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Écosse : une histoire de kilts et de kif

Par Cyprien du Brusle
3 minutes

À Hampden Park, un mardi soir qui ressemblait d’abord à un mardi comme un autre, l’Écosse a renversé le Danemark (4-2), décrochant sa première qualification pour une Coupe du monde depuis 1998. Un match stress, un match folie, un match joie, de ceux qui bousculent une nation entière et rappellent pourquoi on s’entête à aimer ce sport.

Écosse : une histoire de kilts et de kif

Il y a des soirées où le football ne se contente pas de raconter une histoire : il la fait ressentir. Ce mardi, chacun des 52 000 supporters du stade de Hampden Park avait l’impression d’être venu avec sa propre part de malchance accumulée depuis 28 ans. Comme si l’air écossais transportait encore les fantômes des campagnes manquées, des « presque » qui font soupirer tout un pays.

Et puis, parfois, un match vous regarde droit dans les yeux et vous dit : « Ce soir, tout peut basculer ». Le stade de Glasgow vibrait comme un vieux pub un soir de concert improvisé : pas parfaitement accordé, mais totalement vivant. Un peu comme le Parc des Princes en mai 2025, quand le PSG a enfin soulevé sa première Ligue des champions après des années de rendez-vous manqués – ce moment où une attente si longue finit par devenir une émotion brute, presque disproportionnée. L’Écosse était exactement là : sur le fil entre la foi et le miracle.

Un scénario à la hauteur des émotions

Le premier but de Scott McTominay, en retourné acrobatique (4e), a eu l’effet d’un réveil collectif : soudain, tout le monde s’est souvenu que l’Écosse avait aussi le droit d’en mettre des beaux, des buts « ça peut gagner le Puskás ». On sourit, on hurle, on se regarde en se demandant si c’est bien réel. Puis vient l’égalisation danoise (57e), froide comme un matin d’hiver à Inverness. Et la seconde (81e), encore plus cruelle. On connaît ces soirées-là : celles où l’adversaire, même réduit à dix, semble jouer dans une autre dimension, où la logique finit toujours par gagner.

Sauf que cette fois, la logique, Steve Clarke et ses gars ont décidé de la laisser sur le pas de la porte. Le but de Lawrence Shankland (78e) rallume les braises, la frappe de Kieran Tierney dans le temps additionnel (90e+3) les transforme en feu ardent. Et comme si la dramaturgie ne suffisait pas, Kenny McLean s’offre une praline depuis le milieu de terrain, dans un but déserté par Kasper Schmeichel (90e+8). Le genre d’action qu’on tente seulement dans les matchs qu’on racontera à ses gamins, le soir avant qu’ils aillent se coucher.

Un peuple en apnée depuis près de trente ans

Si l’Écosse a gagné, c’est aussi parce que la Tartan Army refusait d’imaginer une autre fin. Tout au long du match, les chants ressemblaient moins à du soutien qu’à une incantation. Beaucoup avaient encore le souvenir de ces éliminations douloureuses, de ces soirs où l’on s’arrête en pleine rue en entendant qu’un but a enterré les derniers espoirs. Un peu comme la douche froide hongroise dimanche soir, après le troisième but de Troy Parrott.

On dit souvent que les supporters savent souffrir en silence. Ce mardi, ils ont souffert bruyamment, et ils avaient raison. Car au coup de sifflet final, ce n’est pas seulement une victoire : c’est un poids colossal qui s’évapore pour une sélection qui rend fiers ceux qui la suivent depuis toujours, même dans les périodes où le football écossais ressemblait à un vieux disque rayé qu’on continue pourtant d’écouter. Les supporters le savent mieux que personne : on ne retient pas toujours les scores, mais on retient les émotions. Et ce 4-2 fait partie de ces matchs qui rejoignent la grande bibliothèque du foot écossais. Comme un rappel que ce sport n’est pas qu’une question de tactique ou de statistiques. C’est aussi une question de romantisme, de chaos, d’explosion. Ce mardi soir, l’Écosse a écrit quelque chose qui dépasse le terrain. Elle a montré qu’un pays entier pouvait basculer du doute à la certitude, de la résignation à la fête, de l’attente à la renaissance. Et tout fan de foot le sait : « Le football, ça n’est pas une question de vie ou de mort. C’est beaucoup plus important que ça. »

Les supporters écossais annoncent la couleur pour le Mondial

Par Cyprien du Brusle

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