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Ligue 1 +, en avant les histoires

Par Clément Gavard, à Paris
5 minutes

La LFP a rendu un peu plus concret, ce jeudi matin, son projet de plateforme dédiée au championnat de France, répondant au nom de Ligue 1 +. Il y avait de l’excitation, une certaine curiosité et bien sûr des interrogations à un peu plus d’un mois du lancement d’un modèle qui doit permettre au football français de continuer sa survie.

Ligue 1 +, en avant les histoires

Près d’un an jour pour jour après la fameuse réunion du 14 juillet 2024, qui avait acté le choix de DAZN et confirmé le côté grand guignolesque du football français, la Ligue 1 a (encore) fait son entrée dans une nouvelle ère. Il y avait à peu près tout le gratin, ce jeudi matin, au 34 boulevard de Courcelles, au siège de la LFP, où s’est tenue la présentation à la presse de la nouvelle chaîne dédiée au championnat de France. Son petit nom, Ligue 1+, n’a rien d’original, « un terme générique pour toutes les plateformes et un gage de qualité, en plus de l’importance d’associer un nom mémorisable », selon les mots de Nicolas de Tavernost. Tout le monde en est bien conscient, l’enjeu est déterminant pour le foot français, son économie, sa visibilité et son avenir. Le public a besoin de clarté, de transparence et de se reconnecter à son feuilleton, alors qu’une plainte visant plusieurs présidents de L1 a été déposée devant le PNF par l’association AC !! Anti-Corruption quelques jours plus tôt. L’ancien patron de M6 et des Girondins de Bordeaux a alors résumé le projet en une phrase : « Il fallait reprendre en mains notre destin. »

Dans la salle Michel Platini, il régnait une ambiance digne des meilleures rentrées des classes. Sans les trousses propres et pleines, mais avec des sourires, le plaisir de se réunir et un certain mélange d’excitation et de curiosité face à la nouveauté. Face à une ribambelle de présidents (Waldemar Kita, Jean-Pierre Rivère, Joseph Oughourlian, Pierre Ferracci, etc.), Antoine Arnault, le président de la FFF Philippe Diallo, entre autres, Nicolas de Tavernost a détaillé le menu aux côtés de Jérôme Cazadieu, directeur marketing et éditorial de LFP Media, et Thibault Le Rol, qui sera l’une des figures de cette nouvelle chaîne. Vincent Labrune, lui, est resté plus discret, après un message inaugural dans lequel il a martelé que « la Ligue 1 avait tous les atouts pour réussir ce projet inédit » et que « toutes les conditions étaient réunies pour lancer cette chaîne ».

À un peu plus d’un mois de la reprise du championnat, le week-end du 15 août, cette histoire est donc devenue un peu plus concrète. Les dirigeants de l’instance ont présenté les tarifs de la plateforme : 14,99 euros par mois avec engagement d’un an (pour deux streams) ; 19,99 euros sans engagement ; et surtout une offre à 9,99 euros pour les jeunes, qui ne sera probablement pas disponible dès le mois d’août. Des chiffres, toujours des chiffres (un coût de la chaîne estimé à 66 millions d’euros) et des objectifs dévoilés avec prudence : la barre du million d’abonnés à la fin de l’exercice 2025-2026 (DAZN en comptait moitié moins) pour atteindre une fourchette située entre 2,2 millions et 2,5 millions à la fin de la période des quatre ans où il y aura un nouvel appel d’offres obligatoire. Avec l’espoir de récupérer dès l’année prochaine le 9e match, appartenant toujours à Bein Sports.

Un modèle qui va devoir faire ses preuves

Voilà pour les bonnes intentions, les bonnes nouvelles, comme la signature déjà actée de partenariats avec les opérateurs principaux (Orange, SFR, Bouygues, Free) et DAZN, en attendant de savoir si Canal+ finira par rejoindre l’aventure un jour. « La porte leur sera toujours ouverte pour distribuer notre chaîne », posait De Tavernost. Le football français n’est cependant pas sauvé, loin de là, et la saison dantesque du PSG, champion d’Europe et peut-être bientôt « champion du monde », ne peut pas chasser les inquiétudes au sein des clubs et chez les présidents. Ces derniers ont pu poursuivre leurs échanges au sixième étage de l’immeuble, à l’occasion d’un petit cocktail réservé aux différents dirigeants et à la presse, avant de se réunir en collège en début d’après-midi dans les mêmes locaux.

Il y aura certainement deux années compliquées en matière de ressources. Les rendements de cette chaîne seront progressifs.

Nicolas de Tavernost

Ils ont sans aucun doute entendu le message passé par De Tavernost un peu plus tôt, comme il l’avait déjà expliqué lors de différentes interventions médiatiques : « Ce projet s’imposait car il n’y a pas de marché. Il y aura certainement deux années compliquées en matière de ressources, car on est dans la constitution d’un actif, d’un investissement. Les rendements de cette chaîne seront progressifs. » Les messages vidéo de Paul Pogba et d’Olivier Giroud diffusés dans la salle Michel Platini, la présentation d’une partie de l’équipe de Ligue 1+ autour de Thibault Le Rol (Marina Lorenzo, Benoît Cheyrou, Xavier Domergue, Lesly Boitrelle et Sébastien Dupuis) et l’annonce de deux séries documentaires consacrées à la saison du Paris FC et à celle de Dante (The Last Dante) sont des premières pierres, des avant-goûts, en attendant le lancement le mois prochain. Les clubs seront-ils aussi ouverts après trois défaites de rang ? L’accès gratuit à la première affiche du dimanche soir, un Nantes-PSG, permettra-t-il de ramener un public qui a appris à vivre sans la Ligue 1 et avec le piratage cette dernière année ?

Il ne faut pas tout voir en noir : les amoureux de la Ligue 1 et du football français peuvent voir d’un bon œil cette nouvelle plateforme et les promesses éditoriales, même si tout s’est mis en place dans « des délais courts, là c’est quand même le record du monde » (De Tavernost). Plus de coulisses, plus d’ouverture des clubs et plus d’histoires, en somme, ce dont a cruellement manqué le championnat ces dernières années. Il y a toujours la question des inégalités majeures, de l’ultra domination d’un Paris Saint-Germain plus riche et plus puissant que jamais et d’un ruissellement qui n’a jamais existé. Il y a aussi des doutes, forcément, l’exemple de l’Eredivisie présenté par Nicolas de Tavernost n’étant pas très pertinent selon les spécialistes des droits TV (la chaîne n’avait pas été un franc succès). C’est un nouveau défi, un de plus, pour la LFP et un football hexagonal dont tous les acteurs doivent maintenant se mettre en tête qu’il vaut mieux réfléchir à un avenir commun ensemble plutôt qu’à l’état de leur nombril pour avancer.

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Par Clément Gavard, à Paris

Tous propos recueillis par CG

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