- Ang.
- Man Utd/Chelsea (3-1)
Manchester, le rouge dominant
Une tendance semble se dessiner à Old Trafford. Contre Chelsea, les Red Devils ont encore planté rapidement avant de dérouler leur supériorité. Une façon de mener les matchs qui rappelle les courses d'un Michael Schumacher au sommet de son art.
Manchester United – Chelsea : 3-1
Buts : Smalling, Nani et Rooney pour Man U. Torres pour Chelsea.
Manchester United – Chelsea, en mai dernier, c’était le choc du championnat. En cas de victoire, les Blues pouvaient souffler le titre à leur hôte. Mais il n’y a pas eu match. Dès le début de la rencontre, à l’époque, David Luiz se manquait en défense centrale et laissait Chicharito s’échapper pour ouvrir le score. Et cette saison, rebelote. A la cinquième minute de jeu, Smalling, laissé seul sur un coup-franc par la défense londonienne, mettait un bon coup de boule à bout portant. Il a beau être hors-jeu sur le coup, l’arrière droit reconverti a aussi piétiné le moral de la tribune des visiteurs. Parce qu’à voir la confiance acquise par Nani et Ashley Young après le but, le suspense du match ne réside alors plus que dans le nombre de fois où Petr Cech va aller chercher le ballon au fond de ses filets. C’est un peu dur, parce que Chelsea n’est pas l’Arsenal qui s’est pointé il y a quinze jours. Ramires, par exemple, se débat bien. Mais lorsque Torres met un caviar à Sturridge au second poteau à la demi-heure de jeu, le milieu brésilien grille la politesse pour mettre son tir dans l’abdomen de De Gea. Puisque c’est comme ça, les hommes de Sir Alex Ferguson décident de punir. Nani double la mise d’une frappe croisée aux 25 mètres, aussi puissante que splendide, un peu comme dans les jeux vidéos des années 80. Tant qu’on y est, juste avant la mi-temps, Phil Jones va se mettre en confiance sur un une-deux avec Rooney et monter jusque dans la surface. Une talonnade de Nani et un contre favorable plus tard, ce bon vieux Wayne, qui avait suivi l’action, se retrouve seul face à Cech. Donc 3-0 à la pause. Wow.
Dans les vestiaires, Villas-Boas décide donc de profiter de l’excuse du score pour faire ce que tous les observateurs de Premier League réclament depuis des mois : sortir Lampard. Tant qu’à avoir un mec qui marche sur le terrain, autant mettre Anelka, au moins il fait de belles passes. Gagné, le premier ballon du lascar de Trappes se transforme en passe décisive pour Torres qui pique en pleine course. Assurément son plus beau but pour les Blues. Mais ça ne va pas suffire. Parce que Manchester reste United. Le Fergie Time, c’est leur marque déposée à eux. Alors, le reste de la partie se gère pépère. Alors qu’il obtient un penalty sur John Terry, Rooney se permet même de chambrer son capitaine en équipe nationale en glissant au moment de tirer, sans doute pour rappeler à son adversaire son échec lors de la finale de la Ligue des Champions 2008 à Moscou. Mais le vrai gag de la partie n’est pas dans ce péno loupé… A dix minutes de la fin, Torres, lancé à la limite du hors-jeu, élimine De Gea d’un brillant dribble mais il foire complètement le cadre alors que la cage est grande ouverte. A peine croyable. En tout cas, pour le Manchester United/Chelsea de l’an prochain, Rooney sait déjà à qui il pourra faire un clin d’œil.
Mario Duran
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