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Kai Havertz, l’éclaircie de sa vie

Par Maxime Brigand
Kai Havertz, l’éclaircie de sa vie

Principal dynamiteur des Blues lors de la manche aller face au LOSC, Kai Havertz vit à 22 ans sa période la plus faste depuis son arrivée à Chelsea et confirme qu’il a les idées pour être le soleil offensif autour de qui Thomas Tuchel peut faire tourner ses autres astres avec succès. Un hasard ? Non : une confirmation.

Et soudain, Kai Havertz a découvert la paix. Quelques semaines plus tôt, l’international allemand, buteur décisif en finale de la Ligue des champions à Porto, venait pourtant d’être poussé dans la folie. Avec ce but, Havertz a vu disparaître les critiques venues lui siffler dans les oreilles au cours de ses premiers mois anglais, lors desquels Frank Lampard l’a notamment baladé entre les postes, mais pouvait aussi s’attendre à vivre avec une nouvelle pression : celle du héros. Cadeau : en plein mois d’août, Romelu Lukaku est arrivé et a attrapé les projecteurs, mais également tout ce qui peut les accompagner. Il n’y en a plus eu que pour l’ancien attaquant de l’Inter, revenu comme un roi à Londres. Les prestations du Belge ont été décryptées par tous les chirurgiens, ses premières sorties entretenaient l’espoir d’un retour triomphal, puis patatras. La suite a été racontée dans tous les salons, mais a surtout laissé Kai Havertz courir pour la première fois depuis une éternité sans le poids de son transfert à prix d’or (80 millions d’euros). En octobre, une blessure de Lukaku a ainsi ouvert une première porte : titularisé face à Norwich pour la cinquième fois de la saison en championnat, la première dans son rôle préféré d’attaquant-meneur version Totti de la fin des années 2000, Havertz a été au centre d’un feu d’artifice (7-0) et a ensuite livré sa première vraie copie aboutie de l’exercice 2021-2022 lors d’un déplacement à Newcastle (0-3). Puis une seconde porte, elle aussi ouverte par le casse-tête qu’est progressivement devenu Lukaku pour Tuchel, a vu l’ancien joueur de Leverkusen revenir au centre du tableau. On a alors retrouvé le Havertz détaché, ce guide fragile arrivé au foot pour danser entre les jambes tendues, qui se plaît à laisser rouler le ballon pour mieux l’emmener une fois sa course lancée et qui enfile ses crampons pour chasser les espaces.

Le fantôme de Tuchel

Mais qui est-il, au juste ? Lui-même ne le sait pas vraiment, comme il le soufflait au Guardian l’été dernier : « J’entends toujours les gens dire qu’ils ne connaissent pas exactement ma position. Pour être honnête, je ne la connais pas exactement non plus. C’est entre le 10 et le 9. Je n’aime pas rester toute une rencontre dans une position spécifique. J’aime flotter un peu partout. » Kai Havertz est un fantôme, qui plonge dans les plaies adverses avant qu’elles ne soient recouvertes d’un pansement, qui réfléchit plus vite que les autres et sait apparaître où le jeu l’exige. Ces dernières semaines, c’est ce que les supporters de Chelsea ont retrouvé : Havertz, décisif lors de la finale de la Coupe du monde des clubs, a été l’un des principaux acteurs de la capture des Dogues lillois (2-0) et a enchaîné en plantant à quatre reprises en quatre matchs toutes compétitions confondues. Mieux encore, c’est peut-être lorsqu’il est resté muet, face à Liverpool en finale de la Carabao Cup, qu’il a rendu sa copie la plus complète.

On l’a alors vu piquer dans toutes les zones : en partant de son demi-espace gauche, d’abord, où, trouvé par Kovačić…

… il peut profiter de l’espace ouvert pour orienter le jeu côté opposé vers Azpilicueta.

On l’a aussi vu démarrer dans la profondeur dans le dos des latéraux rouges – ici Alexander-Arnold…

… et s’appliquer au centre – ici pour Mount.

Mais on l’a aussi vu à droite, cible des renversements…

… pour trouver Pulisic en profondeur…

… ou être une plateforme de lancement…

… pour Mount, arrivé pour conclure le mouvement.

