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Les enseignements plus ou moins importants de la trêve internationale de mars
Cette trêve internationale, beaucoup l’ont abordée à reculons (y compris certains joueurs), en espérant une chose : qu’elle se termine au plus vite. Une fois n’est pas coutume, les équipes nationales européennes nous ont cependant offert des émotions, et quelques enseignements. Voilà ce qu’il faut en retenir.

→ Le bonheur des doubles confrontations à élimination directe
Elles font le sel de la Ligue des champions ou de la Ligue Europe, mais sont une rareté dans le football international : les confrontations allers-retours à élimination directe ont fait une apparition remarquée, donnant un éclat étincelant à cette trêve. Retournements de situation, suspense fou, prolongations et même séances de tirs au but : l’UEFA a visé juste, pour une fois, au regard des émotions vécues dimanche soir devant la remontada inachevée de l’Italie, les frissons du Portugal, la qualification haletante de l’Espagne et la revanche de l’équipe de France. Sans oublier les barrages de promotion-relégation, qui ont notamment vu la Belgique renverser l’Ukraine. Le football international comme on le voit trop rarement. Réservez déjà votre soirée du 28 mars 2027.
→ Osez Garcia
La Belgique a ouvert un nouveau chapitre avec Rudi Garcia. Bilan : une défaite 3-1 contre l’Ukraine à Murcie, puis une victoire 3-0 à Genk dimanche pour sauver la tête des Diables en Ligue A. Le sélectionneur a pu se familiariser avec ses joueurs et faire passer son message. « Quand j’appelle quelqu’un, il doit venir en courant », a-t-il prévenu. Vingt-et-un joueurs ont été utilisés sur ces deux rencontres, Garcia ayant « besoin de voir des choses » pour affiner ses idées. L’ancien coach de l’OM en a probablement tiré quelques enseignements, notamment que le milieu des Rangers Nicolas Raskin, convoqué chez les A pour la première fois, était un vrai candidat à un poste de titulaire. Garcia a aussi pu poser les bases de son mandat. « On a vu ce que j’attendais de mes joueurs : du mouvement, du rythme et du contre-pressing », se félicitait-il dimanche soir, en notant qu’il faudrait « plus de temps » pour travailler les phases arrêtées. La presse belge se veut optimiste, La Dernière Heure estimant qu’il « refait enfin bon d’être supporter des Diables rouges ». Merci Rudi.
→ Tuchel marque son territoire
Nouvelle vie, aussi, pour l’Angleterre, avec Thomas Tuchel en commandant. L’Allemand a opéré des choix forts en appelant Myles Lewis-Skelly (18 ans) et Dan Burn (32 ans) pour la première fois. Le message est clair : peu importe la trajectoire ou l’épaisseur du CV, soyez performants et vous aurez une chance d’être convoqués. Tuchel a aussi décidé de ressusciter l’expérimenté Jordan Henderson, dont Harry Kane a salué l’apport en matière de leadership. Sur le terrain, les Three Lions ont battu tour à tour l’Albanie (2-0) et la Lettonie (3-0). Sans totalement convaincre dans l’animation, et en tardant à se mettre à l’abri. Jude Bellingham s’est toutefois satisfait d’avoir désormais « des idées claires » sur le plan de jeu de la sélection, laissant sous-entendre que ce n’était pas le cas précédemment. Interrogé sur le visage de l’Angleterre à l’Euro, Tuchel n’a pas tourné autour du pot. « Selon moi, ils avaient plus peur d’être éliminés du tournoi qu’ils n’avaient l’envie de gagner », a-t-il lâché, affichant sa volonté de jouer de manière plus agressive. Il n’a pas non plus hésité à dire qu’il attendait mieux de ses ailiers, pas assez incisifs à son goût contre l’Albanie. L’ère des bleus de chauffe, et plus celle des smokings.
→ Le rêve bosnien
Placée dans le groupe H des qualifications pour la Coupe du monde, la Bosnie-Herzégovine a fort à faire avec la Roumanie et l’Autriche comme adversaires directs. Et pourtant ! Pendant que les Autrichiens ferraillaient avec la Serbie pour accéder (en vain) à la Ligue A, les Bosniens ont pris de l’avance. Les hommes de Sergej Barbarez ont réalisé un gros coup en s’imposant en Roumanie (0-1) puis en confirmant, sans Edin Džeko, qui a laissé son nez à Bucarest, contre Chypre (2-1). Voilà Amar Dedić et sa bande avec déjà six points au compteur, en attendant d’en ajouter trois autres à l’occasion de la réception de Saint-Marin le 7 juin. Le rêve d’une deuxième participation à la Coupe du monde, après celle de 2014, est plus réaliste que jamais. Džeko qui boucle sa carrière au Mondial, à 40 ans… Une certaine idée du bonheur.
→ Un doux parfum méditerranéen
Deux outsiders venus de la Ligue B ont réussi à arracher leur ticket pour la Ligue A de la prochaine édition de la Ligue des nations. Mal embarquée à la suite de sa défaite au Pirée (0-1), la Grèce a climatisé l’Écosse à Hampden Park en marquant trois fois en moins de 50 minutes (0-3). Vangelis Pavlidis & cie reviennent du diable Vauvert puisqu’ils étaient encore en Ligue C en 2022-2023. Bien mérité puisque les Grecs avaient failli arracher la promotion directe en terminant à égalité avec l’Angleterre cet automne. Remontada validée, aussi, pour la Turquie : placée en troisième division en 2022-2023, elle a donné une leçon à la Hongrie en s’imposant 3-1 à Istanbul et 0-3 à Budapest. Elle pourra donc ferrailler avec l’élite du continent à l’automne 2026, n’en déplaise à Dominik Szoboszlai.
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