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Monaco, pour qu’on nous donne l’envie
Après une campagne européenne frustrante la saison dernière, l’AS Monaco joue son premier match de phase régulière de la Ligue des champions ce jeudi face au Club Bruges. Si le club du Rocher reste éclipsé par l’OM et le PSG dans cette édition, il a une carte à jouer et des arguments à faire valoir. Alors, on y croit ?

Pendant que l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain ont comme d’habitude occupé le terrain médiatique dans l’Hexagone en cette semaine de rentrée de la Ligue des champions, l’AS Monaco s’apprête à lancer la onzième campagne de C1 de son histoire, sans que cela ne semble intéresser grand monde. Pourtant, les hommes d’Adi Hütter ont des arguments pour surprendre plus d’une équipe dans cette phase de ligue dont il faudra sortir, comme la saison dernière, avec un programme plutôt alléchant. Il n’est pas encore trop tard pour monter dans le train.
Le défi d’Adi
La musique est toujours la même : l’ambiance de Louis-II est morose, Monaco est trop lisse, trop tendre et finit toujours par trouver le moyen de se ramasser quand les matchs couperets pointent le bout de leur nez. Depuis la finale perdue face à Porto en 2004, il y a eu les épopées frissonnantes de 2014-2015 et 2016-2017 (Mbappé, Falcao, Bakayoko, souvenirs, souvenirs), quelques beaux succès notables, comme celui face à Barcelone l’an passé pour briser cette quiétude ambiante typiquement monégasque. Et si cette saison était la bonne ? L’ASM est habituée aux podiums en Ligue 1 et, surtout, elle n’a pas énormément bougé cet été, malgré les départs d’Eliesse Ben Seghir (Leverkusen), Breel Embolo (Stade rennais), Wilfried Singo (Galatasaray) ou Songoutou Magassa (West Ham).
Sa force collective, le club du Rocher l’a surtout construite autour de l’incontournable Denis Zakaria et du joyau Maghnes Akliouche, désormais international français, qui pourrait continuer son éclosion en étant notamment plus décisif devant les cages. Un autre atout est la confiance accordée pour une troisième saison consécutive à Adi Hütter, prolongé jusqu’en 2027. Avec cette ossature préservée, dont fait partie le polyvalent Takumi Minamino, l’entraîneur allemand est attendu au tournant, sa patte n’étant pas une évidence, même si son équipe a au moins le sens du spectacle (33 pions la saison dernière en C1, soit son meilleur total depuis les 42 réalisations en 2016-2017).
Interrogé avant la rencontre par le média belge Walfoot, Philippe Clement, dont la particularité est d’avoir entraîné Monaco et le Club Bruges, qui vont s’affronter ce jeudi soir, va dans ce sens : « Ils possèdent des joueurs capables de faire basculer un match à tout moment, Balogun et Biereth, par exemple, en attaque. […] En défense centrale, ils ont toujours deux joueurs costauds : Dier, Salisu ou Kehrer. Franchement, ils ont de la qualité à tous les postes. » Sans oublier les paris de l’été avec Ansu Fati, présent dans le groupe, et bien sûr le milieu de terrain attendu par tout le monde, Paul Pogba, inscrit sur la liste des joueurs pour la Ligue des champions et impatient de retrouver le goût de ces grandes soirées pour la première fois depuis 2022 avec Manchester United.
Le calendrier de la Phase de Ligue de @ChampionsLeague pour l'AS Monaco 🗓️🏆 pic.twitter.com/0ZJvnKD0vw
— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) August 30, 2025
Des réjouissances et des têtes à faire tomber
Le début des hostilités ne vend pas du rêve, mais les Monégasques devront grandement se méfier d’un Club Bruges qui a glané quatre des six dernières Jupiler Pro League, la suite du programme est bien plus alléchante : Manchester City et Tottenham pour les J2 et J3, des déplacements de hipsters à Bodø/Glimt et Paphos avant d’accueillir Galatasaray, d’affronter le Real Madrid et de conclure par la réception de la Juventus. Il est indéniable que les supporters monégasques ont dû apprécier le menu. Quelques affiches peuvent donner le vertige, mais Monaco a largement les moyens de se qualifier et doit continuer de faire tomber des gros pour prendre du galon. Pour les hommes d’Adi Hütter, c’est l’occasion de montrer les muscles et de prouver que cette élimination en barrages face à Benfica la saison dernière n’était qu’un accident de parcours, ou peut-être un bel apprentissage pour la suite. Contrairement à leurs homologues basketteurs, la conquête du Graal européen semble aujourd’hui inatteignable, mais la mission principale de l’ASM est surtout d’apporter des émotions et de redevenir une équipe à laquelle on a envie de s’intéresser un mardi ou, en l’occurrence, un jeudi soir à 18h45.
Les joueurs de Monaco retrouvés en caleçon sur un tarmacPar Thomas Morlec