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L’ASM au top : Grâce à Ricardo ou à Lacombe ?
Coucou ! Revoilà Monaco au sommet, 2ème de L1 ! L'ASM renoue-t-il avec son faste d'antan ? Ben, oui, un peu. Y'a qu'à voir Nenê, meilleur buteur avec 9 pions qui font dames. Et tout ça, grâce à Guy Lacombe ? C'est ce que tout le monde dit. C'est pas faux. Mais c'est vite oublier le boulot effectué avant lui par Ricardo, le coach le plus sous-estimé de L1 depuis Christophe Colomb. Explications...
Ce qu’il y a de bien avec les supporters de Bordeaux, c’est qu’ils avouent assez facilement que la réussite de Lolo Blanc aux Girondins est quelque peu tributaire du bon boulot de son prédécesseur Ricardo. Que ce soit au niveau de l’effectif pas crade (qu’il a constitué et qu’il a laissé au Président) et de certains aspects de jeu (rigueur défensive de base, impact physique), voire même du palmarès (dauphin de l’OL et une Coupe de la Ligue). Ceci dit, les supporters de Bordeaux préfèrent oublier l’ère Ricardo, pas assez affriolante à leurs yeux. Pareil pour les supporters parisiens qui ont oublié qu’il fut le dernier coach prestigieux du PSG (finale de C2 1997, Coupes de la Ligue et de France 1998, 2ème du championnat), mais promoteur d’un football “terne”… Ricardo, ou la maladie honteuse du football français ? Oui, si l’on considère en plus la piètre estime accordée par les supporters de Monaco à celui qui coacha l’ASM ces deux dernières saisons (2007-2009, 12ème puis 11ème de L1). Pire que Saddam Hussein ! Bouc émissaire de tous les maux du club princier, coupable de ne pas produire du beau jeu et surtout de ne pas rendre son lustre d’antan à l’un des fleurons du foot français. Sauf que…
Déjà, petit rappel. Cette saison, Ricardo coache le Sao Paulo FC. A sept journées de la fin du championnat brésilien, le club est 3ème ex-aequo, à deux points du leader Palmeiras. Ce qui en dit long une fois de plus sur la nullité du gars… Plus sérieusement, il faut juste se souvenir du bordel généralisé qu’était l’ASM quand Raymundo Ricardo Gomes a débarqué : cinquième entraîneur en quatre ans (et trois présidents !), un effectif pléthorique et cosmopolite et juste le droit de la fermer. L’humiliation suprême ? Accepter la venue d’Adu, “perle” américaine censée valoriser l’image de l’ASM aux USA… Pas fou, Raymundo ne le fera jamais jouer. Pour le reste, le coach brésilien s’est attelé à une tâche noble mais ingrate : sans moyens de recrutement, il a dû faire prospérer un effectif très jeune, disparate et pléthorique, souvent venu des quatre coins du monde. Et, surprise !… A partir de la deuxième saison, on a décelé de très jolies choses. Voilà ce qu’on écrivait l’an passé sur l’AS Monaco au moment où le départ de Ricardo était acté : « Dommage pour Ricardo qui commençait à façonner un jeune groupe plein d’avenir et de promesses. On le répète à nouveau : au vu de certains matchs de cette saison, on a été souvent emballés par cette équipe pleine de culot et d’audace, y compris lors de défaites retentissantes (le 4-3 perdu à domicile contre Bordeaux alors que les Rouge et Blanc avaient mené 3-0 !). A terme, encadré de quelques joueurs plus expérimentés, Monaco aurait ensoleillé à nouveau le foot français, avant (peut-être !) de le dominer à nouveau. Alors quand on parle du style “ultra défensif” du coach brésilien, on ne peut que sourire : son équipe produit du jeu. Ou du moins, elle essaye : c’est ce qui l’a sauvée cette saison (39 buts, 6ème attaque de L1) » . CQFD.
Guy Lacombe a donc hérité de ce « jeune groupe pleins de promesses » , bonifié par Ricardo : Juan Pablo Pino (21 ans, l’an passé), Park, Yohan Mollo (19 ans), Mongongu (20 ans), N’Koulou (19 ans), Ruffier (22 ans), Fred Nimani (20 ans), etc… Aujourd’hui on attribue à Guy Lacombe les mérites de l’audacieuse “politique de jeunes” de l’ASM. Ben ouais : Guy Lacombe et les jeunes, c’est sa spécialité ! Y’en a que pour lui. Et tant pis pour le boulot de longue haleine de Ricardo. Au fait, c’est qui le Capitaine Courage de l’ASM d’aujourd’hui, relais de Lacombe, passeur décisif et idole du Stade Louis II ? Alejandro Alonso. Une idée à la con de ce nul de Ricardo. C’est lui qui l’a fait venir de Bordeaux. En fait, Alonso, c’était la rare recrue personnelle que l’ASM avait autorisée à Ricardo en juillet 2008… Merci qui ? On écrivait donc que « à terme, encadré de quelques joueurs plus expérimentés, Monaco aurait ensoleillé à nouveau le foot français » . Eh bien à la différence de Ricardo, Guy Lacombe les a eu, lui, ces « joueurs plus expérimentés » susceptibles d’encadrer les “jeunes” : Jimmy Traoré, Sébastien Puygrenier, Mathieu Coutadeur (23 ans, certes) et Steve Savidan (dommage !). Et alors qu’on imposait Adu à Raymundo, Guy Lacombe a touché un très gros lot : Eidur Gudjohnsen, sans doute en retard à l’allumage, mais recrue quand même prestigieuse. Reste le cas Nenê, que Lacombe a su convaincre de revenir jouer à Monaco. Un bon point pour Guy ! Aujourd’hui Nenê cartonne (on en reparlera bientôt dans sofoot.com). C’est vrai que Nenê était en effet en délicatesse avec Ricardo, qui l’a fait prêter à l’Espanyol de Barcelone. Ceci dit, l’attaquant brésilien un peu capricieux n’était pas d’un professionnalisme exemplaire sous les ordres de Raymondo : le meilleur buteur actuel de L1, qui le reconnaît “tacitement” aujourd’hui, se distingue toujours par ses sautes d’humeur un peu lunatiques…
Et au niveau du jeu ? Là aussi, révolution lacombienne oblige, on parle du “style offensif” de l’ASM drivée par Guy Chandail. En opposition, évidemment au “style défensif” de Ricardo. Ouais, faut voir… Le Monaco de l’an passé, à l’effectif plus limité, produisait quand même du jeu mais souffrait justement de l’absence de tauliers au milieu (pour conserver le ballon et donc éviter de trop reculer) et de cadors en défense (indispensables pour “tenir” des résultats souvent favorables). Actuellement, l’ASM est avant tout une équipe “solide défensivement”, qui fait du jeu (mouais) mais qui pratique beaucoup plutôt le contre (et Monaco le fait très bien !). Elle bénéficie aussi de la réussite insolente de Nénê et ne joue pas la Coupe d’Europe. Et puis, Monaco, c’est le club idéal pour Guy Lacombe : beaucoup de jeunes et pas de “joueurs stars” pour lui faire de l’ombre. Naaan, on déconne ! Allez, un dernier mot. Le bilan très particulier de l’ASM au bout de 10 journées de L1 : 7 victoires et 3 défaites, mais aucun match nul. Du tout ou rien dont on attend la suite pour mieux interpréter ce cas d’école. Et ça tombe bien, deuxième gros test samedi, après l’OM, Bordeaux-Monaco. On va mieux savoir ce que vaut vraiment ce Monaco-là…
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