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Pablo Longoria à l’OM, la bonne direction
Devenu président de l’Olympique de Marseille à la suite d’un concours de circonstances en février 2021, Pablo Longoria a permis à l’OM de revenir sur le devant de la scène. Il y a eu des tempêtes, des doutes, mais aussi des caps franchis. Ce début de saison l’illustre à merveille.

« Pour moi, le football est une course de fond, dont le but est de savoir qui a le meilleur projet et qui a les meilleures idées pour construire un club. » C’est par ces mots que Pablo Longoria définissait sa vision du football dans So Foot en février 2024. Des mots qui continuent de résonner après son interview pour le podcast Business of sport sorti le 15 octobre dernier. Le président olympien a ainsi tracé la feuille de route du club phocéen pour les cinq prochaines années, avec comme ambition de gagner un trophée, qui fuit les Marseillais depuis désormais 13 ans, d’ici 2030. On peut toujours se moquer, écrire qu’un titre doit arriver plus tôt, mais au fond, la patience de Longoria est louable. Comme l’envie de voir plus loin que le bout de la saison en cours.
Une position présidentielle renforcée
Le chemin a été long et fastueux depuis la prise de pouvoir du natif d’Oviedo, mais force est de constater que les résultats sont là : l’OM a retrouvé la Ligue des champions avec deux belles performances, entre la défaite rageante sur la pelouse du Real Madrid (2-1) et le large succès face à l’Ajax (4-0) ; s’est stabilisé avec un entraîneur qui est resté sur le banc olympien à l’intersaison ; le club a su se remobiliser pour réaliser un bien meilleur début de championnat qu’espéré après la tempête d’août, avec une victoire de prestige dans le Classique (1-0) et un ticket dans le wagon de tête.
Pourtant, le règne de Longoria a été émaillé de nombreux évènements qui auraient pu faire chavirer l’OM, à l’image de la réunion de septembre 2023 qui avait eu la peau de Marcelino, ainsi que de ses plus proches acolytes au club (Javier Ribalta, Pedro Iriondo). Les rumeurs d’une défection de l’ancien de Valence étaient alors allées bon train, des accusations balayées par le principal intéressé, toujours dans So Foot : « Cette réunion a renforcé ma détermination. »
Sa relation avec l’ex-directeur général Stéphane Tessier, qui s’était nettement dégradée au cœur de l’hiver 2024, aurait également pu avoir raison de son influence. Longoria a toujours tenu le cap et a même vu sa position être renforcée depuis l’arrivée de Medhi Benatia comme directeur du football en janvier 2025. Il est également capable d’introspection, à l’image de son mea culpa réalisé après l’épisode d’Auxerre en février 2025 : « J’ai dépassé les limites, j’en ai payé les conséquences. » Idem après l’affaire Rowe-Rabiot, qui une fois passé l’incrédulité, s’est éloignée des préoccupations dans la cité phocéenne.
La stabilité à tout prix
Dans sa conférence de presse de fin de saison 2024-2025, Longoria avait fait de la stabilité son maître mot : « On ne va pas se lancer dans une télénovela chaque semaine. Je crois qu’il faut faire faire tomber l’adrénaline dans un premier temps, avant de se poser pour parler de l’avenir du club. Quand on finit deuxième et qu’on s’inscrit dans un cycle de construction graduelle de l’effectif, c’est normal de garder la base des joueurs les plus importants de l’effectif et la qualification en Ligue des champions va nous le permettre […] et je crois qu’il faut chercher de la continuité, c’est notre objectif numéro 1. »
Mes objectifs pour les cinq prochaines années ? Continuer à gagner des matchs, se qualifier en Ligue des champions et dans cette période gagner un trophée qui nous aidera à assurer la durabilité du projet.
Le mercato a pourtant une nouvelle fois été agité du côté de la capitale provençale, avec pas moins de 12 arrivées contre 15 départs. Un nouveau turn-over d’envergure qui a, pour le moment, porté ses fruits avec un secteur défensif largement renforcé, par exemple. Pour autant, il n’est toujours pas question de dépenser de l’argent n’importe comment. Si certains profils se sont avérés des flops complets, à l’instar d’Elye Wahi ou de Vitinha, d’autres ont réussi à se relever ailleurs, comme Luis Suárez, qui retrouvera son ancien club mercredi en Ligue des champions avec le statut de joueur le plus cher de l’histoire du Sporting Portugal, après sa résurrection sous les couleurs d’Almería. La différence c’est que désormais, l’OM parvient à ne plus trop perdre d’argent sur ces paris manqués.
Finition 𝗰𝗹𝗶𝗻𝗶𝗾𝘂𝗲 et parades 𝗲𝗳𝗳𝗶𝗰𝗮𝗰𝗲𝘀 au programme du jour 🎯🧤#TrainingSession by @randstad_france pic.twitter.com/oZyYghgUSa
— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) October 16, 2025
Parfois critiqué pour cet irascible besoin de tout changer, Longoria n’a jamais bousculé sa version au sujet du trading, comme il l’avouait en 2024 : « L’achat-vente de joueurs permet d’assurer cette stabilité économique. » Dans un championnat hexagonal marqué par la crise des droits TV, le président marseillais sait où il veut mener son club, comme il l’a confié dans le podcast Business of Sport : « Mes objectifs pour les cinq prochaines années ? Continuer à gagner des matchs, se qualifier en Ligue des champions et dans cette période gagner un trophée qui nous aidera à assurer la durabilité du projet. » Un projet chiffré à 100 millions d’euros, selon l’Asturien, centré sur la performance sportive, la durabilité et l’innovation technologique. Des discours et des actes, avec l’obligation de se qualifier pour la Ligue des champions chaque année : le strict minimum quand on s’appelle l’Olympique de Marseille.
En direct : Marseille-Le Havre (0-0)Par Léna Bernard