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Le Mondial à 48 ou la redéfinition de l'exploit

Par Jérémie Baron, aigri
3 minutes

Alors qu'une nouvelle fenêtre internationale vient de se clôturer, les éliminatoires du Mondial devraient encore nous offrir quelques sensations. Mais dans une ère où 48 équipes disputent désormais la compétition, la saveur d'une qualification n'est plus vraiment la même.

Le Mondial à 48 ou la redéfinition de l'exploit

L’Ouzbékistan et la Jordanie d’ores et déjà qualifiés pour leur premier Mondial en attendant d’être rejoints par le Cap-Vert, la Bolivie et la Nouvelle-Calédonie (!) qui prendront part aux barrages intercontinentaux, le Maghreb proche de rentrer un carton plein inédit, le Suriname et la Jamaïque bien partis dans leur sprint final, la République démocratique du Congo pas encore enterrée : comme avant chaque Coupe du monde, les surprises des éliminatoires ne sont jamais loin. Mais cette fois, une différence : on ne parle plus du Mondial à 32 que l’on connaît et chérit depuis 1998, mais d’une nouvelle formule infantinesque dans laquelle pas moins de 48 nations sont invitées à se mettre sur la tronche.

Près d’une sélection sur quatre participera au Mondial

L’organisation sur trois pays, douze stade et des distances affolantes (avec un grand écart Vancouver-Mexico-Boston) mériterait aussi son dossier, mais attardons-nous ici sur le sportif. En Europe, on est passé de 13 à 16 qualifiés ; en Amérique du Sud, de 4 ou 5 à 6 ou 7 strapontins (en fonction des barrages intercontinentaux) ; en Afrique, les 5 places ont doublé, ou presque (entre 9 et 10 sièges désormais) ; l’Océanie, qui ne pouvait auparavant placer qu’une seule équipe dans le tournoi (mais n’en plaçait souvent aucune, à cause de ses échecs en barrages) peut potentiellement en envoyer deux désormais (une place assurée, une autre hypothétique) ; l’Asie, elle, se voit offrir trois billets de plus (de 4-5 à 8-9 qualifiés). Sans compter la zone CONCACAF (Amérique centrale, Amérique du Nord, Caraïbes) qui fait entre six et huit heureux – en comptant les trois pays hôtes –, contre trois ou quatre en 2022.

Sur 211 nations engagées dans ces qualifications, près d’un quart sera présent sur la ligne de départ en juin prochain. Et dans chaque confédération, l’exploit le devient de moins en moins. Le problème – rajouter des matchs pour rajouter des matchs et faire marcher la planche à billets – a causé des dégâts dans beaucoup de compétitions internationales. En Coupe d’Afrique des nations, l’instauration des huitièmes de finale (en 2019) a rendu l’accession au second tour beaucoup moins notable. À l’Euro, le passage de 16 à 24 sélections (en 2016) nous a offert un peu d’exotisme – tant sur le terrain qu’en tribunes – mais n’a pas fait que du bien au prestige de la compétition.

On donne le droit de rêver à tout le monde

Gianni Infantino, hypocrite

L’idée n’est pas d’ôter le mérite aux petites équipes qui arracheront leur carte d’invitation – si le Cap-Vert a dompté le Cameroun mardi et la Bolivie a tapé le Brésil mercredi, ils ne le doivent qu’à eux-mêmes – mais de regretter la perte de quelque chose d’essentiel : la valeur d’une qualification et la rareté de ce genre de prouesse. Au-delà de ça, sur 104 rencontres disputées entre les 11 juin et 19 juillet, combien resteront en mémoire ? « Le football ne se limite pas à l’Europe et à l’Amérique latine », arguait Gianni Infantino pour justifier sa réforme. « On donne le droit de rêver à tout le monde et il n’y a pas meilleur moyen de faire rêver que la participation à un événement aussi majeur », déclarait-il aussi, prédisant « de plus grands investissements dans le monde, particulièrement en Afrique ». Le discours est rodé, l’argument est réel, mais sournois. L’autre enseignement de tout cela, c’est qu’à 48, l’Italie pourra avoir encore plus honte – que les deux fois précédentes – de ne pas se qualifier.

Le climat peut-il provoquer la disparition de la Coupe du monde de foot ?

Par Jérémie Baron, aigri

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