- C1
- Quarts
- PSG-Aston Villa (3-1)
Désiré Doué, ne change surtout pas
Auteur d’une prestation dans la lignée de son année 2025, entre un but venu d’ailleurs et un nombre incalculable de percussions balle au pied, Désiré Doué a régalé le Parc des Princes contre Aston Villa. Une insouciance que l’on espère le voir conserver de longues années encore pour faire lever les foules.

Luis Enrique ne peut tout simplement plus s’en passer, même si l’aligner d’entrée signifie se passer pour la première fois de la saison en Ligue des champions de Bradley Barcola, ses 8 buts et ses 14 passes décisives en 2025. Seulement voilà, pour sa créativité, sa magie, l’incertitude qu’il crée chez l’adversaire jusqu’à le rendre fou et même pour ses buts, de plus en plus nombreux, Désiré Doué est désormais indispensable au Paris Saint-Germain. Lors des deux matchs contre Liverpool, son entraîneur avait préféré faire jouer le principe de la continuité, le gardant dans un rôle de « finisher ». Une position devenue intenable pour l’Asturien, qui a donc coché le nom du gamin de 19 ans parmi les titulaires ce mardi soir.
One man show
Pour un résultat fracassant, tant le néo-international a brillé au fil d’une première période qui l’a notamment vu tenter un dribble fou le long de la ligne. Quelques minutes plus tard à la faveur d’une permutation côté gauche, Luis Enrique lui glisse quelques mots dans l’oreille. Un reproche après ce ballon perdu ? Une demande pour jouer plus simple ? Peu probable, au vu de la frappe improbable tentée (et réussie, cette fois) quelques instants plus tard par le n°14 parisien. Un premier acte terminé en trombe par l’intéressé, à l’image de cette roulette au milieu de terrain pour partir seul à l’abordage et faire lever tout le Parc des Princes.
🇧🇷 Désiré Doué c'est le Brésil !🕺 Futur Golden Boy ⁉️#PARAVL | #UCL pic.twitter.com/QTK3V7UlP6
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) April 9, 2025
Car c’est aussi là l’une des grandes forces de Désiré Doué : qu’importent les ratés ou la dynamique de l’équipe dans la rencontre, il ne doute jamais de rien, absolument convaincu de pouvoir réussir la prochaine fantaisie qui lui passera par la tête. « On a gardé l’état d’esprit qu’on met à chaque match, avec de l’intensité du début à la fin en étant fidèle au plan de jeu, assurait-il après coup à Canal+, sans se départir de son insouciance derrière un micro au moment de décrire son but. Ma première intention était de centrer, après j’ai vu qu’il n’y avait pas beaucoup d’options, donc j’ai choisi la frappe et c’est dedans. Je prends beaucoup de plaisir ici. Le plus beau but ? C’est le mien. » Mais n’allez pas croire pour autant que le jeune homme n’en fait qu’à sa tête. Cette liberté de tenter tient également à son respect des consignes défensives, comme l’illustrent ses quatre tacles (record du match côté parisien) et ses nombreuses courses défensives.
Je ne m’énerve jamais pour un joueur qui dribble, au contraire, pour moi tous les joueurs qui dribblent dans le dernier tiers du terrain sont merveilleux.
Liberté pour Désiré !
L’espoir est désormais permis : et si Désiré Doué procurait des frissons à tous les amoureux du football pendant les 10, 15 prochaines années ? Son jeu en fait un joueur extrêmement spectaculaire, de ceux qui nous feraient acheter notre billet pour reprendre un compliment souvent adressé par Luis Enrique à un autre provocateur né de son effectif, Ousmane Dembélé. « Je ne m’énerve jamais pour un joueur qui dribble, au contraire, pour moi tous les joueurs qui dribblent dans le dernier tiers du terrain sont merveilleux. Désiré est un spécialiste des un-contre-un, il sait jouer dans de petits espaces, mais aussi de la qualité défensive, a salué le technicien espagnol en conférence de presse. Il a tout ce dont un joueur a besoin pour s’imposer au Paris Saint-Germain. »
Le public parisien peut remercier son entraîneur pour la liberté laissée au crack, malgré son obsession pour le cadre tactique collectif. Il n’y a plus qu’à espérer que les choses restent ainsi. Elles n’ont aucune raison de changer tant l’ancien Rennais marche sur l’eau depuis le début de l’année, après quelques mois d’adaptation. Surtout que le garçon ajoute les statistiques à la fantaisie : le match de ce mardi soir est le dix-septième au cours duquel il est décisif. Bilan ? Dix-sept victoires pour le PSG. « S’il s’appelle Douinho, on me dit que c’est un Brésilien, j’y crois dur comme fer », s’est même permis de plaisanter Samir Nasri, sous le charme, dans le debrief de Canal+. Il ne serait venu à l’idée de personne de brider un certain Neymar, à Paris comme ailleurs.
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