Longoria, un grand oral et des grandes lignes pour l’OM

Le rendez-vous était fixé à 11 heures pétantes pour les journalistes ce lundi matin dans la salle de conférences de l’Olympique de Marseille. À l’ordre du jour, le bilan de fin de saison du club phocéen. Pour contraster avec les conditions météorologiques lourdes et assez nuageuses, le président Pablo Longoria est apparu tout sourire après une ultime journée de championnat radieuse, où l’OM a assuré sa place de dauphin pour la deuxième fois en quatre saisons en étrillant Rennes au Vélodrome (4-2). Arrivé aux responsabilités du club en février 2021, le dirigeant espagnol a vécu une année dense, contrastée, mais peut se targuer de retrouver la Ligue des champions. Même si tout n’a pas été rose. Loin de là.

Une « maladie » à éradiquer et des architectes

Le contexte à Marseille est toujours particulier, ce n’est un secret pour personne. Bon nombre de joueurs n’arrivent jamais à s’y faire, notamment à cause de la fuite récurrente d’informations internes au club. Un sujet sur lequel Longoria a tenu à revenir dans une séquence étonnante où le président a montré les gros yeux : « Ici à Marseille, depuis que je suis arrivé, il y a un niveau… comment dire… de se mêler de ses affaires qui n’appartiennent pas aux gens que je n’ai jamais trouvé dans aucun club au monde. Ça s’appelle une maladie, je vais l’éradiquer ! Le sportif fait le sportif, chacun à sa place. » L’entertainment, toujours. Après avoir dévoilé qu’il avait créé, avec Javier Ribalta et Igor Tudor, « Guantánamo », comprenez un système permettant d’isoler le sportif pour protéger le groupe, il a fait une autre révélation étonnante sur la VAR. Souvent vent debout contre l’arbitrage, qu’il a même accusé de « corruption » lors d’une rencontre face à Auxerre, l’Espagnol a dévoilé avoir pris contact avec des architectes pour évaluer sa fiabilité, notamment avec les lignes fictives utilisées pour révéler les situations de hors-jeu.

Sans surprise, ces derniers ont jugé le système défaillant : « Ils disent que les lignes du championnat français ne prennent pas en considération tous les éléments dans les stades. Dans certains stades, elles sont tirées de manière manuelle. » Le président volubile, suspendu 15 matchs ferme par la LFP à la suite d’un coup de sang, a quand même tenu à s’excuser pour ses comportements problématiques envers l’arbitrage cette saison : « J’ai dépassé les limites et j’en ai payé les conséquences, a-t-il indiqué. Je regrette énormément la forme. Si je me mets dans une position extérieure et je vois un président d’un autre club avoir cette réaction, je suis surpris. » Un premier pas.

Rabiot et De Zerbi, des pions essentiels

Au moment de se projeter sur la saison prochaine, le président de l’OM assure devoir être dans une « gestion économique forte ». Preuve en est, Luis Henrique devrait être vendu avant le 30 juin, soit avant le bilan financier, et l’une des priorités de la direction serait l’établissement d’une « grille salariale cohérente ». Le cas d’Adrien Rabiot a été évoqué, notamment à la suite de la déclaration évasive de l’international français. Pour Longoria, qui l’estime beaucoup, le milieu de terrain, arrivé en septembre 2024, est un exemple : « Je n’ai jamais travaillé avec quelqu’un comme lui dans ma carrière. […] Ça peut être un symbole de la transformation pour emmener l’OM à un niveau stable en Ligue des champions. »

Au sujet de Roberto De Zerbi, le septième coach de club marseillais depuis 2020 (+ deux intérimaires), l’idée est de s’inscrire dans la continuité. « On a commencé un cycle avec un contrat de 3 ans, ce qui n’était pas dans nos habitudes les dernières saisons, a lâché le DG espagnol. La volonté du club est de continuer avec Roberto. Lui s’est déjà exprimé et on peut voir sa volonté de continuer. On doit avoir beaucoup de discussions, et on part dans un bon point pour tenter de construire l’avenir ensemble. » L’instabilité est la kryptonite de cette équipe : 18 techniciens s’y sont succédé sur les vingt dernières années (+ trois intérimaires) et le dernier entraîneur à avoir tenu trois saisons sur le banc phocéen était Didier Deschamps (juillet 2009-juillet 2012). Les chantiers sont nombreux et les idées fusent. La Commanderie est jugée désuète et le logo pourrait être modernisé. La ligne directrice n’est pas toujours claire, mais on ne pourra pas reprocher à l’ancien recruteur espagnol de manquer de projets. Espérons seulement que celui qu’il a pour l’Olympique de Marseille parvienne à perdurer dans le temps et à rendre de la superbe à un club qui n’a pas gagné le moindre trophée depuis 2012.