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Droits TV de la Ligue 1 : quoi de neuf docteur ?
Alors que la Ligue devrait acter la rupture de son contrat avec DAZN ce vendredi en conseil d’administration, le feuilleton des droits TV de la Ligue 1 est reparti de plus belle ces derniers jours. Tour d’horizon des options actuellement sur la table pour éviter un nouveau scénario catastrophe.

→ Vers une chaîne de la LFP ?
C’est l’option qui tiendrait actuellement la corde. Non retenue la saison passée au profit de l’arrivée de DAZN et de ses garanties de rentrées d’argent immédiates, l’option d’une chaîne 100% Ligue 1 créée par la Ligue pourrait cette fois-ci voir le jour. Une carte précieusement conservée dans sa manche par la LFP en cas d’échec de la plateforme britannique et qui devrait être dégainée dès l’entame de la saison 2025-2026, comme un dernier espoir de sauver la mise à défaut des apparences.
Un choix pas encore officiel, et qui pose tout de même de nombreuses questions. Tout d’abord, il faudra que Bein Sports accepte de lâcher son match du samedi 17h, afin que l’intégralité du championnat soit diffusée via ce même canal. Surtout, la LFP devra trouver un partenaire capable de prendre en charge la production et la distribution des matchs. À l’été 2024, c’est ce qu’elle avait tenté de faire en s’associant avec la plateforme Max, sans que le projet n’aboutisse. C’est donc dans ce contexte que Canal+ pourrait faire son grand retour dans l’équation.
→ Le retour de Canal+ dans la boucle
Diffuseur historique de la Ligue 1, Canal+ a pris ses distances ces dernières années, au fil de relations de plus en plus froides avec la Ligue depuis le choix Mediapro, acté en 2018. Mais ces dernières semaines, l’arrivée de Nicolas de Tavernost à la tête de LFP Media, la filiale commerciale de la Ligue, aurait permis de réchauffer les rapports entre l’instance dirigeante du football hexagonal et la chaîne cryptée. Reste à savoir dans quel contexte précis cette dernière pourrait intervenir.
Canal pourrait être le partenaire tant recherché par la Ligue pour assurer la distribution de sa chaîne, mais pas seulement. Selon les informations de L’Équipe, la 4 souhaiterait une implication plus conséquente qu’une simple distribution d’un produit prémâché sur lequel elle n’aurait pas son mot à dire. En parallèle, le patron de la chaîne Maxime Saada aurait déjà pris contact avec les présidents de clubs de Ligue 1 pour leur vendre les bienfaits d’un retour de sa chaîne, forte de cinq millions d’abonnés (contre environ 500 000 actuellement pour DAZN) dans la boucle. Une réflexion aurait même déjà débuté concernant de potentiels tarifs d’abonnement si la chaîne venait à voir le jour via Canal+, à hauteur de 15 euros par mois (10 euros pour les clients déjà abonnés).
→ Et DAZN dans tout ça ?
Si Canal+ commence à montrer un intérêt pour un éventuel retour aux affaires, DAZN de son côté n’a pas encore totalement lâché prise. Si la médiation entre le diffuseur britannique et la LFP n’a pas abouti et que l’on se dirige vers la fin du contrat signé il y a moins d’un an (avec au passage le paiement des deux dernières échéances de 70 millions d’euros chacune), la collaboration entre les deux parties pourrait en effet prendre une autre forme. L’actuel diffuseur est lui aussi candidat au rôle de producteur et distributeur de la future chaîne, affirme RMC Sport. Ce qui signifierait au passage l’annulation de l’indemnisation à hauteur de 100 millions négociée ces dernières semaines en guise de dédommagement.
Dans les faits, DAZN aurait proposé de payer 110 millions à la Ligue pour les deux premières saisons et de prendre en charge la production des rencontres. « Venir en France, perdre de l’argent et arrêter au bout d’un an ne fait pas beaucoup de sens, expliquait même la plate-forme ces derniers jours. Nous sommes convaincus que l’on peut apporter à la Ligue, dans le cadre de ce projet de chaîne, une grosse valeur ajoutée. Laisser les clubs dans l’inconnu avec un projet de chaîne qui n’a pas encore le début de quelque chose de concret nous semble extrêmement aventureux à trois mois et demi du début du championnat. Nous sommes prêts à investir une centaine de millions d’euros pour cette chaîne. »
→ La DNCG vient mettre son grain de sel
Si rien n’est encore acté, une chose est certaine : les clubs vont une nouvelle fois devoir se serrer la ceinture. L’Équipe affirme même que la DNCG aurait fait irruption dans le décor, demandant explicitement aux clubs de ne pas inclure de recettes liées aux droits TV dans leurs budgets prévisionnels de la saison prochaine.
Le quotidien affirme en effet que le patron de l’instance de contrôle, Jean-Marc Mickeler, a envoyé un courrier en ce sens à l’ensemble des clubs, dans un contexte où seuls les droits internationaux (une centaine de millions d’euros via Bein Sports) sont certains à l’heure actuelle. Un signe supplémentaire de l’immense inquiétude qui règne autour de la stabilité financière de la plupart des clubs professionnels de l’Hexagone ; l’instance estimant par ailleurs que la crise des droits TV entamée il y a désormais plusieurs saisons n’est pas la seule explication de difficultés économiques devenues structurelles.
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