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- Bilan
L’équipe type des néophytes en Bundesliga

Pour leur première saison en Bundesliga, ils ont brillé, parfois porté leur équipe à bout de bras, luttant contre vents et marées. Des joueurs dont on entendra parler à coup sûr dans le futur, et qui évolueront probablement dans de grosses écuries à l’avenir. Car l’Allemagne fait encore davantage office de rampe de lancement que de cimetière des éléphants.

Alexander Schwolow
Pour sa première véritable saison dans l’élite (il n’avait disputé qu’un match en 2013-2014), le successeur de Roman Bürki a bien tenu la baraque, se permettant même le luxe de garder ses cages inviolées à six reprises. Le SC Fribourg ne devrait pas tarder à recevoir une offre.
Défenseurs

Lukas Kübler
S’il n’était pas footballeur, celui-là aurait dû jouer au poker. En 2015, il quitte Sandhausen pour Fribourg et remporte le titre de champion de D2 dans la foulée. Manque de bol, ses premiers mois de Bundesliga oscillent entre une rétrogradation dans l’équipe réserve et une série de pépins physiques. Mais le natif de Bonn ne lâche rien et fête sa première sélection en décembre face à Leverkusen. S’ensuivront quinze autres apparitions et au mois de mars, un éclair de lucidité avec cette prolongation de contrat jusqu’en 2020. L’an prochain, il ira donc bouffer de la craie sur le flanc droit des pelouses européennes.

Söyüncü Caglar
Il est grand (1,87m), il a le cheveu mi-long, et il a du charme : Çağlar Söyüncü rappelle Mats Hummels en bien des points. Mais c’est surtout dans sa manière de jouer que le jeune homme de 21 ans, venu d’Altinordu Izmir (D2 turque) fait penser au défenseur bavarois : tête levée, buste droit, et une certaine science du tacle. Un futur grand.

Marc Bartra
Bartra arrive à Dortmund à l’été 2016 avec un honnête statut de remplaçant au Barça. Au BvB, il dispute une vingtaine de matchs avec une honnête moyenne de deux points par rencontre jouée. Titulaire pour la finale de Pokal remportée face à Francfort, sa première année en Allemagne reste avant tout marquée par sa blessure au bras, subie lors de l’attentat contre le bus de Dortmund en Ligue des champions au mois d’avril. Niveau intégration, on a connu moins violent.

Raphaël Guerreiro
Arrivé dans la Ruhr en qualité de champion d’Europe, le latéral/milieu portugais s’est très vite fondu dans l’effectif du BvB. Pas un hasard si la première période de moins bien de Dortmund cette saison a coïncidé avec l’absence du membre de la « French Connection ». Finalement, Guerreiro aura signé six buts et six passes décisives en 24 parties de Bundesliga. Et le meilleur est encore à venir.
Milieux

Ousmane Dembélé
Quand il est arrivé, beaucoup de supporters de Dortmund se sont montrés sceptiques. Car en dépit de son talent, Ousmane Dembélé en faisait trop, parfois beaucoup trop, s’enfonçant dans le milieu de terrain adverse sans penser à lever la tête, dribblant parfois juste pour dribbler. Mais avec le temps, Ousmane Dembélé a appris à se donner pour le club et jouer avec les autres, avant de finir la saison avec six buts et treize passes décisives en 32 apparitions en championnat : clairement, celui qui est surnommé « le couteau » a tailladé les défenses de Bundesliga, et devrait commettre d’autres crimes dans les années à venir. Le joueur frisson par excellence.

Emil Forsberg
Le Suédois fait partie des pièces-maîtresses de l’effectif lipsien. Arrivé lors de la première saison du RBL en D2, il semble tellement se plaire en Saxe que cela a convaincu sa femme de rejoindre les rangs de l’équipe féminine. Moins décisif pour sa première dans l’élite, sa marge de manœuvre reste malgré tout assez large. En avril, il coupait court à l’intérêt d’Arsenal en annonçant qu’il resterait à Leipzig la saison prochaine. Du point de vue européen, le pari s’est avéré gagnant.

Naby Keïta
Un but à la 89e minute face au Borussia Dortmund lors de la deuxième journée de championnat, quelques instants après son entrée en jeu, le tout pour une victoire 1-0 : c’est peu dire que Naby Keita est entré en Bundesliga en fracassant la porte. Durant toute la saison, le métronome guinéen a dicté son rythme, courant à gauche à droite pour récupérer le cuir, cassant les lignes en ne laissant que désespoir derrière lui, avant de donner la balle ou frapper au but – souvent avec succès. Huit buts et huit passes décisives pour celui qui est surnommé Deco, qui à ce rythme, ne devrait pas faire long feu en Germanie.

Serge Gnabry
Recruté par le Werder Brême après avoir mis en lumière le danger de goûter trop tôt à l’Angleterre, son pari de rentrer au bercail s’est révélé gagnant. La paire qu’il a formée avec Max Kruse s’est révélée diablement efficace puisque les deux hommes se sont rendus coupables de 43% des buts inscrits par le Werder. Pas suffisant pour accrocher une place européenne malheureusement, mais, sur le terrain, Gnabry a insufflé le vent de la révolte à un club qui luttait encore il y a peu contre la relégation. Pas mal pour une première pige dans l’élite, surtout quand on sait que son avenir s’écrit probablement en lettres européennes.
Attaquants

Guido Burgstaller
Arrivé pour 1,5 million d’euros cet hiver en provenance de Nuremberg, l’Autrichien devait servir de back-up à Klaas Jan Huntelaar. Mais à la suite d’une éternelle blessure du Néerlandais, Burgstaller est passé attaquant numéro un, et a fini la saison avec 9 buts en 18 rencontres. Un bilan correct, qui a évité à Schalke de plonger dans les profondeurs du classement. Reste à voir ce qu’il en sera la saison prochaine, avec le retour de Breel Embolo.

Bobby Wood
Contrairement à Tom Sawyer, Bobby Wood n’est pas né sur les bords du fleuve Mississipi, mais à Honolulu. Mais comme l’intrépide héros de Mark Twain, il n’a peur de rien. À quinze ans seulement, il débarque à Munich 1860 où il reste huit saisons. Son éclosion se produit pourtant dans la petite ville d’Aue, où il est prêté six mois en 2015, avant de quitter la fosse des Lions pour l’Union Berlin, où il fait parler la poudre pendant un an en inscrivant 17 buts, record du club en deuxième division. De quoi susciter l’intérêt de plusieurs gros de l’étage supérieur, dont le turbulent HSV qu’il rejoint à l’aube de la saison qui s’achève. Mais les débuts en Bundesliga de l’Hawaïen ne sont pas à la hauteur des grandes espérances placées en lui. Ses cinq petits buts sont à l’image de l’année catastrophique du Dino, maintenu in extremis en fin de saison. Qu’importe, il lui reste trois ans de contrat à Wood pour tenter de montrer de quel bois il se chauffe.
Par Julien Duez et Ali Farhat