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Les bonnes questions des qualifs de la zone Europe
Par Steven Oliveira
6 minutes
La France peine face à l'ogre du Luxembourg, Thomas Meunier inscrit un triplé, Isco humilie Marco Verratti ou encore Delle Alli envoie un doigt d'honneur à Clément Turpin. Cette semaine internationale européenne a été, une nouvelle fois, riche en émotions.
Et si un Kostadinov empêchait l’équipe de France d’aller en Russie ?
Tout semblait réglé. Les Pays-Bas laminés au Stade de France (4-0), les Suédois surpris en Bulgarie (3-2) et voilà l’équipe de France sur la voie royale pour la Russie. Une soirée de rêve qui a connu un lendemain de gueule de bois. Face au Luxembourg, la bande à DD s’est empalée sur le mur Joubert et s’est jetée de son petit nuage après ce nul historique face au Grand-Duché (0-0). Pour espérer rencontrer Vladimir Poutine en juin prochain, sans passer par le barrage de la mort, Antoine Griezmann et ses petits potes vont devoir sortir du piège bulgare le 7 octobre prochain. Une Bulgarie intraitable à domicile (4 victoires en 4 matchs) qui a trouvé son nouveau Dimitar Berbatov en la personne de Georgi Kostadinov. Trois buts lors de ses trois dernières sélections pour l’homme dont il ne faut pas prononcer le nom. De quoi faire flipper Didier Deschamps, qui n’a toujours pas digéré la non-qualification en Coupe du monde 1994. Kylian, un conseil : garde la balle au poteau de corner, voire mets-la en touche, mais ne tente surtout pas un centre dans les dernières minutes de la rencontre.
Mais bon sang, qu’a bien pu faire Marco Verratti pour se faire humilier de la sorte par Isco ?
« Il peut jouer partout, à la construction, relayeur, meneur » , « C’est un joueur à part, un vrai leader, c’est l’un des plus brillants dans la dernière passe. » Quelques minutes avant le coup d’envoi du choc entre l’Espagne et l’Italie, Giampiero Ventura et Daniele de Rossi étaient unanimes : c’était le grand soir pour Marco Verratti. Et les Italiens ne se sont pas trompés, puisque les caméras n’ont montré que lui. Une première fois après son carton jaune à la quatrième minute, une autre fois après avoir pris un petit pont par Isco, puis à nouveau après un crochet destructeur du Madrilène, positionné en faux numéro 9, qui a fini par achever le « Petit Hibou » d’un coup du sombrero très, très humiliant. Histoire d’éviter que Marco Verratti ne se mette à pleurer – ou à dégoupiller – Julen Lopetegui a préféré stopper les frais en sortant Isco, auteur en plus d’un doublé lors de la victoire des siens (3-0). Trois jours plus tard, l’ancien milieu de Málaga a prouvé qu’il avait bien une dent contre Marco Verratti en n’humiliant aucun joueur du Liechtenstein lors de la large victoire espagnole (0-8). De son côté, l’Italien a préféré se retirer en écopant d’un jaune contre Israël (1-0), synonyme de suspension au prochain match. Classique.
Depuis quand les îles Féroé se sont mises à gagner des matchs ?
Devenues membres de la FIFA en 1988, les îles Féroé étaient dès lors la risée de l’Europe. Clairement l’équipe sur laquelle il fallait tomber lors du tirage au sort pour avoir l’assurance d’avoir six points cadeaux. Mais ça, c’était avant. Désormais, la sélection entraînée par le Danois Lars Olsen est une équipe avec laquelle il faut compter. Montées à la 89e place du classement FIFA, les îles Féroé ont déjà battu leur record de points (8) après leur victoire contre Andorre (1-0). Et ce, alors qu’il reste encore deux journées de qualifications à disputer. Si les îles Féroé ne rattraperont jamais la Suisse et le Portugal, qui auront une finale pour la première place à disputer, elles peuvent toujours terminer à la troisième place devant la Hongrie, éliminée en huitième de finale du dernier Euro. Une performance déjà historique pour la seule nation à avoir encaissé un but de Jérôme Rothen.
Dele Alli va-t-il entamer une carrière de comique ?
