- C1
- LOSC/CSKA (2-2)
Les Dogues se mordent la queue
Lille a eu la bonne idée de mener 2-0 contre le CSKA Moscou pour ouvrir sa Ligue des Champions. Mais sur deux coups de Doumbia, décidément très fort, le LOSC laisse échapper deux points. Plus que rageant.
Lille – CSKA Moscou: 2-2
Buts: Sow (45e) et Pedretti (57e) pour le LOSC. Doumbia (74e et 90e) pour le CSKA
Le LOSC retrouvait la Ligue des champions. Quatre ans et demi après leur dernier match dans cette compétition, à Old Trafford, après s’être fait éliminer par un coup franc filou de Ryan Giggs à l’aller. A ce moment là, Eden Hazard avait 16 ans, tout juste. De l’eau a coulé sous les ponts depuis. Parce que même si le Belge peut encore être sélectionné chez les Espoirs, même si c’était son premier match sur la piste aux étoiles, il a totalement assumé son statut de star européenne du ballon rond. Et il fallait au moins ça pour forcer le verrou d’une formation russe, qui n’a pas pris les novices lillois de haut.
Le CSKA se montre très regroupé dès le début du match. Ils mettent Doumbia et Vagner Love devant, leurs joueurs de couleurs, leur touche « exotique » , et restent tous sagement derrière pour faire le métier à l’image d’Aldonin, un sacré poète. On se dit alors que l’espoir peut venir de Gabulov, le gardien. Mais il montre vite que sa titularisation ne doit rien au hasard, gagnant très vite son duel avec Moussa Sow. Si l’attaquant sénégalais est apeuré, les autres Dogues se mettent au diapason de leur numéro 10, à l’image de Florent Balmont, qui finit un rush du prodige par une frappe cadrée. Le LOSC attend cependant le meilleur moment pour marquer, juste avant le retour aux vestiaires. Après trois minutes de pression Pedretti trouve le poteau sur une situation confuse dans la surface. Sow, qui ne s’était pas découragé, reste en place et ouvre le score d’une talonnade (1-0).
Mais ça ne s’arrête pas à ça. Car qui dit match de Ligue des Champions, dit minute folle. Aujourd’hui, c’est la 53e. Les Lillois pensent alors bien obtenir un péno pour une main de la surface mais le juge de touche voit un hors-jeu juste avant. Dans la foulée, les visiteurs placent un contre qui s’échoue sur le poteau. Ça aurait été dur pour leur première occase concédée. Alors, trois minutes plus tard, le LOSC se met à l’abri : Obraniak lance Balmont dans la surface. Ce dernier met direct en retrait pour Hazard qui laisse astucieusement filer la balle. Pedretti arrive en pleine course et secoue les filets comme il faut. A 2-0, on peut se dire que la meilleure chance française est tranquille, qu’elle peut mettre commencer à mettre un coup de radio pour savoir ce que fait l’Inter.
Mais non, trop con, à 20 minutes du terme, Doumbia avale Rozenhal cul sec et réduit la marque d’un extérieur du droit (2-1). Il faudra donc jouer jusqu’à la fin. Tant mieux pour les spectateurs qui verront des occasions de part et d’autres, de l’engagement et de la conduite de balle toute classieuse de Joe Cole, qui fait encore une belle rentrée. De l’émotion, de l’action, le spectateur de Villeneuve d’Ascq se voit déjà dire demain au bureau qu’il a assisté à « un truc de ouf » . Mais il va vite tomber le sourire. Parce que Doumbia sur un exploit personnel, enfin presque parce qu’il n’y avait que lui pour penser à ce superbe une-deux, égalise à une minute de la fin (2-2). Finalement, ce soir, le LOSC a pêché par excès de naïveté, Ryan Giggs a encore brillé. La Ligue des Champions ne change jamais vraiment.
Par Romain Canuti
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