Il y a un an, Thomas Tuchel s’interrogeait avec le sourire : « Kai est un joueur différent, mais le poste où il doit s’installer n’est pas encore vraiment clair : doit-il être dans une seule position ou doit-il être une sorte de joueur hybride ? Aujourd’hui, comme il le dit souvent, il est entre le 9 et le 10. Il a le sang-froid pour évoluer dans la surface, il est à l’aise dans le dernier tiers adverse, il est bon dans le duel aérien, il sait finir, trouver les espaces… » Il y a quelques jours, dans la foulée de la victoire des Blues à Burnley (0-4), le technicien allemand a de nouveau souligné « l’énorme volume » apporté par son numéro 29. « Il couvre beaucoup de terrains, à haute intensité, et il met de l’intensité quel que soit le système que l’adversaire nous oppose, a enchaîné Tuchel. Je trouve qu’en plus, il utilise de plus en plus son corps et qu’il aime venir créer le surnombre dans les demi-espaces. Il est en confiance. » C’est surtout une clé dévastatrice pour un Chelsea qui ne semble jamais aussi difficile à stopper que lorsqu’il avance avec un trio aussi liquide dans son fonctionnement que celui formé par Mason Mount, Christian Pulisic et Kai Havertz. Le profil d’Havertz, parfaitement adapté au football de son époque et qui s’éclate actuellement dans le rôle qui était le sien à la fin de son aventure à Leverkusen avec Peter Bosz, est parfait pour le système de Tuchel et offre une variété – liant entre les lignes, menace dans la profondeur, guêpe investie au pressing, à l’aise pour finir dans les airs… – difficile à canaliser pour les organisations adverses. Samedi, Newcastle a été la dernière victime en date de l’épouvantail d’Aix-la-Chapelle, buteur en fin de match face aux Magpies (1-0) sur une douceur d’ouverture de Jorginho, libre pour l’une des rares fois de la partie, au bout de laquelle Havertz a su disparaître derrière l’épaule de Dan Burn pour mieux piquer. Il a surtout été une piste cherchée quasiment tout au long de la partie par Antonio Rüdiger pour sortir le ballon derrière les deux premiers rideaux noirs et combiner ensuite dans les petits espaces avec ses coéquipiers.

Dès la première minute de jeu, Rüdiger, aidé par les mouvements du trio Kanté-Jorginho-Mount, a pu chercher Havertz derrière le milieu de Newcastle.

Deux minutes plus tard, on a retrouvé Havertz, cette fois pour aider Chalobah…

… et donner du liant aux attaques rapides de Chelsea.

Quelques secondes plus tard, Havertz est dans la surface, à la retombée d’un éventuel centre.

Toujours en première période face à Newcastle, toujours avec Rüdiger…

… le décalage est créé.

Le LOSC est déjà au courant de ces situations : à l’aller, Havertz a aussi rapidement été une clé pour sortir les ballons face au pressing nordiste…

… et embrouiller ensuite la ligne défensive lilloise par ses courses à vide.

Autre séquence où, trouvé par un Pulisic en sortie de dribble…

… Havertz peut se retourner et envoyer Marcos Alonso dans la profondeur.

Poisson entre les mailles, artiste fin techniquement, malin pour piquer dans le dos des latéraux et élément mêlant détermination et intelligence défensive sans ballon (il ne se déconnecte jamais du bloc), ce qui peut le rapprocher de Roberto Firmino dans le profil, même s’il est peut-être encore plus complet, ou en passe de l’être, que le Brésilien des Reds, Kai Havertz, à qui Thomas Tuchel voit un « potentiel illimité », va sans aucun doute être la menace principale à contrôler pour le LOSC, qui n’a pas les centraux pour sortir haut et va devoir cette fois régler l’espace parfois énorme laissé entre sa ligne défensive et son milieu, au risque d’exploser de nouveau dans la gestion des grands espaces. À la veille de retrouver Chelsea, voilà Jocelyn Gourvennec condamné à rejoindre les Ghostbusters.

Fernando D’Amico : « Je suis né à Buenos Aires, mais je me considère lillois »
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Par Maxime Brigand

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