Plus drôle que la blague de « Qu’est-ce qui est jaune et qui attend ? » , plus hilarant que celle de Toto qui va dans l’espace, plus poilant que celle sur « le Phare à On » , voici la nouvelle blague de l’année signée Dele Alli : un doigt d’honneur en direction de son bon copain Kyle Walker. L’humour anglais ? Du moins ce qu’il en reste. Car le milieu de Tottenham, accusé d’avoir levé son majeur en direction de l’arbitre de la rencontre Angleterre-Slovaquie (2-1), le bien connu Clément Turpin, assure que tout ceci n’était une simple boutade : « Juste pour mettre les choses au clair, le geste de ce soir était une blague entre moi et mon ami Kyle Walker ! Mes excuses si cela a offensé ! » Même son de cloche du côté de son sélectionneur qui défend son numéro 10, avant d’assurer ne pas trop comprendre la vanne : « Ils ont une drôle de manière de communiquer ! » Compréhensible ou pas, cette blague reste tout de même plus marrante qu’un spectacle de Kev Adams.
Mais pourquoi les Allemands ne galèrent jamais en qualif ?
Les qualifications se suivent et se ressemblent pour les Allemands. Légèrement accrochée lors des éliminatoires de l’Euro 2016, la Mannschaft avait tout de même terminé à la première place du groupe. Une place que les hommes de Joachim Löw devraient, selon toute logique, à nouveau occuper dans un mois après leurs huit victoires en autant de rencontres. Alors que certaines grandes nations européennes ont manqué une compétition internationale ces dix dernières années – coucou l’Angleterre et les Pays-Bas –, que d’autres ont dû se taper des barrages – coucou la France, le Portugal et bientôt l’Italie –, l’Allemagne, à l’image de l’Espagne, se balade en qualifications. Quatre petites défaites en 76 rencontres de qualifications depuis les éliminatoires de la Coupe du monde 2002 qui se sont terminés par un match de barrage victorieux face à l’Ukraine (1-1, 4-1). Deutsche routine.
Thomas Meunier est-il meilleur attaquant que défenseur ?
Certes, ce n’était que Gibraltar. Certes, Deren Ibrahim n’est pas Manuel Neuer. Mais trois buts et trois passes décisives en une seule rencontre, ce n’est pas anodin. Surtout lorsque l’on joue arrière droit. Ce sont pourtant les statistiques de la folle soirée de Thomas Meunier lors de la large victoire des Diables face à Gibraltar (9-0). Une soirée de rêve que le latéral parisien a conclue sur le ton de l’humour : « Unai Emery sait que je peux jouer comme n°9 et qu’il peut m’y aligner s’il le veut. » Une proposition loin d’être si farfelue puisque la saison dernière, le latéral belge a inscrit plus de buts en Ligue 1 qu’Hatem Ben Arfa, Javier Pastore ou Gonçalo Guedes. Idem en Ligue des champions, où Meunier a marqué autant que Lucas Moura et Julian Draxler. Tremble Kylian Mbappé. Sinon, la Belgique est la première nation européenne qualifiée pour la Coupe du monde, après la Russie, admise en tant que pays organisateur.
Les Islandais vont-ils visiter le Kremlin l’année prochaine ?
Qualifiée pour son premier championnat d’Europe l’été dernier, l’Islande a su conquérir le cœur de tous les fans de foot qui n’ont pas de passeport anglais. Les nombreux supporters présents (10% de la population), le clapping, les touches longues d’Aron Gunnarsson, la technique de Gylfi Sigurdsson ou encore les cheveux soyeux de Birkir Bjarnason : les Vikings ont régalé. Et comptent bien disputer leur première Coupe du monde l’été prochain. D’autant que le climat russe leur est familier. Pour cela, il fallait bien figurer dans ces joutes du groupe I, et ne surtout pas perdre contre la Finlande (0-1). Raté, donc. Heureusement pour eux, les Islandais se sont bien rattrapés face à l’Ukraine (2-0) et, avec deux journées encore à disputer, le groupe I est un vrai bazar dont l’issue ressemble au concours de l’Eurovison. Croatie : 16 points. Islande : 16 points. Turquie : 14 points. Ukraine : 14 points. And the winner is…
En déplacement, l’Allemagne et les Pays-Bas déçoivent
Par Steven Oliveira