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Cinq choses pas fausses sur Paphos

Par Mathis Blineau-Choëmet
5 minutes

Qualifiés pour la première fois de leur histoire en Ligue des champions, les Chypriotes de Paphos entrent en lice ce mercredi soir face à l’Olympiakos. Un club fondé il y a onze ans sur la côte ouest de l’île méditerranéenne et sous influence russe depuis 2017. Présentations.

Cinq choses pas fausses sur Paphos

→ Un club qui a l’âge d’aller au collège, mais sous tutelle russe

La Canée, Syracuse, Jounieh, Cambrils, Portimão, Saint-Aygulf. Comme Paphos, ces stations balnéaires méditerranéennes sont connues pour leurs plages endiablées, leurs restaurants étoilés et leurs touristes friqués. À ceci près que les vacanciers de la septième ville de Chypre peuvent, eux, se targuer d’avoir posé leurs valises dans une ville où le club local joue la Ligue des champions. Avant la fondation du club en 2014, aucun supporter de cette bourgade de l’ouest de l’île n’aurait pensé participer à la C1, pas même aux tours préliminaires contre une équipe des Îles Féroé. Pourtant, seulement onze ans après sa fondation, le club se dépucellera ce mercredi contre ses voisins grecs de l’Olympiakos.

Ironie sur un caillou surnommé l’île de l’amour, le Paphos FC est né de l’union entre deux clubs de la ville, l’AEP Paphos et l’AEK Kouklia. Trois ans plus tard, les Russes Roman Dubov et Sergei Lomakin, à un moment pressentis pour devenir propriétaires de l’AS Saint-Étienne, ont mis le grappin sur l’écurie chypriote. Dans un pays en proie aux investissements russes depuis la chute de l’Union soviétique, ces hommes d’affaires ont dépensé des millions pour construire un empire immobilier, moderniser le centre d’entraînement et surtout bâtir une équipe hégémonique à l’échelle locale. Vainqueur de la Coupe de Chypre en 2024, le club a franchi un cap avec le premier titre de champion de son histoire décroché la saison dernière. Une montée en puissance fulgurante d’un pavillon russe au sein de l’Union européenne, qui, malgré les sanctions économiques causées par la guerre en Ukraine, continue son développement sans vergogne.

→ Au-dessus de Nice au coefficient UEFA

Breaking news : on peut jouer une saison en Europe dans son histoire et être devant l’OGC Nice au coefficient UEFA. La saison dernière, Paphos a découvert les joutes européennes à la suite de sa victoire en coupe. Après avoir sorti trois anciens clubs du bloc de l’Est en qualifications, les Lituaniens de Žalgiris, les Bulgares du CSKA Sofia et les Roumains de Cluj, les Chypriotes avaient participé à la phase de ligue de la Ligue Conférence. Douzième à l’issue des six matchs, Paphos avait éliminé ses voisins et ennemis de l’Omonia Nicosie en play-off avant de chuter en huitièmes de finale contre les surprenants Suédois de Djurgårdens. Grâce à son parcours prometteur et ses barrages pour atteindre la Ligue des champions 2025-2026 (victoire contre le Maccabi Tel-Aviv, le Dynamo Kiev et l’Étoile rouge de Belgrade), le club russo-chypriote se classe à la 93e place, juste devant l’OGC Nice, au coefficient UEFA. Pour les dépasser, le Gym pourra toujours performer sur le Vieux Continent ou alors compter sur une large victoire de leurs voisins monégasques lors du déplacement de l’ASM à Paphos, prévu fin novembre.

→ Les matchs de Paphos se joueront à Limassol

Histoire de ne pas se tromper de stade comme les Lillois à Prague l’année dernière, mieux vaut lire ces lignes. Amis bavarois, vilarealenses, monégasques et praguois, vos équipes ne disputeront pas leur match au stade Stelios Kyriakides. Située dans le centre-ville de Paphos, cette enceinte de 9 000 places construite en 1985 ne remplit pas toutes les normes de l’UEFA pour accueillir la Ligue des champions. À l’avenir, Dubov et Lomakin comptent rénover le stade pour enfin accueillir les cadors du football européens dans la ville. En attendant les travaux, les rencontres de Paphos en C1 cette saison se disputeront à l’Alphamega Stadium de Limassol, une métropole surnommée « Petite Moscou » (tiens tiens tiens). Ce stade accueille déjà les rencontres des trois clubs de la ville, l’AEL, l’Aris et l’Apollon. Pour s’y rendre depuis Paphos, pas besoin de traverser la ligne verte des Nations unies entre la zone turque et la partie grecque de l’île. Une balade de 45 minutes en voiture sur le littoral suffira pour vivre le début du match sans encombre.

→ Seulement deux Chypriotes dans l’effectif

Même si Paphos reste ô combien supérieur à l’Omonia et à l’APOEL Nicosie sur le terrain, les Russes devraient s’inspirer du travail des clubs de la capitale dans le développement des jeunes joueurs. Véritable fief de l’équipe nationale, Nicosie attire les jeunes pépites dans ces centres de formation. Excentré du cœur névralgique de l’île, Paphos ne jouit pas du même statut. Pour rattraper ses concurrents dans ce domaine, Dubov et sa clique investissent et s’inspirent du Sporting, du Séville FC et de l’Atalanta, trois clubs habitués à cultiver leurs pépites. Néanmoins, cette stratégie n’a pas encore porté ses fruits. Résultat : l’effectif de Juan Carlos Carcedo ne comporte que deux Chypriotes, le gardien Neofytos Michail et le défenseur Kostas Pileas. À leurs côtés, une ribambelle de nationalités digne de l’effectif de Toulouse : Serbe, Néerlandais, Cap-Verdien, Brésilien, Espagnol, Mozambicain, Roumain, Suédois, Bosniaque, Croate, Portugais, Belge. Dans ce carrefour des civilisations, deux joueurs à suivre avec attention : Vlad Dragomir, passé par l’académie d’Arsenal, et João Correia, décisif dans les grands matchs.

→ Kévin Bérigaud est le 4e buteur de l’histoire

Avant de recruter la légendaire chevelure de David Luiz (et le footballeur qui va avec) pendant ce mercato, le Paphos FC s’est appuyé sur un certain Kévin Bérigaud. Passé par la Farmers League sous les couleurs d’Évian Thonon Gaillard, aux côtés de Cédric Barbosa, Daniel Wass et sous les ordres de Pascal Dupraz, le Savoyard s’était exilé à Chypre en 2018. Sur l’île méditerranéenne, l’attaquant a posé les premières pierres d’un projet au début de sa construction. Avec 25 buts inscrits en cinq saisons, des stats pas folichonnes il faut l’avouer, Bérigaud s’est tout de même hissé au rang de quatrième meilleur buteur de l’histoire du club. Et si c’était aussi grâce à lui que le Paphos FC dispute la Ligue des champions ce soir ?

D’autres anecdotes : le sigle du club est PAF, Pepe Jaja est un joueur de l’effectif, Pêpê Rodrigues vient du village voisin de celui de notre collègue Steven Oliveira, Luka Elsner a entraîné l’équipe en 2017-2018, selon Opta Paphos a 0,0% de chances de gagner la C1…

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