Le Real Madrid crucifie l’Atlético au bout de la nuit

Atlético de Madrid 1-0 (2-4 TAB) Real Madrid

But : Gallagher (1^re) pour les Colchoneros

Tirs au but réussis : Sørloth et Correa côté Atlético // Mbappé, Bellingham, Valverde et Rüdiger côté Real 

Tirs au but manqués : Álvarez et Llorente côté Atlético // Vázquez côté Real 

Il paraît que la foi soulève des montagnes. Qu’à force d’y croire, on finit par le faire. Fidèle à ses principes, ceux qui sont capables de se faire éclipser par le courage, les courses et la folie de l’Atlético, le Real Madrid a réduit à néant son meilleur ennemi au bout de 120 minutes et d’une séance de tirs au but d’une extrême tension. Il fallait vivre des émotions cette semaine (1-0, 2 TAB 4). Kylian Mbappé, Vinícius et Carlo Ancelotti, pour sa 75^e sur un banc en C1, verront les quarts de finale de Ligue des champions, pas les vaillants Colchoneros.

Courses, gels et bloc

L’Atlético avait déjà remonté son handicap au bout de 27 secondes. En langue choliste, 27 secondes, c’est le temps de deux tacles. Le premier d’Antoine Griezmann, parfait pour lancer Julián Álvarez au cœur du jeu. L’Argentin décale son compatriote Rodrigo de Paul, qui centre pour Giuliano Simeone, fils de, et Conor Gallagher, deuxième tacleur (1-0, 1^re). Ensuite, un pur derby madrilène. La pelouse labourée, le palpitant à 100 bpm. 110 à chaque tacle de Griezmann, à chaque percée d’Álvarez (22^e), ou chaque duel entre Vinícius et Marcos Llorente (20^e). Pour les courses de Simeone, coupe mulet et tête de pioche, 110 aussi. Le 4-4-2 de l’Atlético était de marbre. Le gel de Llorente, De Paul et compagnie, du pur béton.

Le Real avait à sculpter tout ça. En faire le tour, aller toucher Rodrygo sur l’aile, Luka Modrić dans l’axe, et Kylian Mbappé, en pivot ce soir. Et ne pas se faire surprendre par ce diable d’Álvarez (25^e), malgré une possession écrasante, alors qu’ils avaient laissé la balle aux Rojiblancos au match aller. L’Atlético s’est contenté de hurler, de sprinter et de lever les bras pour chauffer le Metropolitano comme quand Simeone obteint un corner (36^e) ou que Tchouaméni fauche Griezmann (39^e). Sur l’action, Álvarez sollicite Courtois, l’ancien de la maison sifflé à chaque prise de balle.

Il en suffisait d’une

Comme un gosse de riche privé de sa sortie au parc Disney (les quarts de finale), le Real a commencé à s’agacer. Symboles des galères du soir : une absence totale de communication entre Aurélien Tchouaméni et Jude Bellingham, tous deux présents dans la surface (42^e), ou une frappe qui n’en avait que le nom du Français (48^e). À la mi-temps, les deux filaient en prolongation. On s’est dit que le Real allait le re(re)faire, allait se réveiller. Que Vinícius allait bien en envoyer une en lucarne ou que Mbappé allait fermer son pied droit. Que nenni. Le loup était pris dans la bouche du loup. Le Real a achevé ses 45 premières minutes avec un piètre 0,08 d’xG.

C’est même Álvarez qui déclenche son pied droit et la deuxième période (47^e). Asencio, d’une magnifique course, est revenu sur De Paul. Comme au match aller (2-1), en Supercoupe ou en championnat (1-1), le Real Madrid a été incapable de dominer l’Atlético dans le jeu. Modrić est sorti à la 65^e. Mais il en suffisait d’une. Sur le seul espace laissé par l’Atlético et son seul ballon profitable du soir, Kylian Mbappé a foncé, slalomé et s’est fait faucher par Clément Lenglet. L’éclair de génie a été gâché par Vinícius. Le Brésilien a beaucoup trop ouvert son pied droit (70^e). Mais alors beaucoup trop. Le Brésilien a raté son premier penalty avec le Real.

Maudit Atléti

Les supporters colchoneros ne voulaient pas vivre le remake des finales 2014 et 2016. Ángel Correa, sur son premier ballon, aurait pu alléger ses potes de 30 minutes en plus s’il avait cadré sa reprise après avoir bouffé Antonio Rüdiger (90^e). Mais le combat des chefs devait se terminer après 210 minutes. Pour voir un retour parfait d’Antonio Rüdiger (92^e), pour voir le Real refaire des tours et des tours de la défense simeonesque, pour compter les Z de César Azpilicueta (et ses tacles, 114^e). Personne ne voulait lâcher. Oblak a relancé vite, Mbappé est revenu défendre (108^e). Tout le monde a serré les dents, le Real a commencé à croire de nouveau en son destin, en cet « esprit Juanito ». Ancelotti n’a perdu qu’une séance de tirs au but avec le Real, il le savait.

Sorti avant la fin, Vinícius a observé les deux équipes se donner des derniers coups aux tirs au but. Devant les hurlements des cholistes convaincus, Mbappé a marqué sur son premier tir du match. Troisième tireur, Álvarez a glissé. Il a marqué, mais son pied d’appui avait touché le ballon deux fois, comme alerté par les rivaux pour que la VAR sorte du bois en pleine séance. Il n’est le seul à avoir raté sa frappe : Vázquez a été trop mou, Llorente trop dur. Pleine barre. Rüdiger a fait valser le Real. Quelle tension ! L’Atlético a « perdu » un match de phase à élimination directe chez lui pour la première fois depuis 28 ans. Il faut croire que le Real est toujours éternel.

Atlético de Madrid (4-4-2) : Oblak – Llorente, Giménez, Lenglet (Le Normand, 91^e), Reinildo (Azpilicueta, 98^e) – G. Simeone (Correa, 89^e), De Paul (Molina, 90^e + 4), Barrios, Gallagher (Lino, 85^e) – Álvarez, Griezmann (Sørloth, 89^e). Entraîneur : D. Simeone.

Real Madrid (4-2-3-1) : Courtois – Valverde, Asencio, Rüdiger, Mendy (Garcia, 83^e) – Rodrygo (Díaz, 79^e), Tchouaméni (Camavinga, 65^e), Modrić (Vázquez, 65^e), Bellingham, Vinícius (Endrick, 116^e) – Mbappé. Entraîneur : Carlo Ancelotti.