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Matthis Abline : Paris à tout prix
En froid avec le FC Nantes, Matthis Abline (22 ans) aurait refusé la Premier League et Wolverhampton pour forcer un transfert… au Paris FC. Si l’information aurait fait lever un sourcil circonspect il y a encore un an, elle confirme aujourd’hui l’intérêt du projet sportif de l’écurie francilienne depuis sa restructuration.

C’est une phrase qui, la saison dernière encore, en aurait laissé plus d’un dubitatif : un joueur fait le forcing pour signer au Paris FC. Et pourtant, en 2025, la situation est bien réelle. Le joueur en question, Matthis Abline, se serait même payé le luxe de refuser d’aller danser avec les loups de Wolverhampton et garde en tête son objectif principal : être transféré chez le néo-promu francilien pour vivre de l’intérieur une saison historique, puisqu’elle verra s’affronter deux clubs parisiens pour la première fois depuis 35 ans, non sans un certain enthousiasme puisque le vice-champion de Ligue 2 a déjà dépassé la barre des 7000 abonnés pour venir ambiancer les travées du Stade Jean-Bouin.
Rapport de force
Le problème, c’est que le club actuel d’Abline, le FC Nantes, ne l’entend pas de cette oreille. Illustration avec cette non sélection dans le groupe jaune et vert pour le match amical de samedi dernier face au PFC (défaite 2-3), quelques jours après avoir refusé une première offre à hauteur de 25 millions d’euros. Soit la moitié de la somme attendue par la direction des Canaris, selon L’Equipe. Gourmand Waldemar Kita ? Peut-être, mais l’entrepreneur franco-polonais sait aussi qu’il aurait tort de ne pas au moins tenter de tirer sur la corde de cette vache à lait providentielle.
Depuis le rachat du club par la famille Arnault et les parts prises par le consortium autrichien Red Bull, le PFC, dont le budget oscillait autour de 30 millions d’euros en Ligue 2 la saison dernière, en compte désormais 100 de plus, dont 60 à 70 millions consacrés au recrutement, selon les informations de L’Equipe. Et même si Pierre Ferracci jure dans Marca s’inspirer « du FC Barcelone […] en fondant le développement du club sur un centre de formation de haut niveau », l’expérimenté président sait se montrer réaliste : « Il faudra être prudent lors des première et deuxième années. Nous devons nous imposer en Ligue 1 et éviter tout faux pas, c’est pourquoi nous allons recruter plusieurs joueurs expérimentés. »
Mercato cohérent et plus si affinités
De fait, la cellule de recrutement, a travaillé sans l’arrogance des nouveaux riches : à ce jour, son mercato s’élève à quatre noms, tous habitués au plus haut niveau, ce qui était l’objectif de la direction pour renforcer l’effectif de Ligue 2 bâti par l’entraîneur Stéphane Gilli et qui restera l’ossature de l’équipe. Après la paire Thibault De Smet-Nhoa Sangui, chipée à Reims contre 12 millions d’euros, le Paris FC s’est offert l’expérimenté Moses Simon à Nantes (7 millions) et bouclé la recrue la plus chère de son histoire : le défenseur central brésilien Otavio, payé 17 millions au FC Porto. Loin des excentricités, à l’image de la politique traditionnelle menée dans la galaxie Red Bull.
Parmi les autres dossiers qui animeront la fin de l’été, le transfert du milieu malien Ahmadou Haïdara en provenance du RB Leipzig (un accord de principe aurait déjà été trouvé, la connexion du taureau rouge devrait suffire à faire le reste) et donc, Matthis Abline pour animer le front de l’attaque et un prix qui sera assurément conséquent à ce niveau du championnat de France. Malgré ses ambitions modestes (le maintien pour commencer, l’Europe comme continuité logique), le Paris FC n’est pas encore une destination incontournable. Ainsi, la piste pour faire venir Benjamin André a capoté avec Lille, comme celle de Georges Mikautadze avec Lyon, tandis que le Barça n’a pas donné suite à l’intérêt manifesté pour son latéral Hector Fort. Reste à Abline de faire en sorte de ne pas perdre tout d’un coup la même année. Sans quoi, il pourrait regretter de ne pas être allé chercher les confortables émoluments garantis par la Premier League.
Par Julien Duez