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Renée Slegers, à jamais Gunner
Entrée au panthéon de celles qui ont remporté la Ligue des champions comme joueuse puis comme coach, Renée Slegers est la véritable révélation de la saison du côté d’Arsenal.

Six mois séparent l’annonce de la démission de Jonas Eidevall du sacre de Lisbonne. Six mois durant lesquels Arsenal a vécu une véritable révolution de style et de tactique, une révolution nommée Renée. Interrogée en amont de cette finale sur la rencontre, la tacticienne néerlandaise s’est longtemps épanchée sur le retour d’Arsenal au premier plan : « Beaucoup de gens devraient être fiers. Je suis fière, moi aussi, de ce que nous avons fait en tant qu’équipe. Nous avons commencé par le mini-tournoi (de qualification NDLR), puis nous nous sommes hissées jusqu’à la phase de groupes, avec des matchs difficiles à la clé. Le moment clé a été le match retour contre le Bayern Munich à domicile, où nous avons montré beaucoup de choses en tant qu’équipe, où nous avons vu que nous pouvions gagner des matchs de différentes manières. »
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De la claque contre le Bayern à la finale de C1
D’abord intérimaire après la démission de Jonas Eidevall en octobre et le début de saison cataclysmique des Gunners – ponctué par la manita reçue face au Bayern lors de la première journée de groupes de C1 (5-2) –, Renée Slegers a finalement été officialisée en janvier pour terminer la saison sur le banc d’Arsenal. L’histoire d’amour entre la Néerlandaise et Arsenal a pourtant débuté au mitan des années 2000, lorsqu’à 18 ans, Slegers a remporté la première C1 du club face aux Suédoises d’Umeå (0-1). Mais c’est en tant que coach que l’ancienne milieu de terrain vient d’écrire la plus belle page de l’histoire du club. Interrogé avant la rencontre sur son apport cette saison, le regen de Sarine Wiegman a répondu sans langue de bois : « Qui suis-je pour dire cela ? Il faut le demander aux joueuses. Ce que nous avons essayé de faire, c’est de créer un environnement propice aux performances des joueuses, de croire en chacune d’entre elles, de les responsabiliser et d’identifier leurs points forts. » L’ancienne internationale oranje est pourtant la seule coach à avoir mené son équipe jusqu’en finale de C1 après avoir commencé sa campagne au tournoi de qualification où les Londoniennes ont croisé le fer avec les Rangers, Rosenborg puis Häcken.
Un collectif uni par les liens du vestiaire
Mais ce sont ses joueuses qui en parlent le mieux. Toujours plus affables après une victoire, les intéressées n’ont pas manqué de superlatifs pour décrire le travail fourni par leur coach depuis sa prise de fonction, à l’instar de Kim Little, la capitaine : « Renée a pris ses fonctions en début de saison, et nous avons conservé une grande partie de notre schéma directeur et de ce que nous faisions, mais nous avons ajusté certaines choses pour permettre, je pense, un peu plus de fluidité dans le jeu et pour être plus dynamiques dans notre façon de travailler, à la fois au sein de notre pressing et dans notre façon de construire les actions. » Un constat partagé par Emily Fox : « Elle est venue et a fait un super travail. Nous étions vraiment sur la mauvaise pente en début de saison. Et elle est venue et a juste donné beaucoup de confiance à l’équipe. Et je pense que c’est ce dont nous avions besoin. On avait juste besoin de croire en ce qu’on était capable de faire. Tout était là, il fallait juste qu’on le fasse ensemble. Elle peut être très fière d’elle. C’est sa première saison et elle a gagné la Ligue des champions. Donc c’est assez spécial. »
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Lorsqu’un entraîneur de qualité rencontre un effectif uni, il est difficilement mis en échec, et Lyon en a fait les frais lors de la demie retour. Selon Emily Fox, la clé du succès d’Arsenal réside dans l’entente du groupe : « Je pense que si vous regardez notre équipe, nous avons des joueuses de classe mondiale. Vous voyez Stina (Blackstenius NDLR) sortir du banc et faire une telle différence. La profondeur de l’équipe est incroyable, et nous sommes très très heureuses. Nous avions de la chance d’avoir tout le monde en bonne santé à ce moment de la saison. Nous sommes une équipe spéciale, qui a des joueuses de qualité, mais qui sont prêtes à travailler l’une pour l’autre. C’est la clé. Il est difficile de défendre sur nous et on sait se battre les unes pour les autres. C’est quelque chose que vous ne trouverez pas dans beaucoup d’équipes. » Un constat complété par Alessia Russo en amont de la rencontre : « La confiance est un sujet dont nous avons beaucoup parlé en tant qu’équipe cette saison. Nous avons trouvé de nombreuses façons différentes de gagner. C’est une saison pleine de hauts et de bas, mais pleine d’enseignements. » Attention toutefois à ne pas s’enflammer, mais pour cela, le groupe peut compter sur Renée, qui a tenu à rappeler qu’elle n’était « qu’une toute petite partie » de ce succès, mais qui reste optimiste quant à l’avenir de cette équipe : « Il y a eu tellement d’engagement, d’investissement, de conviction et d’intensité dans la façon dont nous nous sommes entraînées. Je suis si heureuse qu’elles aient été récompensées aujourd’hui. Elles en valent vraiment la peine. Elles ont travaillé très dur. Cette équipe a encore de beaux jours devant elle. » On ne demande plus qu’à voir.
La fierté de Renée Slegers après le sacre européen d’ArsenalPar Léna Bernard, avec AEC à Lisbonne