Le PSG en toute discrétion
Les points pris ne sont plus à prendre. Paris, qu'on attendait pas à pareille fête en début de saison, semble avoir compris l'adage et truste la deuxième place du classement sans faire de bruit. Grâce (la faute ?) à un calendrier favorable diront certains. Oui, mais pas que.
En haut du tableau, on a beaucoup parlé de Bordeaux et de sa formidable moyenne de buts inscrits. On se paluche déjà sur le potentiel de l’association Lisandro-Gomis. On en fait des tonnes sur la densité physique de l’Olympique de Marseille, ou encore sur l’étonnant début de saison du promu Montpellier. On a en revanche, une fois n’est pas coutume, peu évoqué le parcours du PSG. On s’est même plutôt moqué de lui lorsqu’il a pris ce but sur coup de pied arrêté à la 94ème minute de la première journée de championnat. Sauf que, mine de rien, sans cette égalisation du Montpelliérain Spahic dans le money time, les Parisiens seraient à l’heure actuelle sur la plus haute marche du classement, avec grand chelem à la clef.
« Je suis un entraîneur comblé » , a déclaré Kombouaré après la gifle infligée au LOSC dimanche après-midi. Avec trois victoires consécutives, et surtout trois buts inscrits à chaque fois, le PSG a au moins le mérite de rassurer ses supporters tout comme ses dirigeants, désormais convaincus qu’ils ne se sont pas trompés en engageant Mevlut Erding cet été. Le jeune Turc, indispensable dans le système mis en place par Kombouaré, a apporté non seulement son sens du but, mais surtout la vivacité qui manque terriblement aux lymphatiques Luyindula et Hoarau. Plus besoin de bricoler avec du Giuly en pointe pour obtenir une attaque complémentaire. Christophe Jallet, lui, continue de surprendre, de jouer où on lui dit, et de marquer, le tout sans faire de vagues malgré un statut assumé de remplaçant. Ce qu’on appelle une bonne pioche.
Autre enseignement, le club de la capitale a l’air enfin disposé à gagner- et à convaincre- chez lui. Après deux rencontres parfaitement maîtrisées à la maison, le fameux syndrome du Parc semble bien loin. Peut-être est-il lui aussi parti à Yaoundé ? Alors oui, le PSG n’a pour l’instant rencontré que des équipes supposées se battre pour la descente, à part Lille, tout au long de la saison, mais une qualification européenne se joue davantage sur la régularité face aux petits que sur les confrontations directes.
Faut-il pour autant s’enflammer ? Évidemment que oui, c’est le moment ou jamais, Kombouaré l’a compris. « On est contents d’être leader, mais il y a encore beaucoup de chemin pour aller au bout. Je suis un entraîneur comblé et fier de ce que font les joueurs, car avoir 10 points après 4 journées, c’est fantastique » , a lâché le coach Kanak. Aller au bout, cela paraît a priori présomptueux. Impossible, même. Non, le PSG ne sera pas champion, ni même deuxième. L’effectif global est bien trop court -qui pour suppléer Sessegnon ?-, et trop inférieur aux trois autres grosses écuries en termes de qualité, notamment défensive. En attendant la blessure ou la méforme du Beninois, Paris poursuit son chemin, qu’on imagine se terminer entre la troisième et la sixième place. Suffisant pour sortir un DVD à la fin de la saison.
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