- C1
- AJA/Milan AC (0-2)
L’Abbé déchante
Battu par un Milan serein, Auxerre est éliminé de la Ligue des Champions.
Dernier de son groupe avec trois points, Auxerre est obligé de gagner. Alors Auxerre part le pied au plancher. Les protégés de Jean Fernandez ne sont pas fous ; ils sont bien conscients que laisser les Ritals fermer le couvercle dès les premières minutes de jeu serait la pire des idées. Alors ils se battent sur tous les ballons et prennent les commandes au milieu du terrain. Mieux, ils forcent Ambrosini, Flamini, Nesta et compagnie à la faute et obtiennent de bons coup-francs. Qu’ils ratent. Comme leurs centres. Comme, globalement, leurs derniers gestes. C’est dommage, mais l’envie est incontestable.
Vingtième minute de jeu, Milan passe la ligne médiane. Les hommes d’Allegri ont laissé retomber la fondue bourguignonne, il est temps de passer à l’attaque. Vingt-et-unième minute de jeu, long ballon vers Ibrahimovic, qui, de la tête, détourne pour Clarence Seedorf ; la sacoche passe juste au-dessus. Auxerre les fesses.
Milan a calmé le jeu ; le match est maintenant posé. Auxerre, qui a davantage besoin d’un résultat, repart de l’avant mais un peu à la va-comme-je-te-pousse. Les Blancs perdent trop rapidement/bêtement/naïvement la gonfle, et les Rouge et Noir peuvent voir venir. Un peu trop même ; Clarence perd le ballon comme un rookie. Le Hollandais n’est d’ailleurs pas au mieux ces dernières semaines. Qu’importe, l’action continue, Milan récupère la balle, Ibra cherche à lancer Seedorf, Coulibaly lit bien l’action mais, alors qu’il veut tranquillement glisser à l’un de ses partenaires, il place Gattuso en situation idéale. Heureusement pour Coulibaly, Rino salope l’offrande. Auxerre respire. La mi-temps se termine comme elle a commencé, sur une faute d’Ambrosini, qui cette fois prend son jaune.
La seconde période continue exactement selon le même schéma que la précédente : Auxerre se précipite ; Milan frappe par à coups, principalement autour de son grand Suédois ce qui, depuis le début de cette saison, finit toujours par payer. Le but survient sur une action très similaire à celle qui a valu une belle frayeur à Coulibaly en première mi-temps. Long ballon sur Zlatan, remise sur Seedorf qui cherche la profondeur, la défense bourguignonne dégage tant bien que mal, mais cette fois, le ballon ne finit pas dans les pieds de Gattuso mais dans ceux de Zlatan…
Soixante-cinquième minute de jeu, Auxerre est maintenant mené. Volontaires, ils repartent de l’avant. Pedretti place une jolie petite louche pour Contout, qui s’emmêle les pinceaux. Derrière, le Milan répond par un contre. Inlassablement, les phases de jeu se suivent et se ressemblent : les Auxerrois sont entreprenants mais brouillons, les Milanais décontractés mais sûrs de leur fait. Ils résistent ainsi à un siège français de quatre bonnes minutes (autour de la 70è) profond dans leur camp. Puis Boateng entre pour Seedorf. Le Milan bétonne, avant de repartir en contre. Mais l’occasion est gâchée par le Ghanéen, pas encore dans son match, qui se finit tranquillement. Jusqu’à ce que Ronnie, à peine débarqué sur le pré, ne vienne claquer le coup du grâce d’un intérieur du gauche plein petit filet. C’en est trop pour Auxerre, définitivement résigné. Pourtant, ils ont bien tenu, et même plus que ça au milieu de terrain. Grâce à leur activité, ils se sont procurés de vrais temps forts. Mais leur maladresse fut rédhibitoire, et l’adresse du Milan fatale.
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