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Juve-Fiorentina : de la haine à la haine
Un coup de sifflet litigieux en 1982, une banderole foireuse en 1985, Roberto Baggio, une Coupe de l'UEFA, un pénalty non tiré, Roberto Baggio, un calciopoli, des banderoles, deux-trois bastons, des joueurs qui passent d'un club à l'autre, deux-trois bastons. Voilà trente ans de haine entre la Juventus et la Fiorentina résumés en deux lignes. Avant le match d'aujourd'hui, 18h00, comptant pour la 8e journée de Serie A, qui devrait permettre d'ajouter une petite ligne. Explications.
Ce sont deux società qui se portent une haine réciproque et sincère depuis toujours. Tout oppose ces deux-là, styles de jeu, styles de vie, styles tout court. Ne cherchez pas : toute tentative de réconciliation serait immédiatement vouée à l’échec.
Sur le pré et en dehors, Viola et Bianconeri se sont toujours fait une belle guerre. On connaissait la propension des ultras de la Fiorentina à brandir des drapeaux anglais en tribune et à scander « Liverpool » lors des rencontres contre la Juventus, pour rappeler les morts du Heysel. On connaissait aussi les diverses banderoles sur ce sujet dramatique dont la plus connue est sans doute : « Il vous manque 39 spectateurs » . Un folklore aussi drôle que macabre qui alimentait une haine déjà bien tenace.
Un humour jusqu’à présent réservé aux stades de football. Seulement voilà, depuis peu, associations de supporters de la Fiorentina et de Liverpool sont officiellement jumelées. Le hic : ce jumelage a été demandé par Francesco Tagliente, préfet de Florence. Avide de donner une belle image de sa ville, l’homme a ainsi contribué à enlever les barrières de l’Artemio Franchi, aménagé une zone pour les supporters visiteurs où il est possible de déguster des spécialités toscanes, encouragé les supporters à applaudir l’adversaire et à se montrer fair-play. Dernière idée en date du gentil Francesco : effectuer un jumelage entre les Violets et toutes les assoc’ de supporters des équipes jouant dans le groupe E de la Champion’s –parmi lesquelles Liverpool, donc.
Forcément, la chose a du mal à passer chez les Juventini, mais aussi chez une frange un peu plus radicale des ultras de la Fiorentina, qui refusent un jumelage imposé par la préfecture.
Côté bianconero, c’est Vincenzo des Bravi Raggazi qui annonce la couleur : « Si j’étais supporter de la Fiorentina, c’est simple, je n’irais pas à Turin samedi. Nous n’avons pas oublié nos morts du Heysel et un jumelage imposé par la préfecture et basé sur une tragédie est inacceptable. Nous haïssions déjà les Viola, mais alors là… » .
Tragique et comique de la situation, l’observatoire en charge d’interdire ou non les déplacements des ultras italiens a autorisé celui des Florentins, alors même que le déplacement des Napolitains au Genoa avait été interdit malgré l’amitié réciproque que se portent les deux “tifoserie”.
Ils seront donc 1800 à Turin, ne pourront y aller qu’en car. La police sera sur les dents, les supporters des deux camps aussi, et les médias seront à l’affût de la bagarre qui fera la Une des papiers et qui engendrera des lois répressives. Une vieille rengaine, quoi…
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