Les Girondins font le Bordeaux rond
On parle beaucoup de l'OM, qui a joué, et perdu, contre le Milan et le Real. On parle aussi de Lyon, qui a joué, et gagné, contre la Fio puis Debrecen. Entre les deux, on oublie Bordeaux, qui a pris 4 points contre la Juve et le Maccabi. Ce n'est peut-être pas beau, mais ce n'est pas rien.
Dieu que ce fut moche. « Mon équipe était dans le dur » comme le dit Laurent Blanc, avant de se plaindre du calendrier. Même si ce dernier désavantagera tour à tour les trois teams françaises en Champions, le Barack Obama du football hexagonal n’a pas tort. Son équipe est cramée. Enfin on l’espère. Parce qu’1-0 contre le Maccabi, à l’arrache, c’est pas joli joli.
Franchement, Bordeaux n’a rien montré. Produire un jeu plus moche que ses ignobles maillots rouges, fallait quand même le faire. Beaucoup de difficultés, de fautes, de mauvais gestes (Chamak’h aurait pu être expulsé). Pour une fois débarrassé de son 451 estampillé LDC, et donc organisé dans son traditionnel 442 losange, son milieu s’est avant tout évertué à détruire plus que construire. Plasil et Wendel accompagnant Diarra à la récupération, niveau régalade, Gourcuff a dû se sentir bien seul, d’autant que Cavenaghi et Chamakh pesaient peau de balle devant.
Jeu indigeste. Manque de fluidité, de prises de risques, d’intervalles. Peanuts. Rien à se mettre sous la dent pour les esthètes. Bref, Bordeaux a mal joué, n’a rien foutu à part défendre et mal utilisé la gonfle, a ennuyé son monde, (« bonjour tristesse » comme dirait l’autre) avant de laisser place à sa force de caractère pour venir à bout, but de Ciani à la 83è, de son adversaire. Ben voyons. Remarque, pour une fois qu’une équipe française frustre son adversaire et se retrouve dans la peau du salop en Coupe d’Europe… Alors si pour le beau jeu, les arabesques collectives, les rêves d’enfants, les ballades nocturnes et autres aspirations romantiques, on repassera, il s’agit bel et bien d’une victoire. Et au classement, c’est tout ce qui compte. Demandez donc aux Marseillais ce qu’ils en pensent…
« Cette année, on est mieux armés car on a plus de certitudes et d’expérience. Et c’est vrai qu’à ce niveau, elle sert énormément » justifie Lolo. Comprendre que OK, on a effectivement laissé le beau jeu au vestiaire, mais s’il faut parfois en passer par là pour devenir une grande équipe, alors soit, passons-en par là. Parce que oui, Bordeaux est devenu une grande équipe. De celles qui font chier leur monde. Une équipe solide et puissante, à chaque rencontre au moins aussi physique que son opposant, dangereuse à chaque coup de pied arrêté, lucide, froide, réaliste, bien organisée et donc gagnante. Contre Rennes déjà, Bordeaux avait laissé apercevoir ses facettes. C’est pas beau mais c’est bon signe. Vingt-deuxième match sans défaite consécutifs pour eux. Pire, les Bordelais se mettent à gagner même quand ils jouent mal, la marque d’une grande formation à ce qu’il paraît. Demandez donc au Real ce qu’ils en pensent…
Seul espoir ? Son plus beau joueur, Gourcuff, est blessé pour dix jours. Bordeaux va devoir faire sans. Cet automne, Bordeaux va encore grandir.
Que peut encore apporter Thiago Silva en 2026 ?Par




























