour cette fois. Les Irlandais repartent, obtiennent un corner et sèment doutes et troubles dans la surface française. Lassana Diarra est obligé de calmer tout le monde –sa frappe de loin fait passer un frisson dans le stade– pour que le match s’équilibre à nouveau. Comme on pouvait s’y attendre, puisqu’elles se retrouvent en barrage, la différence entre les deux équipes est minime.
Alors Lassana monte d’un cran pour donner plus de liant au jeu des siens. Il fait bien, il va être à l’origine du but français. Avancé, il trouve Gourcuff plein axe, qui remet immédiatement à Nicolas Anelka, placé à l’entrée de la surface légèrement à droite. Frappe contrée, but. Le sélectionneur français est soulagé. Le but du meilleur joueur français actuel est on ne peut plus précieux. La France se rapproche de l’Afrique du Sud.
Juste récompense d’une seconde mi-temps de meilleure qualité côté français. Maintenant, il s’agit de tenir. Les Irlandais sortent davantage, les espaces se font plus nombreux, les occasions aussi, logiquement. Gignac rate une balle de break, les Verts celle de l’égalisation, gracieusement offerte par Eric Abidal. La France fait ce qu’elle a à faire, c’est à dire tenir. Tant bien que mal, tenir. Dernière grosse frayeur sur une touche irlandaise, pour la forme, puis retentit le coup de sifflet final. La France a tenu. Un but d’avance, en attendant le coup d’envoi du match retour, qui ne pouvait pas beaucoup mieux s’annoncer.
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