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Pagis, père et fils : une copie conforme ?
Double buteur lors de la victoire lorientaise face à Monaco (3-1), Pablo Pagis, fils de Mickaël, présente des similitudes évidentes avec son père Mickaël, buteur bien connu du foot français des années 2000. Une mise en lumière soudaine, qui rappelle aussi à quel point il est important de se faire son propre nom.

Le 8 février 2025, Pablo Pagis sortait définitivement de l’anonymat. Un samedi de Lorient-Amiens, quelques mois avant une montée en Ligue 1 qui n’a rien du hasard, l’attaquant lorientais héritait d’un ballon aux 25 mètres qu’il maltraitait de toutes ses forces pour l’envoyer dans la lucarne. Le Moustoir s’embrasait donc, et certains faisaient le rapprochement : Pablo Pagis venait d’inscrire quasiment le même but que son père, Mickaël, 19 ans plus tôt lors d’un Marseille-Bordeaux en 2006. En effet, les deux pralines se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Les visages aussi. Même calvitie, même toucher de balle et même taille (1m80).
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— L1+ (@ligue1plus) September 27, 2025
Ce samedi, sept mois après cette première mise en lumière, les défenseurs de l’AS Monaco ont pu en témoigner. Entré à vingt minutes du terme, le natif de Montbéliard s’est d’abord permis de slalomer dans la défense monégasque avant d’ajuster Philipp Köhn avec sang-froid (76e) puis de rappeler l’artificier en puissance qu’il est en catapultant une frappe opposée épousant la barre avant de rentrer (82e) pour permettre aux siens de faire passer Monaco pour un relégable (3-1). De quoi sortir un « Pagistral » à tous les community manager de comptes foot en France, et relancer la belle comparaison qu’on lui faisait déjà en début d’année avec son père.
Trajectoires qui se ressemblent ?
Au stade de la carrière de Pablo Pagis, et au-delà des ressemblances flagrantes qu’on lui prête avec son père, le point commun qui unit les deux hommes sont leurs trajectoires de début de carrière. À des époques différentes, bien évidemment. Le nouveau Pagis (au sens propre, pour le coup) n’appartient pas à cette catégorie de jeunes joueurs lancés dans l’élite dès les premières saisons en pro, où le nom peut parfois aider à connaître ses premières feuilles de match. Âgé de 22 ans, le natif de Montbéliard a en effet réalisé ce samedi son premier highlight en Ligue 1 au bout de sa quatrième saison en pro et après avoir connu un tas d’aventures : bons débuts en Ligue 2 avec Nîmes, saison quasi-blanche il y a deux ans avec les Merlus, prêt à Laval, lente intégration avec le club du Morbihan (d’abord sous Régis Le Bris, puis avec Olivier Pantaloni).
Pagis a même connu un début de saison perturbé, certes lancé par un but face à Rennes, mais surtout freiné par une blessure. D’où son statut de remplaçant, au début de la rencontre. Au même titre que Pablo, Mickaël a lui aussi attendu patiemment son heure. L’homme aux 558 matchs pros et 156 buts en carrière (passé par Sochaux, Strasbourg, Marseille et Rennes) a connu de longues années les joies de la National 1 et de la Ligue 2 (dont Laval et Nîmes, comme le fiston), n’accédant qu’à un club de l’élite à 28 ans lors de sa signature avec Sochaux en 2001.
Pablo avant Pagis
Tant de points communs, qui rappellent paradoxalement que Pablo doit s’émanciper d’un nom très bien connu des tarés du foot français des années 2000. Un copier-coller qui ne doit servir qu’à raconter de belles histoires sur une destinée père-fils hors du commun, et justement ne pas desservir la progression de l’attaquant lorientais. Si celui-ci confiait à L’Équipe « connaître les buts de (son) père par coeur » et reconnaître « avoir des similitudes, être le même joueur que lui avec la même sensibilité », Pagis new-gen a sans doute besoin de se faire son propre nom.
Un long chemin, dans lequel il devra postuler à une place de titulaire dans l’effectif de Pantaloni et ne pas faire en sorte que ce statut de supersub ne lui colle à la peau (une seule titularisation depuis le début de la saison, lors de la première journée à Auxerre). « Il va postuler, il y aura une concurrence à ce poste-là. Pablo est parfois sur courant alternatif, il doit trouver de la régularité. Il sait tout ça, et ce qu’on attend de lui », a expliqué son entraîneur, en conférence de presse d’après-match. Absent du stade à cause d’un imprévu de dernière minute, Pagis père n’a pas pu voir de ses yeux les exploits de son fils ce samedi. Ce n’est, sans aucun doute, que partie remise.
Lorient et Pablo Pagis écrasent MonacoPar Théo Juvenet