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La Bolivie, un bon bol d’air frais

Par Léo Ruiz
4 minutes

En battant dans la nuit de mardi à mercredi le Brésil à plus de 4 000 mètres d’altitude (1-0), la Bolivie a décroché miraculeusement sa qualification pour les barrages de la Coupe du monde 2026. Un cheat code parfaitement assumé au pays de la coca. 

La Bolivie, un bon bol d’air frais

Dans le football hyper professionnel de 2025, les anomalies sont devenues rares. Généralement les plus forts (riches) l’emportent et les plus faibles (pauvres) tentent de survivre avec les moyens du bord. Une donnée avec laquelle la Bolivie, 78e nation au classement FIFA, bien calée entre le Monténégro et Oman, a appris à manœuvrer. Principalement en construisant une nouvelle enceinte, le stade municipal Villa Engenio, dans la bien nommée El Alto, à 4 150 mètres d’altitude. Soit environ 550 mètres plus haut que le stade olympique Hernando Siles de La Paz, où sa sélection nationale essayait jusque-là d’asphyxier ses adversaires.

C’est quasiment un autre sport que l’on pratique ici.

Rodrigo Caetano, coordinateur général du Brésil

Début septembre 2024, après cinq défaites en six matchs dans les éliminatoires pour le Mondial 2026, la Verde, bien mal embarquée, inaugurait face au Venezuela son nouveau théâtre. Pour l’occasion, les visiteurs avaient sélectionné des joueurs habitués à jouer en altitude et préparé les autres avec des exercices de respiration spécifiques pour rester oxygénés le plus longtemps possible. Résultat : victoire 4-0 des Boliviens. Un mois plus tard, c’est la Colombie, vice-championne d’Amérique pendant l’été, qui se présentait à El Alto. En supériorité numérique presque toute la rencontre, les Cafeteros sont pourtant repartis de Bolivie comme les Vénézuéliens : bredouilles (0-1), malades, des masques à oxygène sur la figure. Ce mardi soir, c’est le Brésil de Carlo Ancelotti qui est tombé à son tour au Villa Engenio (1-0). Quatre victoires, deux nuls : invaincue dans ses nuages, la Bolivie a gagné son pari, et son ticket pour les barrages. Viva el futbol !

Les mérites de la Bolivie

Bien sûr, les autres font la gueule. Les Vénézuéliens, d’abord, qui pensaient que ce ticket leur était promis, mais qui se sont fait écrabouiller (3-6) à la maison par la Colombie de l’ancien Marseillais Luis Suárez, auteur en une soirée de plus de buts (4) que pendant ses six mois en Provence. Nicolas Maduro n’ira donc pas supporter les siens au pays de Donald Trump, contrairement à Lula, dont le Brésil a bouclé à El Alto la pire campagne de qualifications de son histoire. « En plus de l’altitude, on a joué contre l’arbitrage, contre la police et contre les ramasseurs de balle, s’est plaint à la sortie du match le président de la fédé brésilienne, le médecin et entrepreneur Samir Xaud. C’était un vrai bourbierOn est venu pour jouer au foot, mais on n’a vu que de l’antijeu. » Concrètement : un péno généreux, transformé par la star locale Miguel Terceros, un joueur de D2 brésilienne qui s’est félicité d’avoir été « choisi par Dieu » ; et des ballons jetés sur la pelouse en fin de match à chaque fois que Raphinha et ses copains s’approchaient un peu trop des cages boliviennes.

« La Bolivie a ses mérites, mais on doit évoluer sur le plan du football sud-américain, a pesté de son côté Rodrigo Caetano, coordinateur général de la SeleçãoIl n’y a qu’à regarder le nombre de points qu’ils ont pris ici et combien ils en ont pris à l’extérieur. C’est quasiment un autre sport que l’on pratique ici. » Des accusations de cheat code auxquelles les Boliviens sont habitués et répondent : oui, et alors? En 2007, l’ancien président Evo Morales s’était dressé de toutes ses forces contre l’intention de la FIFA d’interdire les matchs internationaux à plus de 2 750 mètres au-dessus de la mer. Sur le stade Villa Engenio, le mantra « on joue là où on vit » a été écrit en gros, une manière de dire au reste du monde que pour les locaux le débat est clos – la grande majorité des joueurs sélectionnés évoluent par ailleurs au Club Always Ready, qui a logiquement élu domicile à El Alto.

Ce mardi soir, toute la Bolivie a célébré ce pas de plus vers l’Amérique du Nord, où la Verde a disputé sa dernière Coupe du monde, en 1994. Il n’a évidemment pas été question d’altitude, du goal-average de -18 (le plus mauvais de la zone AmSud), des huit défaites en neuf matchs à l’extérieur, mais de « cœur », de « courage » et de « talent ». La suite se jouera désormais loin de la cordillère des Andes, dans des barrages pour lesquels il faudra trouver d’autres armes et dans lesquels la Bolivie pourrait croiser son exact inverse géographique : la Nouvelle-Calédonie. Prends ça, le foot hyper professionnel.

Le Brésil et l’Argentine terminent sur une défaite, la Bolivie en barrage

Par Léo Ruiz

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