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Marqui, Parisien ou rien
Souvent pointé pour sa fragilité mentale et pour son incapacité à répondre présent en haute altitude, Marquinhos symbolise parfaitement le passé récent du PSG en Ligue des champions. Autoritaire à l’aller, jusqu’à la 87e minute, le Brésilien est attendu au tournant pour prouver, comme le PSG, qu’il est désormais prêt à boxer parmi les grands.

Le Paris Saint-Germain a rendez-vous avec son destin mardi. Le genre de soirées où l’on attend de son capitaine qu’il vous emmène vers les sommets. Laissé au repos ce week-end, Marquinhos est prêt à repartir au combat à Anfield pour disputer son 103e match de Ligue des champions. Le défenseur brésilien incarne probablement mieux que quiconque l’histoire du PSG dans cette compétition. L’espoir au début de l’ère QSI, lui qui a rejoint Paris à 19 ans en 2013. Les échecs successifs, émaillés d’une certaine fébrilité. La constance, malgré tout, au plus haut niveau. Et l’ambition retrouvée dans un projet qui, comme lui, se rapproche de la maturité.
Le duel qui change tout
Le capitaine parisien est l’un des huit joueurs de champ à avoir disputé tous les matchs de cette campagne de Ligue des champions dans leur intégralité – avec Hans Vanaken, Dávid Hancko, Joshua Kimmich, Nico Schlötterbeck, Brandon Mechele, Nicolas Otamendi et Joel Ordóñez. Omniprésent, le Brésilien figure dans le top 10 des hommes qui parcourent le plus de terrain avec un total de 117,3 kilomètres et une moyenne de 10,7 kilomètres par match. Il est aussi le numéro 1 du plateau en matière de ballons récupérés (83), le deuxième Parisien au nombre de duels gagnés (derrière Nuno Mendes) et affiche 95,6% de passes réussies. La fiabilité personnifiée.
Contre Liverpool encore, Marqui a gagné huit de ses onze duels et longtemps régné en maître dans les 30 derniers mètres, muselant parfaitement Diogo Jota et ses compères. Tout ça pour que l’action qui restera de la soirée soit son duel perdu face à Darwin Núñez à la 87e minute, à la suite duquel il s’est retrouvé les fesses dans l’herbe, assistant impuissant au but victorieux de Harvey Elliott. Le cruel résumé des dix dernières années européennes du PSG, et de son capitaine.

30 ans et toujours patron
Les plaies commencent à s’accumuler. C’est aussi lui qui s’était fait manger dans tous les duels par Karim Benzema en 2022, alors que le PSG comptait deux buts d’avance, et qui avait offert sur un plateau le troisième but merengue. « Une défaite douloureuse, encore plus pour moi », avait-il confié. « Ça a été dur à digérer. Le lendemain, ça a été une journée où même de l’eau était compliquée à avaler. » Capitaine d’un navire à la dérive, il avait une nouvelle fois coulé à Newcastle la saison passée, à l’image de son erreur de relance grossière sur l’ouverture du score. Plus récemment, sa naïveté déconcertante face à Noa Lang avait également fait soupirer les Parisiens lors du nul contre le PSV (1-1). Son incapacité à tenir bon dans les moments qui comptent le plus, renforcé par son tir au but raté lors de la dernière Coupe du monde, lui colle à la peau. Mais comme le PSG, Marquinhos veut croire en un nouveau chapitre.
« On gagne en maturité et en expérience. L’équipe est prête, soulignait-il au micro de Free il y a dix jours. Le collectif est très fort. Même avant, il y avait un bon groupe, de bons joueurs, mais les individualités sortaient un petit peu plus. Le coach a voulu vraiment changer la mentalité de l’équipe quand il est arrivé. On voit le résultat aujourd’hui. Ça fait plaisir de voir tout le monde courir, presser, faire les efforts. » Un PSG nouvelle version dans lequel Marqui, seul trentenaire de l’effectif du haut de ses 30 ans, fait office de vétéran et de repère. « Tous les moments passés avec le club, les bons et les moins bons, […] nous ont permis d’arriver jusque-là », rappelait-il en février avant sa 100e apparition en Ligue des champions. Difficile de faire défi plus relevé que de devoir s’imposer à Anfield, où tant d’équipes se sont liquéfiées. L’heure est venue de montrer de quoi le PSG est fait.
Deux Parisiens et cinq joueurs de Liverpool sous la menace d’une suspensionPar Quentin Ballue