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Troy Parrott, le nouveau héros irlandais

Par Ulysse Llamas
4 minutes

Un parcours de déménageur, une tête d’étudiant en BTS et cinq buts en une semaine pour envoyer l’Irlande en barrages du Mondial, voilà la drôle de vie de Troy Parrott, attaquant d’Alkmaar. C’est un plaisir.

Troy Parrott, le nouveau héros irlandais

Voir des Irlandais débarquer en Amérique, ça évoque les Peaky Blinders, Gangs of New York, Brooklyn et pas mal de films qui rappellent la grande histoire. Celle de la famine, des Irlandais obligés de partir pour les États-Unis au XIXe siècle, et de tout un pays marqué par l’émigration. Signe du destin ou pas, c’est en renversant la Hongrie chez elle que l’Irlande peut se raccrocher à ce passé et espérer partir en Amérique l’été prochain. Au terme d’un scénario de dingue à Budapest, l’île valide sa place pour les barrages de mars. Et si l’Irlande peut se qualifier pour son premier Mondial depuis 2002, c’est grâce à un triplé d’un petit attaquant tatoué : Troy Parrott.

Quand les Parrott sont cuites

C’est l’histoire d’un type de 23 ans qui joue aux Pays-Bas, qui a marqué cinq buts en une semaine pour faire vibrer tout un pays. Il a la tête d’un jeune qui pourrait très bien être étudiant à Aurillac (ou ailleurs) ou qui aurait pu passer son dimanche tranquille chez ses darons après un match de Sunday League. Ce dimanche, malgré l’ouverture du score de Troy Parrott, l’Irlande était menée d’un but en Hongrie, et l’Irlande disait au revoir à la Coupe du monde. Tout a basculé à la 80e minute, après l’égalisation… signée Troy Parrott. Il fallait un but de plus, un seul. Après six minutes de temps additionnel, voilà Troy Parrott qui surgit, sur un énième long ballon dégueulasse.

Les choses comme ça n’arrivent que dans le foot.

Troy Parrot, héros local

« Je pense que c’est probablement la meilleure soirée de ma vie, confiait-il après la rencontre contre le Portugal mercredi, lors de laquelle il avait inscrit un doublé. Je n’ai pas de mots pour le décrire. Je suis submergé. » C’était magnifique, mais déjà caduque : « Quelle nuit. J’ai dit après le match contre le Portugal que c’était le rêve absolu, mais je pense que ce soir, je ne vivrai jamais une meilleure soirée de toute ma vie, a-t-il rectifié, en larmes, en Hongrie. C’est un conte de fées. On ne peut même pas rêver d’une telle chose. Je n’ai pas de mots pour décrire ce que je ressens en ce moment. »

Il poursuit : « Je n’y crois pas. C’est pour ça qu’on adore le foot. Les choses comme ça n’arrivent que dans le foot. […] C’est un conte de fées. On ne peut pas croire à une histoire comme ça. » Dans la soirée de ce premier triplé pour un Irlandais à l’extérieur, l’aéroport de Dublin a été rebaptisé à son nom.

Troy Parrott est en forme. Il a déjà marqué six buts en Eredivisie cette saison, avec Alkmaar. Il avait déjà fait le coup lors de ses débuts en U17 en Irlande, marquant à la toute fin du temps additionnel lors de son premier match. Sélectionné dans toutes les catégories de jeunes pour son pays, il avait également marqué lors de sa première sélection avec les Espoirs. Puis il avait été décisif avec les A en mars, pour permettre à l’Irlande de rester en Ligue B de Ligue des nations. Il s’agissait de son dernier but en sélection avant cette folle semaine.

En espérant qu’ils ont rangé les vestiaires
En espérant qu’ils ont rangé les vestiaires

Marcher à la Parrott

Sa trajectoire a démarré à Dublin Nord, comme trois autres internationaux irlandais de l’effectif. Il a débuté au Belvedere FC, club par lequel est notamment passé Stephen Kenny, ancien sélectionneur. Mais pour ouvrir ses perspectives, l’espoir irlandais est parti à Tottenham à 16 ans. C’est là-bas qu’il est devenu bien connu des fans de Football Manager. Il avait ébloui en présaison en 2019, notamment contre la Juventus, comme le rapporte l’Irish Times. Mais José Mourinho, entraîneur des Spurs à l’époque, n’était pas convaincu. « Chaque fois qu’il jouait avec les équipes jeunes, il avait cette mentalité de “je n’ai rien à faire là” ou “je suis trop bon pour être là”. J’ai dit exactement la même chose à Scott McTominay », avait-il glissé au Guardian. Le Portugais confirme qu’il n’est pas scout, et après des débuts pros en remplaçant Dele Alli un soir de décembre 2019, Troy Parrott fait ses affaires.

Il passe le cap du professionnalisme lors de prêts ou de transferts successifs dans les ligues inférieures anglaises. Perturbé par pas mal de blessures, il joue à Millwall sans marquer, part aux Milton Keynes Dons, à Ipswich, à Preston North End, puis file aux Pays-Bas avec un peu plus de tatouages. Excelsior l’accueille. Il y marque 19 buts avant de filer à Alkmaar, où il a signé un contrat de cinq ans. C’est la première fois qu’il reste plus d’une saison dans un club. Ce CV d’Irlandais vadrouilleur et bagarreur, il ne veut pas le déconstruire, comme en témoignent ses photos avec Conor McGregor, star du MMA. Les États-Unis veulent voir ça.

Le score de dingue du Portugal pour aller au Mondial, l’Irlande finalement en barrages

Par Ulysse Llamas

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