Comment vaincre Anfield pour le PSG ?

L’équation s’est souvent révélée insoluble. Comment repartir d’Anfield indemne, avec une qualification européenne dans la poche ? Beaucoup ont essayé, très peu ont réussi, et tous ont eu des problèmes. Le Paris Saint-Germain devra pourtant trouver une solution pour remonter le retard pris au match aller et poursuivre son chemin en Ligue des champions. Au regard de leurs ressources offensives et de la manière dont ils ont joué au Parc des Princes, les hommes de Luis Enrique peuvent nourrir des ambitions légitimes. Et rêver de signer ce qui serait l’un des plus grands exploits de l’histoire du club.

Esprit de l’Atalanta, es-tu là ?

Liverpool a disputé 49 matchs européens à Anfield ces dix dernières années, pour cinq défaites. Ses bourreaux : l’Atalanta (2020, 2024), l’Atlético (2020), l’Inter (2022) et le Real Madrid (2023). La Dea de Gianluca Scamacca avait réussi le match parfait il y a onze mois (0-3), en gagnant les duels qu’il fallait, en profitant des erreurs individuelles adverses et en faisant preuve de réalisme. Tellement parfait que Gian Piero Gasperini n’avait opéré aucun changement avant… la 89^e minute. Mais ça, c’était un match aller. Que les Reds avaient peut-être appréhendé en étant un peu trop confiants. Ce qui ne sera pas le cas mardi soir. Andrew Robertson a annoncé la couleur après la victoire contre Southampton samedi : « Ce sera un match difficile. C’est une équipe exceptionnelle, probablement la meilleure que nous ayons jouée cette saison. »

L’Inter, elle, s’était imposée dans l’antre des Reds lors de son huitième de finale retour (0-1), mais sur un score qui convenait très bien aux Reds, qualifiés grâce à leur victoire 2-0 à l’aller. Seul l’Atlético de Madrid est récemment parvenu à obtenir une qualification à Anfield, au terme d’un match totalement fou, remporté 2-3 après prolongation grâce à des buts signés Marcos Llorente et Álvaro Morata – et un Jan Oblak monumental. Un peu plus loin, le Benfica de Simão, en huitièmes de finale de la Ligue des champions (2006), et l’Atlético, encore au bout de la prolongation, mais cette fois en demi-finales de la Ligue Europa (2010), avaient aussi réussi l’exploit. Trois exceptions qui confirment la règle : jouer à Anfield n’a rien d’une sinécure.

Alerte tsunami

L’antre du LFC n’est pas un chaudron où les supporters braillent torse nu pendant 90 minutes. La plupart du temps, l’ambiance est même plutôt feutrée, au point que le parcage visiteur se fait entendre sans trop de problèmes. En revanche, les grands soirs venus, les décibels explosent et installent une pression susceptible de tétaniser, ou du moins d’inhiber. Manchester City s’était pris « un tsunami », dixit Pep Guardiola en mars 2024. Mikel Arteta a lui aussi été marqué au fer rouge. Tellement qu’il préparait ses joueurs à se rendre dans le Merseyside en installant des haut-parleurs à l’entraînement. Micah Richards commentait quant à lui : « Il y a quelque chose avec l’ambiance à Anfield, ils ne vous laissent pas jouer votre jeu normal. »

Déterminé à « montrer de la personnalité » chez le leader de la Premier League, Vitinha ne compte pas se laisser impressionner. « On va aller là-bas et faire un grand match. Cette fois, on va marquer et passer. J’en suis sûr », assurait l’irréprochable milieu portugais mercredi au micro de Canal+. Les ingrédients sont bien connus : conjuguer l’intensité, la solidarité et l’efficacité, maîtriser ses nerfs et compter sur un grand gardien. Wolverhampton a montré le mois dernier qu’il était possible de faire souffrir les Reds chez eux. Mordants dans les duels, pressants à la perte de balle, les Wolves avaient frappé 16 fois au but et obligé le leader du championnat à défendre pendant la quasi-totalité de la deuxième période. Paris, Monaco, Lille, Bordeaux, Auxerre, Toulouse, Strasbourg ou Saint-Étienne ont essayé, mais seuls deux clubs français ont gagné à Anfield jusqu’à présent : Marseille (0-1 en 2007) et Lyon (1-2 en 2009). Jamais deux sans trois, paraît-il…