- C1
- Bordeaux-Olympiakos (2-1)
Le salaire de la peur…
Qualification méritée des Bordelais, déjà en quart sur un but d'entrée de Gourcuff. Mais 25 minutes d'angoisse après l'égalisation de Mitroglou (65ème) avant la délivrance finale de Chamakh à la 88ème. Une qualif à l'image du Bordeaux actuel, à la fois impressionnant et inquiétant. Un problème se pose ?
Bon, d’abord, la Gironde peut remercier Bozidar Bandovic, le coach serbe de l’Olympiakos. S’il a eu l’heureuse idée de titulariser d’entrée le Marocain Zaïri, seul vrai poison des Grecs en première mi-temps, il a sans doute commis l’erreur d’aligner en pointe l’Anglais Derbyshire, en lieu et place de Mitroglou, voire aussi le fade Datolo dans le couloir gauche. Derbyshire n’a jamais vraiment pesé sur le jeu, mais en plus il a été expulsé à la 60ème sur un attentat commis sur Plasil. Tout faux, l’Anglais ! Le score était de 1-0 pour les Bordelais. Et Mitroglou ? Entré à la 62ème, c’est lui qui a égalisé trois minutes plus tard, quasiment sur son premier ballon (1-1), et qui a foutu une belle pagaille dans l’arrière-garde girondine privée de Diarra, exclu à son tour à la 68ème… On ne refait pas l’histoire, mais Mitroglou à la place de Derbyshire, voilà qui aurait plus contrarier Bordeaux. On rappelle qu’à l’aller, Mitroglou avait fait des misères à la défense bordelaise en première mi-temps. Et qu’à l’inverse, Derbyshire, entré en deuxième, n’avait pas montré grand-chose. Tant mieux pour Bordeaux… Sinon, que dire ? Qu’il y a eu deux matchs dans le match. Le premier, entre la 4ème et la 65ème, et le second, de la 66ème à la 88ème. Explications…
Tout est allé très vite avec un coup-franc magnifique de Gourcuff à la 4ème, très excentré côté gauche. On attendait un centre, comme au match aller, mais Yoann envoya une merveille de balle travaillée dans la lucarne opposée. Bend it like Beckham ! Et 1-0 d’entrée et qualif dans la poche. Le reste n’est que déroulade en long, en large et en travers de Bordelais inspirés avec des latéraux Chalmé et Trémoulinas retrouvés, et un Gourcuff très alerte à la baguette. A la 44èm,e Yoann Beckham frappe un nouveau coup-franc, carrément l’exact de la 4ème minute. Une ellipse magistrale qui s’en va lober Nikopolidis, trop court, mais qui bousille l’arrête barre-poteau opposée… No luck. Problème : si Bordeaux se ballade encore jusqu’à la 65ème, ces deux coup-francs illustrent en creux toutes les difficultés des Girondins dans le jeu. C’est encore sur coup-franc qu’ils ont fait la différence. On ne s’en plaindra pas, mais hors les coups de pied arrêtés, Bordeaux ne s’est procuré quasiment aucune action de jeu dangereuse… Voilà sans doute une des explications des faiblesses actuelles de Bordeaux, comparé à la saison passée, outre la baisse de forme physique hivernale. L’an passé, les Aquitains se sont souvent imposés grâce à des coup-francs qui débloquaient la situation (merci Wendel et Gourcuff !). Un peu moins en réussite cette saison, Bordeaux a peiné à faire la diff au score qui permet ensuite de profiter des espaces laissés par l’adversaire mené… En tout cas, jusqu’à la 65ème, la domination bordelaise s’est faite de façon plaisante mais neutre : sans vraies occases de but. Vient le deuxième match, beaucoup plus inquiétant.
[page]Un tout autre match
C’est d’abord l’égalisation de Mitroglou à la 65ème alors que Bordeaux joue à 11 contre 10. Mais le pire arrive après le double carton jaune qui équivaut au rouge, infligé à Alou Diarra (le deuxième jaune un peu sévère). Et là, à 10 contre 10 et orphelins de Captain Diarra, les Marine & Blanc déjouent, reculent, flippent carrément… Lolo Blanc ne sait pas quel coaching il doit opérer. A la 77ème, Sané dévie in extremis en corner une balle qui prenait le chemin du but. Panique à bord ! Le spectre de l’AJA, avec Mitroglou pour Jelen, plane au-dessus de Chaban-Delmas… A la 82ème, Chamakh rate même le break en n’exploitant pas l’erreur de Mellberg : le Marocain s’échappe en duel contre Nikopolodis mais échoue sur lui à cause d’un contrôle trop long… Heureusement, à la 88ème, Marouane Chamakh donne la qualification à Bordeaux : sur un superbe centre de Trémoulinas (sûrement hors jeu ?), il bat Raul Bravo en duel aérien au deuxième poteau et smashe le ballon au fond des ficelles d’une tête puissante : 2-1, et délivrance.
Alors qualification quand même méritée de Bordeaux. Restent quelques interrogations sur l’état mental gagné par la fébrilité et la friabilité défensive sitôt l’Olympiakos remis en course. Le genre de scénario qui se répète depuis quelques temps et qu’on devine se poursuivre prochainement. Prochainement, c’est dimanche, contre Lille. Contre le Nord… Et là, il va falloir retrouver la boussole. Autre bémol : la suspension d’Alou Diarra pour la suite de la compète… Félicitations à Bordeaux et à Lyon, deux clubs français en quarts de C1, ça n’était pas arrivé depuis 2004. Félicitations à Lolo Blanc : même si en difficulté, Bordeaux progresse en coupe d’Europe, c’est assez juste de le souligner…
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